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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Tazria » N° 662

N° 662 Paracha « Tazria » 29 adar B 5768 – ב »ה


RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« RIEN NE MANQUE DANS SON MONDE »

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

« Lorsque, sortant dehors à nissan, on voit des arbres en fleurs, on dit : « Béni sois-Tu Eternel notre Dieu, Roi de l’univers, qui n’a rien fait de manquant dans Son monde et qui a créé des êtres et des arbres fruitiers bons, pour en faire profiter les hommes » (Ch. ‘A. Or. ‘H. 20, §26).

A première vue, l’affirmation est bien étonnante ! Qui ne connaît pas ses manques ?! Sans parler des bêtes féroces et des hommes qui, souvent, ne sont guère meilleurs ? De prime abord, on pourrait penser que le monde est méchant par essence et que les êtres qu’Il a créés le sont aussi. Cependant, lorsqu’on cherche à améliorer ses actes, sa manière de parler et de penser, et qu’on aspire à suive la Volonté de l’Eternel « Qui fait le bien et améliore toute chose » (Sources, passim), on a sur le monde un regard bien plus profond. Alors, on découvre qu’en réalité « Tout ce que fait l’Eternel a le Bien pour finalité », que des ténèbres se révèle la lumière et que ce qu’on saisissait comme négatif s’avère être positif. Ces feuilles qu’on croyait « mortes » en hiver renaissent maintenant à la vie, bourgeonnent et donnent des fruits savoureux, si bien que « Rien ne manque dans Son monde, qu’Il a créé des êtres et des arbres fruitiers bons pour en faire profiter les hommes » (Bénédiction sur les Arbres Fruitiers ».

Ceci étant – Durant deux mille ans d’exil, le peuple juif était comme un monceau d’os desséchés, comme un arbre sans feuilles. Mais voici qu’il renaît aussi à la vie, recouvre son foyer national et s’épanouit à nouveau. Assurément, notre épanouissement n’est pas encore arrivé à terme mais nous pouvons déjà pressentir l’état de perfection inhérent au monde.

Le jour est proche où nous verrons les fruits savoureux, la nation israélienne rassemblée en entier sur sa terre, expression métamorphosée de ces arbres, bons.

Ils ont été créés, expliquions-nous plus-haut, pour que les hommes en profitent. De même, notre nation a pour destination d’apporter à l’humanité un bien-être meilleur, comme souvent mentionné dans ces articles : « Toutes les nations de la terre seront bénies par toi » (Gen. XII, 3).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER
Directeur de la « Yéshiva » « Atéret Yéroushalaïm »
Et Grand Rabbin de Beth El

LE SIONISME RELIGIEUX TRAVERSERAIT-IL UNE CRISE ?

A ceux qui se demandent comment sortir de la crise que traverse le Sionisme religieux depuis l’expulsion de « Goush Katif », je réponds qu’il n’y a pas de crise si ce n’est peut-être chez ceux qui posent la question, une infime minorité du Sionisme religieux.

Nul doute que ce terrible événement (comme tant d’autres) depuis le début du « Retour », nous a profondément affligés. La crise, elle touche ceux qui, désespérés, cherchent de nouvelles orientations ; ils jouissent, eux aussi, de notre estime et de notre amour. Dans son ensemble, le Sionisme religieux ne traverse pas de crise même s’il déplore celle qui touche la morale, la famille, etc. Il n’a jamais pensé que la renaissance nationale se ferait magiquement et que, d’emblée, tout serait rose. Il savait qu’il faudrait s’armer de patience et qu’il y aurait des hauts et des bas.

Dans sa grande majorité, un demi-million de personnes environ, il reste fidèle à l’Armée, à l’Etat et à ses institutions. La « séparation de Goush Katif » n’a pas entraîné chez lui la volonté de se séparer de l’Etat mais, au contraire, de s’identifier avec lui davantage encore car il y aura toujours d’autres personnes pour faire le travail, « Celui qui, la veille de Shabbat, se donne de la peine, aura de quoi manger au Shabbat » (« ‘Avoda Zara » 3 a), et inversement. « Qui veille sur le figuier jouira de ses fruits » (Prov. XXVII, 18).

Lorsque nous parlons d’identification encore plus profonde, nous n’entendons pas par-là plaider pour notre paroisse mais accomplir une « mitsva » (commandement, bonne action). Pour rien au monde, nous ne saurions fulminer contre l’Armée. Ceux qui le font ne sont qu’une infime minorité. Quant à ceux qui parlent de se couper de la nation, proposant, comme alternative, un état populaire fondé sur la Thora, ceux-là sont des complexés et des utopistes qui ne représentent, au mieux, qu’eux-mêmes.

Le Sionisme religieux voit dans la renaissance nationale (avec toutes ses expressions) un processus à valeur authentiquement divine, grandiose et merveilleuse, malgré les problèmes, et serait prêt à le recommencer s’il le fallait.

Il reçoit bien des affronts, mais qui, en Israël, n’en reçoit pas ? Il n’en reste pas moins joyeux, optimiste, aimant et dynamique. Bigarré, il inclut des religieux de toutes nuances et de toutes obédiences politiques. Vigoureux, il ne compte pas de contestataires. Animé par son idéal, il voit en lui le prélude à la réalisation des grandes visions prophétiques et de la Délivrance. Il ne fuit pas les grands problèmes nationaux ni les questions importantes d’ordre public et spirituel, quitte à être divisé quant à la manière de les résoudre. Néanmoins, il forme un tout uni, plein d’entrain, profondément attaché à l’Etat et à l’Armée. Malgré ses critiques, il reprend à son compte la devise du Rav Kook, qu’il faut « Agir sur tout et avec tous » (Adar Hayakar » page 60) et « Qu’aucun juste au monde n’arrive à la cheville de la Knesset Israël » (D’Israël en tant qu’entité étatique idéelle ; « Orot », 171).

Assurément, il est loin d’être parfait et fait constamment son autocritique. Néanmoins, il est pleinement solidaire du peuple, qualité insigne qu’on ne saurait lui retirer, lui qui, sans relâche, contribue à la Renaissance, magnifie l’Eternel et vit intensément l’espérance de la Délivrance (cf. « Shémoné Kétsavim » 7, §201).