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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Balak »

 

N° 572 Paracha « Balak » – 12 tamouz 5766 – ב« ה


RAV DOV BIGON


CECI ETANT


« CE PEUPLE SE LEVE COMME LE ROI DES ANIMAUX

ET SE DRESSE COMME UN LION »


(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)


A propos du verset « Balak, fils de Tzippor, vit tout ce qu’Israël avait fait aux Amorréens » (Nom. XXII, 22), Rachi explique : « Balak dit : « Nous comptions sur Sihon, roi des Amorréens, et sur Og, roi de Bachan. Or ils ne leur ont pas résisté (aux Israélites) ; nous, a fortiori (nous ne le pourrons pas) ». C’est pourquoi (il est dit) : « les Moabites furent saisis de terreur car le peuple [israélite] était nombreux. Ils les redoutaient, (ibid. XXIII, 3), au point de conclure une alliance avec leurs ennemis jurés de toujours, les Midianites. Un même sentiment de panique habitait les peuples de la région à cause du caractère spectaculaire des ces victoires, comme le confie Ra’hav aux Explorateurs envoyés par Josué (les deuxièmes, qui ne trahirent pas leur mission) qu’elle avait cachés. « Je sais que l’Eternel vous a livré ce pays, que vous nous avez terrifiés, que tous ses habitants ont perdu courage à votre approche. Car nous avons appris comment l’Eternel a desséché devant vous les eaux de la Mer Rouge quand vous êtes sortis d’Egypte, et ce que vous avez fait aux deux rois amorréens de l’autre côté du Jourdain, à Si’hon et à Og que vous avez exterminés. Nous l’avons appris, le cœur nous a manqué et personne ne s’est plus senti de courage devant vous ! » (Jos. II, 9-11).


Ceci étant – Ainsi, les victoires magistrales d’Israël ont fait perdre courage à nos ennemis d’alors, les Amorréens, les Moabites et les Cananéens, au point qu’ils n’osaient plus nous tenir tête. De même, aujourd’hui, nous ne parviendrons à imposer aux Arabes notre droit à vivre en paix sur notre terre ancestrale qu’en leur infligeant une cinglante défaite.


Mais, pour cela, nous devons faire un, et créer un gouvernement d’union nationale, à l’instar de Lévi-Eshkol et de Beguin, à la veille de la Guerre des Six Jours. Alors unis, avec l’assistance divine, nous avons triomphé de nos ennemis.


Nous devons donc nous inspirer de ces exemples éloquents pour faire face aux dangers internes et externes qui nous menacent. Partant, pour nous aussi, se réalisera le verset : « Ce peuple Se lève comme le roi des animaux et se dresse comme un lion. »


Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.





RAV SHLOMO AVINER

UN NOUVEAU FRONT – SDEROT


Eretz Israël s’acquiert par l’exigence du don de soi. Constamment, on doit la réactualiser. Parfois, ce sont les habitants du Néguev qui sont concernés ; parfois, ceux du Lac de Tibériade, de Beth Shéan etc. ; actuellement, ce sont ceux de Sdérot.


A propos du verset : « le fer et le cuivre sont tes verrous » (Deut. XXXIII, 25), Rachi explique : « Il s’agit des vaillants habitants des régions frontalières qui bloquent Eretz Israël comme le fer et le cuivre » (ad loc.).

Inlassablement, le roi David rappelait déjà que, par millions, nous sommes entourés d’ennemis féroces et pervers (ps. passim). Rien n’a donc vraiment changé si ce n’est leur nombre. Nous ne les craignons pas car, depuis plus de 100 ans, nous vivons le processus divin de notre rédemption, l’apparition de l’aube, même rouge (allusion au mot de passe avertissant les habitants de Sdérot qu’un missile vient d’être lancé contre eux).


L’heure est à la guerre et donc à l’héroïsme. Assurément, nous ne redoutons pas ces vils terroristes. Leur seule force c’est la peur qu’ils suscitent. Aussi, ne saurait-on leur céder. En fait, ils font moins de victimes que les accidents de la circulation -qui tuent chaque année 600 personnes- ou que la cigarette 10 000 personnes-. La peur, voilà le véritable danger.


Un jour, raconte-t-on, le sultan devait choisir un médecin privé, Maïmonide ou une autre personne.

Celui qui parviendrait à empoisonner l’autre recevrait cette éminente fonction. Maïmonide ne pensait nullement l’empoisonner mais il sut le conditionner au point qu’au propre comme au figuré l’homme en mourut de peur.


La Knesset et le gouvernement sont en proie à ce sentiment, nous le savons. Nous-mêmes, au bord de la Mer Rouge, pourchassés par les Egyptiens, nous l’avons intensément éprouvé. Pourtant, faisait remarquer Iben Ezra, lors de la Sortie d’Egypte nous comptions 600 000 hommes en armes (contre à peine 600 chars égyptiens).


Le même sentiment fut à l’origine de la Faute des Explorateurs (faire un rapport stratégique si catastrophique que notre peuple refusa de conquérir Eretz Israël). C’est pourquoi, explique Maïmonide (Guide des Egarés), il est resté près de 40 ans de plus dans le désert afin d’apprendre l’héroïsme. Or, tout comme jadis, il n’y a pas de quoi avoir peur.


Nous sommes épris de paix. Pourtant, -et ce n’est pas un paradoxe- nous devons répondre par les armes même à une simple menace (cf. Ch. A. Or. H. 320).


Un jour, David envoya des émissaires au roi d’Amon. Celui-ci leur coupa la moitié de leur barbe et de leur manteau (expression de mépris à l’égard du roi d’Israël qu’ils représentaient). Immédiatement, David entra en guerre contre lui, il fallait couper net avec ce défi avant qu’il n’eût de graves conséquences. Le grand roi avait donc agi au nom de la morale. Mentionnons en passant que, souvent –et notre peuple est coutumier du fait- la peur d’être tenu pour responsable dissuade de prévenir la menace. Ce comportement –amoral à plus d’un titre- peut avoir des conséquences tragiques.


Actuellement, l’héroïsme, c’est chez les habitants de Sdérot qu’il se trouve. Malgré la menace permanente des missiles, aucun d’entre eux n’a quitté sa ville. Le don de soi peut s’incarner par l’étude de la Thora ou par la prière, mais aussi par les expulsés de Goush Katif, les habitants d’Amona et, présentement, par ceux de Sdérot.


Leur héroïsme est pour le bien de tous et nous sommes tous à Sdérot.