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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – « Paracha « Tsav » N° 660

N° 660 « Paracha « Tsav » – 15 adar B 5768 – ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

LORSQU’ON BOIT DU VIN,
C’EST DU PARFUM QU’ON EXTERIORISE

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

« A Pourim, on doit être embaumé jusqu’à ne plus savoir faire la différence entre maudit soit Hamman et béni soit Mordékhaï » (Traité « Méguila 7 b ; Ch. ‘A. Or. ‘H. 695, §2).

Comment les Sages peuvent-ils nous obliger à nous enivrer ?! L’ivresse n’est-elle pas à l’origine des plus grands déboires ? – Sous Assuérus, à l’époque dite, plus tard, de « Pourim », les grands miracles se sont accomplis dans le cadre de « festins » (mot qui, en hébreu, renvoie à l’idée de « boire »). A l’occasion d’un festin, Esther a succédé à Vashti ; à l’occasion d’un autre, Hamman a dévoilé son véritable visage et a été mis à mort. C’est pourquoi nos Sages ont tenu à rappeler le grand miracle de notre délivrance par l’acte de boire. Mais en aucun cas, nous ne devons tomber dans l’excès et transformer la joie en orgie car la « joie » en question doit sublimer la personne et, par enthousiasme, la rapprocher de l’Eternel et Le remercier des miracles qu’Il nous a faits. Celui qui sait qu’en buvant avec excès, il risque de mépriser un commandement, ne pas faire l’ablution des mains, ne pas dire les actions de grâces après le repas, ne pas faire la prière de l’après-midi ou du soir, tomber dans la frivolité etc., celui-là s’abstiendra de s’enivrer. Là encore, agissons au Nom de l’Eternel (« Béour Halakha » sur ibid. ibid.).

A première vue, l’emploi de « s’embaumer » au lieu de « s’enivrer » est étonnant. Or nos Sages ont enseigné : « Après avoir été absorbé, le vin extériorise le secret » (Traité ‘Erouvin » 65 a). Le « secret », c’est le Bien, la Thora et la rectitude intrinsèquement liées à l’âme. Inversement, si la personne est pervertie, c’est le corrompu (également le « secret ») que le vin dévoile en elle.

Le festin (rappelons-le, idée de boire) organisé par Assuérus, avait rassemblé tous les dignitaires de l’empire. Lorsqu’ils se sont enivrés ils ont dévoilé toute leur laideur.

Ceci étant : A « Pourim », il y a vingt-quatre ans, l’Eternel rappela à Lui notre Maître, le Rav Tzvi-Yéhouda Kook. Il a consacré toute sa vie à diffuser l’enseignement de son père éminent, le Rav Avraham Isaac Kook, tout de délicatesse et de parfum qui a embaumé notre peuple et l’humanité tout entière. Educateur par excellence, il savait plus que tout autre diffuser la pensée de son père et former des disciples qui ont continué son œuvre.

Nos Sages ont enseigné : « Le Nom de l’Eternel est grandement sanctifié lorsqu’Il a pour origine le blasphème ». Le Rav Tzvi-Yéhouda » se plaisait à expliquer cet enseignement. Lorsqu’on s’élève dans l’étude, dans la crainte et l’amour de l’Eternel, expliquait-il en substance, on comprend que ce qui nous semblait blasphème, ténèbres et perfidie, participent encore du Règne divin, niveau d’être qu’on doit peut-être atteindre en « embaumant » à Pourim au point de ne plus savoir faire la différence entre maudit soit Hamman et béni soit Mordékhaï » car les deux contraires se « réconcilient » au niveau de la Perception divine, et « Tout ce que fait l’Eternel est fait en vue du Bien ».

Lorsque des Arabes avides de verser notre sang et de spolier notre terre ont assassiné les huit âmes pures du « Merkaz Harav, ils ont, pour ainsi dire, dévoilé à leur insu la foi et la vaillance des rabbins de la « Yéshiva » et des familles endeuillées qui saisissaient dans une perspective d’ensemble une situation terrible et compliquée, en apparence révoltante.

