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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Tétsavé »

N° 555 Paracha « Tétsavé » – 11 adar 5766 – ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« POUR LES JUIFS, CE N’ETAIT QUE JOIE RAYONNANTE, CONTENTEMENT, ALLEGRESSE ET MARQUES D’HONNEUR »


Au Shabbat qui précède « Pourim » on lit à la synagogue le passage : « Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek lors de votre sortie d’Egypte » (Deut. XX, 17), expliquons.

Immédiatement après ce grand événement, il est dit : « Lorsqu’ils (les Amalécites) te rencontrèrent (ou : « te refroidirent ») sur la route » (ibid. 18). Ils voulaient montrer à tous les peuples que le nôtre était comme les autres, et même inférieur. C’est pourquoi ils nous ont fait la guerre ; ou, pour reprendre l’explication de Rachi : « La racine « kouf-resh » (rencontrer par hasard) renferme également l’idée de refroidir.… Ils ont été les premiers à nous faire la guerre, acte que tous les autres craignaient de faire. Par-là, ils montraient à tous que cela était possible. Pour prendre une parabole : une baignoire bouillante dans laquelle personne ne pouvait se tremper. Soudain, un pervers vient s’y jeter. Certes, il s’y ébouillante, mais il la refroidit pour les autres ».

Par effronterie, sans vergogne, les Amalécites nous ont fait la guerre alors que nous venions de sortir d’Egypte et de traverser miraculeusement la Mer Rouge, montrant à tous que nous étions un peuple spécifique, aimé de Dieu. Ils avaient osé accomplir cet acte parce qu’à cette époque nous traversions une crise : « Amalek survint et attaqua Israël à Rephidim » (racine qui contient l’idée de « relâchement » (ibid. XVII, 8). Notre peuple s’était relâché à l’égard de la Thora, de la foi et de la conscience de son identité en disant : « Dieu est-Il ou non, parmi nous ? » (Ex. XVII, 7).

Moïse et Josué ont permis la victoire en insufflant la spiritualité à notre nation défaillante : « Tant que Moïse levait les mains, Israël était vainqueur, mais dès qu’il les laissait tomber, Amalek l’emportait » (ibid. 11). « Était-ce les mains qui faisaient et défaisaient la guerre ? – (- Non. Mais) la Thora voulait nous enseigner que tant que (le peuple d’) Israël dirigeait ses regards vers le Très-Haut et qu’il soumettait son cœur à son Père Céleste, il l’emportait ; sinon, il tombait » (Traité « Rosh Hachana I).

Par cet acte, Moïse signifiait implicitement que de se laisser vaincre était un blasphème car le nom de Dieu nous est associé (d’après Deut. XXVIII, 10).

Rappelons une vérité trop souvent oubliée, les guerres d’Israël sont les guerres de Dieu, et nos armées, les Siennes ».

Ceci étant – De tout temps, les Amalécites (descendants d’Esaü, manière d’être homme opposée, par essence, à celle d’Israël) et leurs héritiers spirituels visent à remettre en question notre singularité en montrant au monde qu’on peut nous faire la guerre, nous humilier et même, à Dieu ne plaise, nous exterminer, comme l’ont projeté Haman, Hitler et, actuellement, l’Iran et l’Islam en général.

Pour s’opposer à ces tentative d’estomper notre spécificité, nous devons nous choisir des dirigeants qui reconnaissent notre identité spécifique, qui vivifient la foi, veillent à notre sécurité, mettent en valeur notre droit à posséder Eretz Israël dans sa totalité, qui reconnaissent que « Sa Royauté domine toute chose » (Ps. CIII, 19), et « qu’Il nous a choisis d’entre tous les peuple, qu’Il nous a donné Sa Thora » (Bénédictions sur la Thora) et cette terre.

De la sorte, nous réactualiserons le célèbre renversement de situation que nous proclamons à « Pourim », « ce fut le contraire qui eut lieu » (Es. IX, 1) et « pour les Juifs, ce n’était que joie rayonnante, contentement, allégresse et marques d’honneur » (ibid. VIII, 16).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER


UN « AMANT DE SION » AUTHENTIQUE

Voici le compte-rendu d’un entretien accordé par le Rav Aviner à un journal pour enfants, « Olam Katan ».

L’entretien que nous a accordé le Rav Aviner n’a pas été des plus faciles. Néanmoins, le Rav a écouté et répondu avec sérénité, comme à son habitude, même lorsqu’on lui posait des questions que nous savions devoir l’irriter. Assurément, nous n’avons pas tout admis mais, une fois de plus, nous avons pu apprécier à quel point le Rav aime le peuple d’Israël, amour qui, peut-être, dépasse l’entendement de certains d’entre nous.

