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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Nesso »

N° 517 – Paracha « Nesso » – 11 sivan 5765 – ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

NOUS DEVONS ALLER ET OCCUPER LE PAYS? NOUS Y ARRIVERONS »

A propos du verset : « [Les Israélites] parcoururent [la distance] de trois jours de marche à partir de la montagne de Dieu » (Nom. X, 33), Rachi explique qu’ils ont parcouru la distance en un seul jour parce que l’Eternel voulait les faire entrer en Eretz Israël au plus vite ; mais, par suite de nombreuses crises, leur entrée dans le pays fut différée de quarante ans.

La première est arrivée parce qu’ils ont quitté cette montagne (sur laquelle Dieu s’était révélé à eux pour leur donner les « dix Commandements ») comme un enfant qui se sauve de l’école, (cf. Nahmanide ad loc.). En d’autres termes, ils se sont coupés de la Thora.

La deuxième – le peuple se mit à se plaindre, ce qui fut mauvais aux oreilles de Dieu » (ibid. XI, 11), entendu par-là qu’au lieu d’assumer dans la joie leur itinéraire dans le désert, ils le vécurent comme une corvée, manifestant ouvertement leur mécontentement et leur manque de confiance en Dieu.

La troisième – « L’amalgame d’étrangers (Egyptiens ralliés au peuple juif qui étaient) en son sein fut pris de désir ardent et les enfants d’Israël se mirent eux aussi à pleurer : « Qui nous donnera de la viande à manger ? » (ibid. XI, 4).
Enfin, la plus grave de Toutes, paroxysmale – Les vains pourparlers, volonté de facto de trahir l’alliance qui nous unit à notre Terre : « Pourquoi Dieu nous conduit-Il dans ce pays-là pour y périr par l’épée ? Nos femmes et nos enfants seront captifs ! Il vaut mieux pour nous retourner en Egypte ! » (Ibid. XIV, 14) et le terrible désastre qui s’en suivit : « Vos cadavres tomberont dans ce désert » (Ibid. XIV, 29).

Ceci étant – A l’instar de la « Génération du Désert », la nôtre connaît aussi ses avatars et ses crises. La première : avoir délaissé la Thora, comme l’enfant qui se sauve de l’école. La deuxième, conséquence de la première : avoir perdu la confiance en la justesse de sa voie et se plaindre sur tout, même des bonnes choses. La troisième : sombrer dans les plaisirs et le matérialisme : « Qui nous donnera de la viande à manger ? » La pire de toutes, enfin, considérer Eretz Israël comme « une terre qui dévore ses habitants » (ibid. XIII, 32). Ils ne sont pas prêts à payer le prix du combat pour la posséder ; c’est pourquoi ils veulent en brader une partie à l’ennemi, mais il n’en sera rien !
On doit analyser les causes de ces crises, les désastres qu’elles entraînent, et y mettre un terme. D’abord, on doit retourner à la Thora et aux Sources juives, obligation qui vaut pour les enfants comme pour les adultes, car là réside le Bien intrinsèque ; ou, pour citer un enseignement de nos Sages, « il n’y a de bien véritable que (dans) la Thora », au niveau collectif comme au niveau individuel ; par-là, on sera à même de comprendre que « Dieu agit en tout dans le sens du Bien » (passim), savoir se satisfaire de peu au lieu de s’enivrer dans les plaisirs artificiels, causes de tant de maux, réapprendre, enfin, à aimer notre terre aimante au lieu de la livrer à nos ennemis. De la sorte, nous serons aussi vivifiés par l’esprit de Calev, « ca-lev », (« tout entier cœur ») et, de la sorte, « nous devons aller et occuper le pays. Nous y arriverons (ibid. XIII, 3) » !

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi, spécialisé dans les sujets kodech, hébreu/français. Portable : 0545913772).