Shiur Video

Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Naso »

N° 618 Paracha « Nasso » – 9 sivan 5767 – ב »ה

RAV DOV BIGON

Un « Dire » de la Thora

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

Constamment, celui qui souffre de ses fautes et de celles du monde doit pardonner, sa propre personne et le monde tout entier. Par-là, il diffuse cette valeur et la lumière inhérente à la générosité sur l’ensemble du créé, réjouissant l’Eternel et les personnes »
(Rav Kook « Arpilé Tohar » 53).

CECI ETANT

« IL AIME LES PERSONNES ET LES RAPPROCHE DE LA THORA »

Chaque jour, les « Cohanim » ont le commandement de « bénir le peuple d’Israël avec amour » : « Dieu parla à Aaron et à ses fils en ces termes : Voici comment vous bénirez les enfants d’Israël, dites-leur…… » (Nom. VI, 22-23). Ils doivent prononcer cette bénédiction à haute voix pour que tout le monde l’entende et communie en esprit sans réserve avec son contenu (cf. Rashi ad loc.).

« Essentiellement, par miséricorde, l’Eternel a voulu nous mettre en garde par un commandement d’agir comme il convient et de rendre notre corps à même de pratiquer Ses ordonnances pour être dignes du bien. De plus, au nom de cette valeur, Il nous a ordonné de lui demander Sa bénédiction, par l’intermédiaire des Cohanim (branche de la tribu de Lévi spécialement affectée au Service Divin), Ses serviteurs purs, méritant ainsi Ses bienfaits (« Séfer Ha’hinoukh », Commandement 378).

Ceci étant – Notre génération, celle de la Délivrance, a grandement besoin de cette valeur qu’incarnent les Cohanim : diffuser l’amour, comme le prescrivait Hillel l’Ancien. « Soyez parmi les disciples d’Aaron qui aimait la paix et s’y attachait avec assiduité. Aimez les personnes et rapprochez-les de la Thora » (« Maximes des Pères » 1, §12).

Le Rav Tzvi Yéhouda, Cohen, enseignait que l’amour dont parle cette « Maxime » ne s’applique pas uniquement aux justes ou aux juifs mais bien, au sens propre, aux « personnes » en général. Pour fonder son affirmation, il citait un enseignement du Rav ‘Haïm Vital « Shaar Hakédousha ». On doit aimer tout le monde, expliquait-il, juifs et non juifs, car si on aime authentiquement le Créateur, on aime aussi Ses créatures. On ne doit pas subordonner cet amour à une raison particulière, les aimer à condition qu’elles se rapprochent de la Thora.

Dans cet esprit, le Rav Tzvi Yéhouda soulignait un point d’exégèse. La « Maxime » ne dit pas « A condition qu’elles se rapprochent de la Thora » mais « et rapproche-les de la Thora », les deux impératifs n’étant pas dans une relation de causalité mais étant deux exigences séparées.

A notre époque, deux « Cohanim » ont suivi la conduite d’Aaron, insufflant leur spiritualité bénéfique à leur génération. Le premier était le Rabbi Israël Méïr Hacohen, auteur du « ‘Hafets ‘Haïm », titre tiré d’un passage des Psaumes : « Quel est l’homme qui aime de longs jours pour goûter le bonheur ? – Préserve ta langue du mal et tes lèvres des discours perfides » (Ps. XXXIV, 13, 14″). Le deuxième, le Rav Avraham Its’hac Hacohen Kook qui par son immense amour pour l’Eternel, notre peuple, la Thora et Eretz-Israël, a insufflé l’amour et la foi à sa génération et aux générations futures, jusqu’à l’arrivée du Messie.

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière,
et avec les trois bénédictions quotidiennes d’un Cohen.

Rav Shlomo Aviner

UN OFFICIER PERPLEXE


Question – Officier, du moins pour l’instant, je me demande si je dois poursuivre une carrière dans l’armée. Je me voue corps et âme aux autres mais que reçois-je en retour ? Des affronts. On m’oblige à expulser des juifs de chez eux, de ne pas avoir gagné la Deuxième Guerre du Liban et je suis accusé par les médias de cet état de choses. Que faire ? Je suis un incapable, je reçois des coups de tous les côtés. Et bien ! Mes amis, je laisse tout tomber, vous vous débrouillerez sans moi, je retourne auprès de ma femme et de mes enfants qui souffrent de mon absence. Au revoir !

Réponse –Vous vous sentez blessé, et à juste titre, mais l’armée n’a pas pour raison vos options personnelles, elle répond à un besoin du peuple d’Israël. Vous êtes combattant, n’est-ce pas ? Si une guerre se déclare, qui sera là pour la faire ? Ceux qui sont avides d’argent et d’honneurs ou vous, qui vous dévouez à une cause ?! Nous avons mené la dernière guerre en territoire ennemi suite à une décision de notre part. Qui vous dit qu’à la prochaine nous pourrons nous offrir ce luxe ? Et si oui, il nous faut des officiers motivés, idéalistes, n’est-ce pas ? Qui a plus de valeur ? Vous ou les médias ? – Vous, soldat et officier d’élite. Alors, pourquoi vous laissez-vous impressionner par eux ? Actuellement, se sentir humilié est aussi un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. A la Deuxième Guerre du Liban, les objectifs étaient mal définis, l’échelon politique ne savait pas prendre les décisions qui s’imposaient et les critiques sur la raison d’être de cette guerre et les reproches d’avoir versé en vain le sang de nos soldats étaient superflus. Dans ce genre de situation, on ne peut définir ce qu’on entend par « victoire » c’est évident.

Oui, vous êtes un soldat d’élite ; de tout ce désordre, vous en êtes sorti vainqueur.

Après la conquête de la France par l’Allemagne, le général De Gaulle déclarait : « Nous avons perdu une bataille mais nous n’avons pas perdu la guerre ». De notre « bataille », je dirais même que vous ne l’avez pas perdue. Je crains que nous ne devions affronter une situation similaire. Vous avez bien fait d’avoir passé ce cours, vous en êtes sorti que plus grand. Nous aurons besoin d’officiers comme vous, forts et déterminés. Vous accomplissez une grande « mitsva » (commandement, bonne action), vous qui défendez le peuple, le pays et l’honneur national.