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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Shéla’h » N° 620

N° 620 Paracha « Shéla’h » – 23 sivan 5767 – ב »ה

RAV SHLOMO AVINER

PRIERE POUR RESTER MAITRE DE SA PAROLE

(D’après un « Principe » du « Hafets ‘Haïm » :De l’obligation de maîtriser sa parole)

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

Maître du monde ! Fais en sorte, Dieu généreux et miséricordieux, que je puisse, aujourd’hui et chaque jour, préserver ma bouche et ma langue de médire et de faire des commérages ! Puissé-je veiller à ne pas parler en mal même d’un simple particulier et à plus forte raison d’Israël, en général ou de telle catégorie de la population !

Que je veille à ne pas mentir, flatter, m’engager dans les controverses, me mettre en colère, m’enorgueillir, abuser de la confiance d’autrui, faire rougir mon prochain, me moquer, parler de futilités ou tenir de mauvais propos. Que je parle, en tout, au Nom de l’Eternel.

De grâce, Dieu généreux et miséricordieux, qu’aujourd’hui et que tous les jours, je préserve mes oreilles et mes yeux d’entendre et de lire des propos que Tu n’agrées pas, médisances, commérages, controverses, futilités et autres interdits.

Quant à ceux que j’ai entendus et lus contre Ta Volonté, aide-moi, de grâce, à les oublier, même si j’en ai pris connaissance à l’insu de ma volonté. Que mes oreilles et mes yeux soient sanctifiés et qu’ils ne voient que le bien.

Ne contrariez pas, je vous en conjure, votre Créateur, en médisant d’autrui, en particulier, travers qui fut à l’origine de la destruction du Second Temple et de notre exil. Comme l’expliquait l’auteur du « ‘Hafets ‘Haïm » dans l’introduction de son livre, la haine gratuite (constamment évoquée par nos Sages dans ce contexte), c’est la médisance.

Nous avons tous nos défauts, sujets possibles de conversation. Aussi, je vous le demande, ne dénigrez pas autrui, tournez votre sens critique vers vous-même et n’adhérez pas au « Club des Critiqueurs. »

Les Romains condamnaient à l’exil ou aux travaux forcés ceux qui se livraient à la médisance, non pas parce qu’ils respectaient la pureté et la sainteté de la parole mais parce qu’ils comprenaient que ce défaut désagrège la société même lorsqu’on dit la vérité ; lorsqu’on ment, on se livre à la diffamation, défaut bien plus grave encore.

Aussi, attachez-vous à appliquer le principe scientifique positif de ne tenir pour vrai que ce que vous avez examiné jusqu’au bout et fuyez, je vous le répète, la médisance.

Pour abroger l’anathème de Rabénou Guershon (contre les polygames), il aurait fallu réunir un tribunal de cent rabbins ; mille, pour permettre de transgresser le commandement restrictif de la Thora de ne pas aller faire des commérages (Lev. XIX, 16). Fuyez ceux qui passent pour « justifiés ». Mieux vaut en éviter cent, que de transgresser, une fois, l’interdiction. En conséquence, ne prêtez pas l’oreille à la médisance et ne lui accordez pas votre crédit si par erreur vous en entendez. Comment croire à celui qui transgresse le commandement de ne pas s’y livrer, s’insurgeait l’auteur du « Hafets ‘Haïm » lorsque par-là il porte préjudice à une personne considérée comme juste (« Shémirat Halashon », Partie « Hazékhira », Chapitre XII) ?! N’allez pas dire que vous devez ébruiter un fait pour sauver le genre humain ou la Thora, rien ne mécontente plus l’Eternel que cette prétention. Aussi, si vous désirez Lui être agréable, utilisez en bien la parole.