N° 675 Paracha « Balak » – 9 tamouz 5768 ב »ה
RAV DOV BIGON
CECI ETANT
UNE ETOILE S’ELANCERA DE JACOB
ET UN BATON S’ELEVERA EN ISRAEL
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
Sur la demande du roi Balak, Bil’am cherche à maudire notre peuple ; il en est empêché par la Providence divine et doit même le bénir contre son gré. Magicien sublime, il embrassait du regard l’histoire d’Israël, depuis son aurore jusqu’à la fin des temps.
Depuis son aurore – « Je vois [ce peuple] de la cime des montagnes, je l’aperçois depuis les hauteurs. Ce peuple réside en paix, solitaire, il ne se compte pas parmi les autres nations » (Nom. XXIII, 9). Le pervers, explique Rashi, avait « vu » jusqu’aux fondateurs de la nation, les Patriarches et leurs épouses. Il avait été grandement impressionné par l’ordre qui régnait au sein du peuple et par la dimension de l’éternité qui le différencie radicalement des autres. Bien plus, il pressentait l’immense héroïsme inhérent à Israël qui, depuis la sortie d’Egypte jusqu’à la conquête d’Eretz-Israël, s’extériorisait sans cesse davantage. « Dieu les ayant fait sortir d’Egypte, ils représentent Sa plus grande manifestation de force. [Dieu] dévorera Ses peuples ennemis, brisera leurs os et les transpercera de Ses flèches. [Israël] se tapit, s’allonge comme un lion, comme un lion redoutable, qui oserait l’éveiller (ibid. ibid. 8-9) ?! »
Jusqu’à la fin des Temps – « Je veux d’abord te (à Balak) conseiller sur ce que ce peuple fera au tien à la fin des temps… Je le vois, mais point dans le présent ; je le perçois, mais point dans le proche futur : une étoile s’élancera de Jacob et un bâton s’élèvera en Israël, qui écrasera les princes de Moav et dominera tous les descendants de Shet… Et Israël triomphera » (ibid. XXIV, 17-18). Et le grand prophète des Nations de conclure en disant : « Puis il proféra son oracle et dit : « Hélas ! Qui peut survivre à la dévastation de Dieu (ibid. ibid. 23) ?! » Nos Sages explicitent ainsi le sens de ces propos sibyllins. « Rabbi Yo’hanan a enseigné : « Malheur à la nation qui se trouvera là lorsque l’Eternel délivrera Ses enfants, et qui étendra son manteau (expression d’un paternalisme malveillant) sur le lion et la lionne lorsqu’ils auront besoin l’un de l’autre (Traité « Sanhédrin » 126 a) ! Malheur à la nation qui songera à porter préjudice à la nôtre lorsqu’elle regroupera ses dispersés et, qu’à nouveau, en Eretz-Israël, elle s’unira à son Dieu (cf. Rashi ad loc.) !
Ceci étant – Depuis plus d’un siècle, elle opère son « retour ». A notre génération, les prophéties de Bil’am deviennent réalité. Les Nations mettent tout en œuvre pour enfreindre le processus de la Délivrance, mauvais desseins que l’Eternel déjoue constamment, comme le révèle un bref regard sur l’histoire contemporaine. Les empires qui ont cherché à nous nuire se sont littéralement désintégrés : l’empire ottoman qui, au début de la renaissance nationale, a tout fait pour juguler l’implantation juive ; l’empire britannique, mandaté pour aider notre peuple à créer son Etat, qui, par le « Livre Blanc » –en interdisant aux Juifs de s’installer en Israël- a trahi sa mission ; l’U. R. S. S. qui a armé les pays arabes et les a aidés directement ou indirectement à nous attaquer ; enfin, les états européens et les Etats-Unis qui font cause commune pour créer un nouvel état arabe au cœur du nôtre, avec tous les dangers que cela représente. Ils doivent s’attendre à subir le sort des empires qui se sont acharnés contre nous.
Quant aux Arabes et à l’Iran qui, inlassablement, font des préparatifs de guerre contre nous, ils vivront eux aussi à leurs dépens la prophétie du grand magicien : « Une étoile s’élancera de Jacob et un bâton s’élèvera en Israël, qui écrasera les princes de Moav et dominera tous les descendants de Shet » (Nom. XXIV, 18).
Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER
UN JEUNE REVOLTE
Question – Mon fils s’est révolté contre les cadres en place, il critique tout, l’Etat, l’Armée, les rabbins, le lycée. Depuis longtemps, il en a été chassé. Il est le plus intelligent, il sait tout. Il a déjà plusieurs dossiers à la police à cause de ses activités en faveur d’Eretz Israël, procès, prisons, résidence surveillée , etc. Nous essayons de limiter les dégâts autant que possible, de calmer et de dédommager ceux dont les biens ont été spoliés par notre fils pour des raisons politiques. A vrai dire, nous parlons dans le vide car il n’écoute que ses Maîtres qui l’encouragent à persévérer dans cette voie. Désormais, ne devrait-on pas le laisser faire son expérience ? Qu’il ressente un peu les conséquences de ses actes et qu’il apprenne à ses dépens ! Peut-être, par un bon traumatisme, la police réussira-t-elle là où on a échoué ?! La haine se lit dans son regard ! Ne faudrait-il pas lui rendre la monnaie de sa pièce ?
Réponse – A Dieu ne plaise ! « Mon fils, confia un père au « Ba’al Shem Tov », a totalement abandonné la Thora. Que faire ? » – « Je ne pense pas qu’il l’ait vraiment abandonnée », lui répondit le grand Maître. Aimez-le. » – « Mais je l’aime! » – « Eh bien, aimez-le plus encore ». Voilà le véritable remède, l’amour. Certes, il a de la haine dans le regard mais pourquoi ? A-t-il été mis hors la loi du fait de cette haine et de ce comportement, ou, plutôt, parce qu’il n’était pas en tout point semblable aux autres et que, ensuite, il s’est mis à haïr tout le monde ? En d’autres termes, l’oeuf a-t-il précédé la poule, pour reprendre une célèbre allégorie métaphysique du Talmud, ou l’inverse ? Bonne question ! Mais, en attendant, c’est votre fils qui paie les pots cassés !
Le coupable, ce n’est pas lui mais bien les cadres éducatifs qui l’ont rejeté au lieu de comprendre que, malgré sa révolte, il désire ardemment faire partie de la société, de la nation, de la norme. A priori, les cadres en question devraient tolérer un certain pourcentage d’enfants « marginaux », de par leurs actes, leurs défauts ou leurs opinions.
Un jour le directeur d’un établissement scolaire me dit qu’il n’acceptait que des enfants de ce genre et que, parfois, il devait refouler l’envie de se lever devant certains d’entre eux qui entraient dans la salle d’étude tant il les estimait. Mais, disons-le tout net, l’existence de ce genre d’établissements est un constant reproche car ces élèves auraient dû être disséminés dans ceux déjà existants.
Quant à votre fils, il est deux fois victime : de ceux qui l’ont expulsé des cadres éducatifs, et de ceux qui exaltent son militantisme pour Eretz-Israël. Ils se gardent bien de se compromettre personnellement par des actes de vandalisme, ou autres mais ils manipulent votre fils. Quant à la haine, dans son regard, elle n’est pas innée mais a été allumée par ceux qui parlent avec lyrisme de « l’amour à l’égard d’autrui », c’est si facile ! En réalité, ils manient l’anathème et le mépris d’autrui avec dextérité.
Quant à votre fils, pur et innocent, il encaisse les coups. « Il sait tout et n’écoute personne » ?! – Non. Derrière cette façade se cache une âme sensible, délicate et qui manque d’assurance. Par sa mauvaise conduite, il voudrait faire croire le contraire. Ni la police ni le respect contraint de la loi ne pourront l’aider. Le véritable remède c’est l’amour, envers et contre tous. Répétons-le, sa mauvaise conduite est la conséquence –et non pas la cause. Un jeune homme de cette trempe, vous ne l’éduquerez pas par la force mais par l’établissement de bonnes relations fondées sur la confiance.
Dédommagez les voisins, attirez-vous leurs bonnes grâces, mais ne faites pas intervenir la police. Nous avons encore tant à apprendre sur « l’amour envers autrui », « éducateurs » qui allumez la haine dans son regard, vous, moi, tous !
Shiur Video
Rabbi Feuillet hebdomadaire
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