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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – N° 699 Paracha « Vaïgash »

N° 699 Paracha « Vaïgash » – 7 tévet 5769 – ב »ה

RAV DOV BIGON

Encore et toujours, d’un cœur nouveau, nos enfants chanteront :

« Voilà le fruit de mon travail,
Israël vivra pour toujours.
Tous les dangers seront passés
Et tous les peuples de la terre,
Emplis de la crainte de Dieu,
Verront qu’Il est notre Sauveur »
(Maamaré Haréiya » 151).

CECI ETANT

UNE LUMIERE ETERNELLE NOUS ECLAIRE

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

A propos des miracles de la fiole restée intacte et de la victoire des Asmonéens sur les Hellènes, le Rav Kook enseignait en substance qu’ils ont laissé leur empreinte sur les générations à venir. La confrontation entre les deux formes de spiritualité, grecque et juive, ne se terminera qu’avec la Délivrance et le dévoilement de la sainteté dans le monde. Cependant, rassurait le grand Maître, la vie dans toute sa force que dissimule l’humble lumière des bougies de « ‘Hanouka » est garante de notre pérennité. Au plus profond d’elle-même, l’âme humaine sait que sans la lumière émanant de la sainteté, sans l’étincelle de sainteté qui anime toute chose, l’humanité ne peut pas subsister, ni comme individu, ni comme société, ni comme exerçant son pouvoir étatique. Cette lumière, c’est dans le peuple juif qu’elle réside depuis toujours et qui, concrètement, s’incarne dans l’aspiration constante à dévoiler dans le monde la sainteté dans toute sa pureté, fait d’essence et d’existence qui deviendra tangible pour tous et auquel font allusion les bougies de « ‘Hanouka » « Qu’il faut allumer au seuil de sa maison, à l’extérieur » (d’après « Maamaré Haréiya » » 150).

Ceci étant – Notre génération, celle de la renaissance nationale, a bien de quoi se réjouir de pouvoir mettre « A l’extérieur » les bougies de « ‘Hanouka » et non pas à l’intérieur de nos maisons comme nous le faisions en exil à cause du danger de les allumer à la vue des non Juifs. Ainsi, désormais, nous pouvons pratiquer la « mitsva » de les allumer « à l’extérieur », à la vue de tous les passants, pour réactualiser publiquement les miracles. Mais pour ce faire nous devons dépasser le cadre privé de la maison et dévoiler le miracle au niveau collectif, sous la forme du « foyer national », miracle de notre survie et de notre résurrection sur notre terre en tant que peuple porteur de cette « Lumière éternelle » (Sources passim) qui s’intensifie sans cesse davantage.

Certes, des états et des dirigeants politiques cherchent –à Dieu ne plaise- à éteindre la flamme d’Israël, ce que déplorait déjà le roi David (Ps. II, 1-2). Mais le jour est proche où nous verrons l’instauration du « Royaume dirigé par le Messie descendant de David car, au Nom de Ta sainteté, Tu lui as juré (au roi David et à sa descendance) que sa lumière ne s’éteindra jamais » (passage de la « Haftara »).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.

RAV AVINER

GARDEZ-VOUS DE TOUCHER
NE SERAIT-CE QUE LE PIED DE LA MONTAGNE

(Titre inspiré de Ex. XIX, 12).


La loi rabbinique n’a pas été en mesure de déterminer si, oui ou non, on peut se rendre sur le Mont du Temple. Quoi qu’il en soit, il est interdit d’aller à l’emplacement du Temple proprement dit. Enfreindre l’interdiction c’est se rendre passible de « karèt » (« retranchement »), même lorsqu’il est en ruines.

A vrai dire, personne ne connaît son emplacement exact ; à preuve, les études, les mesures d’arpentage et les schémas innombrables consacrés à cette question. Leur grand nombre est précisément ce qui fait problème et chaque chercheur remet en question les thèses de ses prédécesseurs. Rien n’a changé depuis un siècle de recherches et l’interdiction décrétée par les Sages de Jérusalem de l’époque reste en vigueur. D’ailleurs, lorsque nos ancêtres ont voulu construire le second Temple, ils ont fait appel à un prophète pour en déterminer la limite Est. Des chercheurs ci-dessus mentionnés, le Rav Tzvi-Yéhouda se plaisait à dire qu’ils avaient le même statut rabbinique que ceux qui crachent sur le Temple (d’après « Si’hot Rabénou » 21, §9) et que le commandement de « La crainte (à avoir vis-à-vis) du Temple » vaut non seulement pour celui-ci mais aussi pour le Mont, dans son ensemble, qui porte son nom (ibid. ibid.).