Nous avons bien de quoi nous réjouir d’apprendre et d’enseigner « Orot » (les « Lumières », ouvrage fondamental du Rav Abraham Isaac Kook), livre qui illuminera et embaumera l’ensemble de notre peuple. Ce faisant, nous vivrons la vision du Cantique des Cantiques : « Mon bien-aimé… (Dévoile-Toi) sur les montagnes embaumées (Cant. VIII, 14).

Joyeuse fête de « Pourim » !

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER
Directeur de la « Yéshiva » « Atéret Yéroushalaïm »
Et Grand Rabbin de Beth El

A PROPOS DE LA JOIE NATURELLE

(Deuxième partie)

Le bonheur d’une joie quintessenciée –

On n’y perdait pas pour autant car la « joie extérieure » est illusoire. La « joie authentique » ne peut être que intériorisée. L’homme droit ne doit pas viser à la réussite matérielle, au luxe et autres vanités de ce genre en croyant à tort que ces artifices mènent à la joie car, en les employant, il ne reste qu’au niveau superficiel de ce sentiment (« ‘Aïn Aiya » « Shabbat » 82, §1).

Assurément, La joie dans sa quintessence n’est pas celle du commun des mortels mais elle a aussi ses délices. Lorsqu’on vise uniquement le matériel, on se condamne à ne pas s’élever vers la sainteté des idéaux et vers la joie dans sa plénitude. Puis vient le doute et la vieillesse qui fait bien ressentir son joug. On se retrouve « stupéfait et désemparé » (ibid. §29).

Par son incessant bouillonnement, la vie fait passer l’esprit d’un sentiment à l’autre de façon paroxysmale, finissant par le faire chuter (ibid. §200).

La joie silencieuse et permanente –

Sous sa forme pondérée, la joie doit naturellement habiter constamment la personne (ibid. §95), « joie silencieuse » et sereine comme ci-dessus analysée, qui s’oppose à ce qu’on a appelé la « joie tapageuse ». On doit éviter de commettre deux erreurs diamétralement opposées : donner libre cours aux explosions de joie inhérentes à la nature humaine débridée ou, au contraire, la juguler au point de la tuer.

Il faut fuir la « jubilation infantile », toute de mensonge de clinquant et de chaos » et rechercher la joie, l’une des expressions naturelles de l’homme sain de corps et d’esprit (ibid. §98).

Etudier la Thora dans la joie –

Aspirer à étudier la Thora dans la joie est hautement souhaitable pour l’esprit. Néanmoins, par les fautes, la pureté naturelle de l’homme a laissé place à la recherche des plaisirs de la « vie superficielle ». Le débutant doit donc s’attendre à rencontrer des difficultés dans l’étude et ne doit pas oublier que « L’homme est né pour la peine » (Job. V, 7), d’où la directive pédagogique suivante : ne pas chercher, d’emblée, à faire de l’étude un plaisir, « La joie ne venant pas du jour au lendemain », même si ce sentiment convient si bien à l’étude de la Thora. En aucun cas, l’enseignant ne saurait utiliser ce sentiment comme moyen de motivation ; expression extérieure de la sagesse, il ne gratifie que ceux qui ont déjà beaucoup appris. Répétons-le, le débutant doit s’acharner à la tâche pour atteindre la profondeur de la Thora et renoncer, du moins provisoirement, à la joie naturelle d’apprendre (ibid. §22). Encore nouveau en la matière, il n’éprouvera ce sentiment qu’après un long et âpre labeur (ibid. 102). Quant au Rav –dont la joie exalte l’esprit- il devra, lui aussi, s’atteler à l’étude avec le même sérieux (ibid. §103).

Notre Maître, le Rav Abraham Isaac Kook –

Nous n’avons pas connu « Le père d’Israël, Maître de sa génération et des générations à venir », pour citer le Rav Tzvi-Yéhouda Kook (« Lintivot Israël » I, 65), son fils. Par contre, avec crainte et tremblement, nous avons bien connu cette éminente personnalité, spécialement envoyée par Dieu pour diffuser la Thora et la sainteté aux générations de la renaissance nationale de notre peuple sur sa terre. Il était toujours dans la joie, profonde, pure et rayonnante, mais aussi toujours empli d’un terrible sérieux.

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