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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – « Paracha « Pékoudé » N° 658

N° 658 « Paracha « Pékoudé » – 1 adar B 5768 ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

QUAND « UN PEUPLE NE TIRERA PAS L’EPEE CONTRE UN AUTRE ? »

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

A Shabbat « Vayakhel », les rabbins et les élèves du « Makhon Méïr » ont été accueillis par les habitants héroïques courageux de Sdérot qui continuent une vie normale malgré les dizaines de rockets et de bombes qui, ce Shabbat, se sont abattues sur leurs maisons sans faire, grâce à Dieu, de victimes.

Lors de ma « drasha » (sermon), je me suis rappelé notre ancêtre Abraham qui, pendant plusieurs dizaines d’années, vivait non loin de là. « Abraham émigra vers la région du Néguev et s’installa entre Kadesh et Shour puis à Guérar » (Gen. XX, 1) où naquit et grandit Isaac (ibid. XXI, 8).

Or Sarah se rendit compte qu’Ismaël s’en prenait constamment à son jeune enfant. Elle « vit le fils qu’Hagar avait enfanté à Abraham se moquer » (ibid. ibid. 9). Il faisait semblant de vouloir tuer son demi-frère, explique Rashi. Elle dit à Abraham : « Renvoie cette esclave et son fils. Le fils de cette esclave ne partagera pas l’héritage avec mon fils, Isaac » (ibid. ibid. 10). De là, explique le grand exégète, on apprend qu’Ismaël revendiquait le patrimoine d’Abraham. N’était-il pas l’aîné, prétextait-il ? A se titre, il devait recevoir deux fois plus que son demi-frère. Dehors, il prenait son arc et tirait des flèches en direction du petit enfant. « La demande (de Sarah » déplut grandement à Abraham car il s’agissait de son fils » (ibid. XXI, 11). Et l’Eternel de lui ordonner : « Fais tout ce que te dira Sarah car ta descendance (authentique), c’est par Isaac qu’elle passera (et non pas par Ismaël) » (ibid.), paroles inspirées par le sens prophétique. De là, poursuit Rashi, on apprend qu’Abraham avait le sens prophétique moins développé que celui de Sarah. Conscient du fait, il acquiesça à la demande de son épouse et renvoya de chez lui la servante et son fils, en direction du désert. « Le jeune homme vécut dans le désert où il devint un archer habile » (ibid. ibid. 20).

Ceci étant – « Les actes des Patriarches sont des signes directifs pour leurs descendants » (sources, passim). Tout comme jadis, les descendants d’Ismaël tirent les armes contre les descendants d’Isaac, mais l’arc primitif a fait place aux missiles meurtriers de tous genres. La raison d’Ismaël de nous anéantir est restée la même. Pour ce faire, ils ont recours à tous les artifices : guerres ouvertes, soulèvement, « offensive de paix » etc. Par ruse, ils ont pris au piège une partie de notre peuple qui pense obtenir la paix en bradant des régions de notre pays. Hélas, nous n’avons pas tiré les leçons de l’attitude de notre ancêtre Sarah qui avait compris en profondeur l’identité « Ismaël » et ses visées. Son ordre prophétique, « Renvoie cette esclave et son fils. Le fils de cette esclave ne partagera pas l’héritage », Eretz-Israël, « Avec mon fils, Isaac » s’adressait, certes, à son époux, mais aussi aux générations à venir et à nous, en particulier. Plus nous reprenons pied avec notre terre, plus nous comprenons la détermination et le message de la grande prophétesse, que la place des descendants d’Ismaël n’est pas en Eretz-Israël.

Notre ancêtre Abraham avait envoyé Ismaël en direction du désert, acte à valeur de signe distinctif pour ses descendants. Le jour est proche où les « Ismaélites » qui visent l’anéantissement de notre Etat seront « dans le désert. De la sorte, avec l’humanité tout entière, nous verrons s’opérer la Délivrance pleine et entière et la réalisation de la grande prophétie.

De nombreux peuples iront en disant : « Ah ! Gravissons la montagne de l’Eternel pour gagner la Maison du Dieu de Jacob, afin qu’Il nous enseigne Ses voies et que nous puissions suivre Ses sentiers, car c’est de Sion qu’émane la Thora et de Jérusalem la Parole de l’Eternel. Il sera un arbitre entre les nations et le précepteur de peuples nombreux ; ceux-ci alors de leurs glaives forgeront des socs de charrues, et, de leurs lances, des serpettes. Un peuple ne tirera plus l’épée contre un autre et on n’apprendra plus l’art des combats » (Is. II, 3-4).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER
Directeur de la « Yéshiva » « Atéret Yéroushalaïm »

UNE VERITE TROP OUBLIEE

Le but de ce présent article est de rappeler une vérité trop oubliée, par essence, « Nous sommes frères » (Gen. XIII, 8).