Le Rav a-t-il quelque peu modifié ses positions après « L’expulsion ? »
Non. La Thora est vraie, le « Sionisme religieux » l’est aussi. Il est plus dur à assumer, c’est tout.
Nous avons adopté une attitude modérée, dit-on couramment, et nous n’avons pas même résisté comme des gens qui voudraient protéger leur maison ; conséquemment, nous jouissons d’un soutien accru de la population, contre toutes les prévisions, et, partant, d’une disposition d’esprit plus favorable de la part du gouvernement.
Nul doute que l’expulsion est un précédant, un peu comme les Amalécites qui furent les premiers à nous attaquer dans le désert alors que tout le monde tremblait devant nous, dissipant la terreur que nous inspirions jusque là.

Quant à l’opposition – Durant deux ans, les habitants concernés ont tout fait pour l’empêcher, ils sont restés jusqu’à la dernière minute, se sont voués corps et âme à leur cause et ont perdu des millions. Ne pas avoir réussi ne signifie pas ne pas avoir lutté.

Et si, à Kfar Maïmon, ils avaient forcé les barrières au prix de vies humaines, n’auraient-ils pas empêché l’expulsion ?
« Votre question est double. L’emploi de la violence aurait-il servi ? Est-il moral ?

L’emploi de la violence – Tout d’abord, il est prohibé. L’Etat n’est pas notre propriété privée, nous ne sommes pas seuls à décider, pourquoi les autres accepteraient-ils nos dictats, nous ne sommes pas les seuls à avoir donné notre vie pour lui. D’ailleurs, nous ne sommes qu’un 10ème de la population et la violence est immorale. Cependant, la minorité a le droit moral de demander à la majorité de ne pas l’écraser.

En général, le public était pour rendre cette partie d’Eretz Israël. Vouloir le convaincre en lui mettant un couteau sous la gorge aurait été immoral.

Quant à la stratégie – Les forces de sécurité s’étaient préparés à la violence, s’étaient entraînées à tirer, à frapper, à briser les os et avait entraîné des unités de tireurs d’élite.

En soi, je condamne les révolutions. L’histoire nous apprend qu’elles n’ont pu se faire que par l’appui massif du peuple ; c’est pourquoi elles ont toujours été précédées par une préparation psychologique, un lavage de cerveau de longue haleine, constatation qui vaut également pour le « ‘Hammas » (mouvement musulman terroriste extrémiste).

– Après les violents affrontements d’Amona, le gouvernement a décidé de reporter après les élections son plan d’expulsion. La résistance active ne s’avèrerait-elle pas efficace ? Pour des raisons d’ordre idéologique, nous n’avons pas voulu employer la violence. Le public n’interprèterait-il pas cette attitude comme une certaine forme d’aliénation à l’égard des valeurs que nous prétendons professer, comme s’il ne s’agissait là que de vaines théories qui ne valent pas la peine de se battre pour elles ?
Les analystes de l’expulsion ont expliqué que le gouvernement recherchait la confrontation sanglante pour présenter cette catégorie de la population comme des fous, car, pour le peuple, employer la force c’est perdre sa légitimité. L’Israélien moyen est loin de toutes ces considérations. Pour lui, c’est l’armée qui nous défend. Se confronter avec elle c’est se disqualifier.
Certaines situations ne légitiment-elles pas l’emploi de la force ?
On n’obtient rien pas la force, constatation qui vaut, a fortiori, pour les grandes choses. Lors des guerres, c’est l’amour d’Eretz Israël qui a motivé le sacrifice de soi, constatation qui n’est pas limitative.

Pour diriger sa génération, on doit être inspiré par l’amour (cf. « Sentier de Rectitude », Chapitre XIX fin), condition sine qua non, dignité qui n’est pas donnée à tout le monde. « Juste » n’est pas synonyme de « chef spirituel « .

Je le répète, les « non religieux » sont souvent éloignés de ces considérations ; c’est pourquoi, inlassablement, on doit rechercher le dialogue avec eux.

A en croire divers sondages d’opinion, le public estime que la police a fait un usage exagéré de la force, ce qui montrerait qu’il ne la soutient pas inconditionnellement.

– Devrait-on bannir la violence quelle que soit la situation ?
– Absolument. A preuve, les articles innombrables du Rav Kook et du Rav Tzvi Yéhouda qui traitent de cette question.