Après la « Guerre des Six Jours », de nombreux sages ont réactualisé l’interdiction, les Primats de Sion, l’éminent Grand Rabbin Goren (« Ma’alim Bakodesh », av 5763 –août 02- 149), les éminents Grands Rabbins, le Rav Eliyahou et le Rav Shapira ; nous ne saurions prétendre être plus sages, plus justes ou plus sionistes qu’eux.

A la même période, après avoir étudié le sujet, le Grand Rabbinat d’Israël suggéra de décider de ne pas décider et de laisser aux Rabbins de communautés la liberté de prendre la décision qui leur semble bonne, proposition repoussée car le Mont du Temple n’est pas le patrimoine d’une communauté particulière mais de l’ensemble du peuple juif, de sorte que seul Le Grand Rabbinat d’Israël est habilité à statuer en la matière.

Aucun commandement de la Thora ne prescrit d’aller sur le Mont du Temple et on ne saurait considérer comme tel une interdiction. Quant aux Arabes qui s’y rendent, nous ne sommes pas responsables du fait qu’ils transgressent : « Un non Lévite qui s’y approcherait mourra » (Nom. I, 51). S’ils veulent s’en approcher, cela ne regarde qu’eux.

Bien plus : on ne peut s’empêcher de remarquer que derrière l’interdiction rabbinique se cache la Volonté transcendante de l’Eternel. Certes, nous ne sommes pas prophètes pour La divulguer ; cependant, les empêchements de toutes sortes en sont l’expression. Le chemin qui mène au Mont du Temple est encore long, on doit encore accomplir beaucoup de « Mitsvot », beaucoup d’actes de générosité, étudier sans cesse la Thora, respecter les érudits qui s’y vouent, construire le pays, aimer notre peuple, l’instruire et s’atteler aux problèmes sociaux qui ne manquent pas.

De ceux qui fondent l’autorisation d’aller sur le Mont du Temple sur le « droit de conquête », on répond que, contrairement au reste d’Eretz-Israël, il ne vaut pas pour le Temple et que pour le conquérir il faut « Faire résider sur lui l’Immanence Divine », pour citer en substance Maïmonide (« Hilkhot Bèt Habé’hira »). Pour ce faire, il faut multiplier la pratique des « mitsvot », au sens large du mot, comme ci-dessus mentionné.

Trois fois par jour, dans la prière, nous attestons du fait que Dieu « Reconstruit Jérusalem », entendu par-là le Temple. Or en apparence on ne le voit pas et on aurait dû dire « Reconstruira ! » En réalité, enseignent Nos Sages, les Juifs de toutes les générations oeuvrent à sa reconstruction, et lorsqu’un certain stade d’élaboration sera atteint, il sera reconstruit. Œuvrer dans ce sens c’est, tout d’abord « Aimer son prochain de manière désintéressée ou, pour citer un enseignement célèbre du Rav Kook, il sera reconstruit par l’amour gratuit.

Lorsque le roi David voulut construire le premier Temple, l’Eternel lui dit qu’il y a un temps pour chaque chose, celui de faire la guerre et d’instaurer le royaume d’Israël, ce à quoi oeuvra le grand roi, et un temps pour la construction, ce à quoi s’attela son fils, le roi Salomon. Pour nous, répétons-le, le temps n’est pas encore venu, d’où l’interdiction rabbinique.

Après la « Guerre des Six Jours », un éminent disciple du Rav Tzvi-Yéhouda exprima le désir d’étudier les « Lois Relatives au Temple » (Maïmonide l’un des traités qui compose le « Yad Ha’hazaka ». Le grand Maître déclina la proposition en faisant valoir qu’il fallait préalablement étudier les « Lois Relatives aux Rois et à leurs Guerres » (ibid.).

A la fin de chaque prière, durant toute notre histoire, l’ardent espoir de revenir sur la sainte Montagne et de reconstruire le Temple, nous fait dire : « Que soit reconstruit le Temple, au plus vite, de nos jours ». De lui, nous puisons la force et la vaillance de contribuer, par les « mitsvot », par les actes de générosité et par la sainteté, à cette œuvre de reconstruction.

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