Shiur Video

Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Chla’h »

N° 518 – Paracha « Chla’h » – 18 sivan 5765 – á »ä

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

L’ETERNEL NE DELAISSERA PAS SON PEUPLE,
SON HERITAGE, Il NE L’ABANDONNERA PAS

En apparence, les Explorateur s’étaient bien acquittés de leur mission, faire un rapport stratégique sur la nature de la terre et de ses habitants. A leur retour, ils lui firent (à Moïse) le rapport suivant : « Nous sommes entrés au pays où tu nous avais envoyés ; en effet, il ruisselle de lait et de miel, comme vous pouvez le constater par son fruit » (Nom. XIII, 27). Mais ils fautèrent parce qu’ils donnèrent une interprétation erronée et trop succincte de ce qu’ils avaient vu : « Le pays que nous avons parcouru pour l’explorer est un pays qui dévore ses habitants. Tous les hommes que nous y avons vus sont gigantesques ! … Nous nous sommes sentis comme de minuscules sauterelles ! C’est tout ce que nous étions à leurs yeux ! » (Ibid. ibid. 32-33). De là, ils en déduirent une conclusion aux conséquences catastrophiques pour eux et pour leur génération : « Nous ne pouvons marcher contre ce peuple… car Il est plus fort que nous (autre lecture : « que lui) ! » (ibid. ibid. 31). Et Rachi d’expliquer : « Que nous » : entendu par-là, pour ainsi dire, (qu’ils étaient plus forts) que Lui (que l’Eternel) ». Leur foi avait donc été très émoussée, travers qui fut à l’origine de la grande tragédie collective (tous les hommes de plus de quarente ans périraient dans le désert, l’entrée de la nouvelle génération en Eretz Israël serait repoussée de plus de trente-huit ans). En revanche, Calev se rangea aux côtés de Josué et, animé par l’évidence de la foi, il dit au peuple : « Montons, montons-y et prenons-en possession, car certes nous en serons vainqueurs ! » (Ibid. ibid. 30), mais les deux justes ne parvinrent pas à redresser la situation : « Le peuple passa cette nuit à gémir » (ibid. XIV, 1), ils sombrèrent dans le désespoir et se lamentèrent devant Moïse et Aaron en leur disant : « Que ne sommes-nous morts dans le pays d’Egypte ! Ou que ne mourons-nous dans ce désert ! Pourquoi Dieu nous conduit-Il dans ce pays-là pour y périr par l’épée ? Nos femmes et nos enfants seront captifs ! Il vaut mieux pour nous retourner en Egypte ! » (Ibid. ibid. 2-3). Comme on le sait, les deux fidèles explorateurs finirent par triompher et entrèrent en Eretz Israël.

Ceci étant : Actuellement, leur controverse embrase notre peuple sous une forme métamorphosée. Ceux qui sont en faveur de la « Séparation » arguent – non sans une certaine logique apparente – que si l’on garde cette région on subira de nombreux sacrifices car elle « dévore ses habitants » ; on doit donc, estiment-ils créer un nouvel état arabe au cœur de notre pays pour ne pas susciter l’hostilité des Etats-Unis et du monde tout entier. Nous nous sentons comme de minuscules sauterelles ! C’est tout ce que nous sommes à leurs yeux. Ceux qui s’y opposent, les habitants de la Judée Samarie, de la région de Gaza et ceux qui partagent leur position sont les héritiers spirituels de Josué et de Calev. Loin de faire des calculs à courte vue, ils sont pleinement confiants dans l’Eternel qui, plus qu’à toute autre génération, nous prescrit : « Débarrassez le pays et établissez-vous sur la terre, car c’est à vous que Je le donne pour l’occuper » (ibid. XXXIII, 53), même si le Pouvoir en place du moment incarne la thèse des explorateurs rebelles.
Ainsi, la position des deux héros de la foi l’emportera à nouveau et, ensemble, nous verrons se réaliser au plus vite la Promesse Divine :
« Car l’Eternel ne délaissera pas Son peuple ; Son héritage, Il ne l’abandonnera pas » (Ps. XCIV, 14).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.

RAV SHLOMO AVINER

PEIGNONS LE PAYS EN ORANGE


De grâce, je vous en conjure, soyez tout d’orange vêtu, vous et tout ce qui vous entoure et, qu’ensemble, nous peignons les pays aux couleurs de Goush Katif.

Par-là, nous proclamerons aussi qu’à tout jamais cette terre est nôtre, terre éternellement aimée, objet de tous nos sacrifices ! Que ne ferions-nous par pour elle, O terre chérie qui souffre nos souffrances ! Se battre pour une région c’est se battre pour ne pas la perdre tout entière, elle le sait aussi bien que nous.

Quant à votre entêtement, Monsieur le Président, à vouloir imposer de force vos idées, il évoque en moi celui de Caton l’Ancien, sénateur romain qui, inlassablement, terminait ses discours par ces mots : « Ceterum, sentio Cartago delenda est » (« d’autre part, je pense qu’il faut détruire Carthage »). Mais les habitants de Goush Katif ne sont pas des ennemis mais font partie intégrante de cette nation que vous écartelez, vous qui voudriez laisser croire que la paix avec l’ennemi est plus importante que la paix entre nous.

On nous bâillonne et on nous reproche de crier, un peu comme une jeune fiancée qu’on chercherait à violer et à spolier en plein jour. On nous empêche de crier, nous hurlons. Nous protestons contre le fait de jeter à la rue ceux qui restent fidèles à la Nation et à la Terre, et qui vouent leur vie pour elles. On devrait se lever devant eux au lieu de scruter et grossir à la loupe leurs plus petits défauts, vrais ou imaginaires. A l’instar du soleil qui donne sa lumière sans partage, nous sourions à tous en empruntant sa couleur.

Nous estimons pouvoir convaincre le peuple, à moins qu’il ne le sache tout seul, puisque le pourcentage de ceux qui sont en faveur de la « Séparation » est tombé de 52 à 48%.

Théoriquement, disait un haut officier de l’Armée, je pourrais très bien expulser, contre leur gré, les habitants de Goush Katif ; mais si, entrant chez eux, je voyais la mère emmener ses petits au jardin d’enfants ou à l’école, ou le père m’inviter à boire une tasse de thé, je fondrais ou je m’évanouirais sur le champ.

J’utilise la couleur du soleil pour éclairer les ténèbres car, hélas, les aveugles ne manquent pas, quelles que soient leurs appartenances, même si, par ailleurs, ils peuvent être des personnes d’exception. Ils ne voient pas que la région de Goush Katif est notre vie, que l’abandonner est un blasphème, un outrage attenté à l’Immanence Divine et une perte d’orientation.
Quant à nous, nous continuons à sourire à notre peuple et à croire en l’unité salvatrice qui entraînera notre Délivrance, unité par-delà la politique qui réconcilie les contradictoires et la tendance à la désagrégation, si dangereuse pour notre existence comme peuple. Nous abhorrons la violence, le mépris et la haine et, le sourire aux lèvres, croyons en notre peuple et en son caractère d’éternité.

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi, spécialisé dans les sujets kodech, hébreu/français)