N° 600 Paracha « Vayé’hi » – 14 tévet 5769 – ב »ה
RAV DOV BIGON
CECI ETANT
LE PEUPLE ETERNEL L’EMPORTERA
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
Nos Sages ont enseigné : « A la septième année (du cycle de la jachère, il y a) des guerres ; à la septième vient le Messie » (Traité « Sanhédrin » 97 a).
Notre époque se caractérise, entre autres, par les guerres : la Première et la Deuxième Guerre mondiale, et depuis la création de l’Etat, les guerres n’ont pas cessé. On a comparé la guerre à un feu ; violent, Guerre de l’Indépendance, des Six Jours, de Kippour ; latent sous les braises, Guerre d’Usure, Guerres du Liban, « intiafadas » (« soulèvements » des Arabes soumis à notre domination) sous toutes leurs formes ; et, bien entendu, la guerre actuelle qui, elle aussi, a pour enjeu notre existence. Ces guerres sont dites « Imposées par un commandement », ‘obligatoires », par opposition aux guerres dites « facultatives » (qui ne relèvent pas directement d’un commandement de la Thora), comme l’a statué Maïmonide : « On entend par « Guerre obligatoire » celle menée contre un ennemi qui cherche à nous nuire » (« Hilkhot mélakhim » 5). A la guerre comme à la guerre ou, pour rapporter les prescriptions du grand Maître : « Une fois engagé dans la guerre, on s’en remet à Celui qui sauve Israël dans le malheur, en ayant l’intention de se battre au Nom de l’Unité de l’Eternel. Animé d’une vaillance extrême, on ne doit pas être en proie à la peur ni, non plus, penser à sa femme, à ses enfants ni à quelle que réminiscence que ce soit mais faire le vide dans sa mémoire pour se tourner totalement vers la guerre. Si on se bat de tout son être, sans crainte, avec à l’esprit la seule volonté de sanctifier le Nom de Dieu, on peut être certain qu’on ne subira aucun préjudice et qu’on méritera le monde futur » (ibid. 7, 15).
Ceci étant – Notre peuple à bien de quoi se réjouir de mettre en pratique le commandement de se battre pour sa survie, et par sa victoire –qui sera éclatante- de sanctifier le Nom de l’Eternel. Sous leurs différentes métamorphoses, les guerres menées contre nous ne visent qu’un seul objectif, anéantir notre Etat, éteindre la flamme qui l’anime, qui s’embrase sans cesse davantage et qui dissipe les ténèbres où sont plongés nos ennemis.
Le jour est proche où le « Peuple éternel » triomphera (l’idée « d’éternité » et de « victoire » sont de la même racine) de tous ses ennemis, concrétisant la prophétie : « Ainsi Je me magnifierai et me sanctifierai ; Je me manifesterai aux yeux des nations nombreuses et elles reconnaîtront que Je suis l’Eternel » (Ez. XXXVIII, 23).
Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER
AVANT TOUT, IL FAUT ETRE HUMAIN
J’ai tant de défauts ! Mais comment me battrais-je sur tous les fronts !? Chaque année, je me concentre sur un sujet particulier. Cette année, je ne mets pas mes efforts sur un meilleur respect du Shabbat, sur les lois ayant trait à la « kashrout » (lois alimentaires) mais sur l’obligation d’être plus humain, entendu par-là, plus moral.
A la Prière du Matin on proclame : « En permanence, l’homme craindra l’Eternel face à soi-même comme face à autrui » – D’abord, pour souligner la construction logique du passage, on doit être « homme » ; ensuite, seulement, « Craindre l’Eternel face à soi-même » et, enfin, « Face à autrui », dans cet ordre pour ne pas jouer la comédie.
Les aspirations à la morale et à la sainteté ne sont pas hors de portée, celles-là passant avant celles-ci pour ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Moi, j’aspire ardemment à mettre en pratique les paroles du Psalmiste : « Qui séjournera dans Ton palais ? Qui habitera sur Ta montagne sainte ? » (Ps. XV, 1). Et de répondre en donnant la méthode à suivre : « marcher irréprochablement, pratiquer la justice et l’équité de tout son cœur, ne pas avoir de calomnies sur la langue, ne pas faire mal à son semblable et ne pas proférer d’outrages envers son prochain, tenir pour méprisable quiconque mérite le mépris mais honorer ceux qui craignent l’Eternel, ayant juré à son détriment (et néanmoins) ne pas se rétracter, ne pas placer son argent à intérêts et ne pas accepter de présents aux dépens de l’innocent, celui qui agit de la sorte ne chancellera jamais » (ibid. ibid. 2-5).
Un grand rabbin américain disait : « Avant d’être hyper pointilleux sur la « kashrout », on doit l’être sur la morale ». J’éprouve tant de honte lorsque j’ouïs dire que des religieux trompent le fisc ou qu’ils trempent dans de sombres affaires d’argent. Je voudrais me cacher sous terre quand j’entends que des gens qui craignent l’Eternel se laissent aller à la médisance, à la haine, au mensonge, aux viles querelles, à l’hypocrisie, ou aux insultes.
A la Prière du Matin, avant d’attester de l’Unité de Dieu par la lecture du « Shéma », on témoigne de ce qu’Il « aime » « Son peuple « Qu’Il a choisi avec amour ». Le Ari n’a-t-il pas prescrit qu’avant de prier on devait prendre sur soi d’aimer son prochain comme soi-même (« Sha’ar Hakavanot », « Déroushé Birkhot Hasha’har ») ?!
Au voisinage d’une implantation qui jouit d’une bonne réputation, les accidents sont les plus fréquents à l’approche de « Min’ha » (Prière de l’Après-midi). Souvent, Rabbi Israël Salanter dénonçait les préjudices causés par le mépris d’autrui. Un jour, dans sa synagogue, un homme se rendit à sa place au pas de course. Une fois la prière terminée, il en sortit du même pas mais le grand Maître l’arrêta net en lui demandant : « En courant comme vous le faites, n’auriez-vous pas écrasé le pied de quelqu’un ? Courir ainsi en vaudrait-il le risque ?! »
Le grand Maître devait officier en l’honneur de l’anniversaire de la mort de son père comme le veut l’usage ashkénaze mais il céda sa place à un autre, c’était le jour anniversaire de la mort de sa fille. « L’honneur dû à son père ne passe-t-il pas avant l’honneur dû à sa fille, lui demanda-t-on « ? – « Oui, mais je préfère laisser passer les autres avant moi ; par-là, j’atteindrai la sainteté ».
Shiur Video
Rabbi Feuillet hebdomadaire
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