A la sortie d’Egypte, nous étions à la « Quarantième porte de l’impureté » (« Zohar ») (la cinquantième étant un point de non-retour) et avions oublié la quasi-totalité des enseignements qu’avait légués Abraham à ses descendants (« Hilkhot ‘Avoda Zara » Chapitre I fin). Pourtant, nous avions conservé quelques valeurs fondamentales : la fraternité, la langue, les noms et l’habillement hébreux, le refus presque général de médire d’autrui, valeurs qui ont légitimé notre délivrance.

Assurément, Moïse constata douloureusement que « L’incident était connu » (cf. Ex. II, 14=) qu’il y avait des dénonciateurs au sein de notre peuple. Il venait de comprendre que la médisance –même peu répandue- avait été à l’origine de la dureté de cet esclavage. Il venait de sauver un Hébreu des mains d’un Egyptien ; par méchanceté, il avait été dénoncé, il était en danger (d’après Rashi sur op. cit.). Mais rares étaient ceux qui avaient ce défaut. D’ailleurs, ils moururent en Egypte ou en route vers la Terre Promise.

Si le pervers avait été en Egypte, enseigne la « Hagada » de « Pessa’h », il n’aurait pas été sauvé. Or nombreux sont ceux d’entre eux qui sont sortis de ce pays. La contradiction se résout ainsi : ceux qui avaient gardé le sens de la fraternité furent délivrés parce qu’ils ne s’étaient pas mis en dehors de la collectivité.

La fraternité qui s’instaura en Egypte fut la « réparation » de la haine entre frères, entre Yossef et ses frères et, plus encore, entre ceux qui étaient nés des femmes nobles de Jacob, Rachel et Léa, et de leurs servantes, Zilpa et Bilha.

Fils adoptif de Bitia, la fille de Pharaon (Chr. I, IV 18), « Il (Moïse) sortit vers ses frères » (Ex. II, 11), assumant cette grande valeur sous sa forme la plus éclatante, ce qu’illustrera par l’inverse la parabole suivante : il est dit : « une obscurité opaque descendit … personne ne se voyait (mot à mot, « L’homme ne voyait pas son frère ») (ibid. X, 22-23). Lorsqu’on ne voit pas son frère, on est au plus profond des ténèbres.

Le premier Temple ne fut pas détruit par l’infraction aux trois interdits pour lesquels on doit se laisser tuer plutôt que de les enfreindre, mais par le non-respect du commandement de la jachère qui incarne la fraternité, comme l’explique le Rav Kook dans son Introduction au « Shabbat Haaretz » « Maamaré Haréiya », « Né’hamat Israël » car, durant cette année, on ne dit plus « Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est à toi » mais « Ce qui est à moi est à toi » (cf. Maximes des Pères » 5, §10). Les récoltes sont laissées à la discrétion de tous, échapp=ant au processus de la commercialisation et même à la fabrication de médicaments car, lorsqu’on est frère, on n’en a plus besoin (ibid.).

Eretz-Israël, poursuit le grand Maître, aime être laissée en repos durant la septième année ; c’est pourquoi, à la sixième, elle produit trois fois plus. Inversement, « Quand tu (Caïn) cultiveras la terre, elle ne te prodiguera plus sa force » (Gen. IV, 12) car, par son crime fratricide, Caïn avait totalement dénigré la notion de fraternité.

Par l’observance de l’année de jachère –pour continuer à rapporter l’enseignement du grand Maître- nous reprenons pied avec la fraternité et la terre redevient bénie. Or nous en avons été chassés par suite de la haine gratuite (cf. Traité « Yoma » 9 b) pour avoir, répétons-le, bafoué la fraternité. Comme nous l’assumons à nouveau, nous revenons sur notre terre. Assurément, ce travers n’a pas totalement disparu mais il ne touche qu’un centième, environ, de la population israélienne. La fraternité est bien là et se manifeste dans la quasi-totalité des relations de groupes. Ainsi, au travail, par exemple, on établit des relations d’amitié par-delà les différences ; à l’armée, elle va jusqu’au don de soi, la forme la plus désintéressée de l’amour. Nous n’avons pas seulement à l’esprit ceux qui ont été décorés pour leur héroïsme mais chaque combattant individuellement.

Nous ne sommes pas des stéréotypes ; nous divergeons quant à nos opinions mais pas quant à notre manière de ressentir. En les défendant, nous n’oublions pas pour autant que nous sommes frères et partageons sans calculs (d’après « Orot », « Orot Haté’hiya » 1).

Ne recherchons pas les défauts d’autrui, forme de folie, d’aliénation et de souillure mentale. Au lieu de chercher les coupables, construisons notre pays et la fraternité.

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