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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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Paracha « Ki Tétsé »

N° 530 – Paracha « Ki Tétsé » -13 éloul 5765 ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

ELOUL, LE MOIS DE LA MISERICORDE


Nous sommes dans le mois d’éloul, mois de la « Téchouva » (Retour vers Dieu et vers soi) et de la Miséricorde, valeur dont nous avons tellement besoin, en ce moment, en particulier. Mais qu’entend-on au juste par ce mot ?

Dans le « Sentier de Rectitude », Rabbi ‘Haïm de Luzato explique : L’Eternel dirige le monde suivant la Modalité de la Rigueur, entendu, par-là, suivant celle qu’emploie l’individu devant une situation donnée. A titre d’exemple, s’il se conduit avec autrui avec amour –ou, au contraire, avec sévérité- Dieu se comportera envers lui suivant la même Modalité ; en l’occurrence, celle de l’Amour ou de la Sévérité.

De plus, poursuit le grand Maître, Dieu supervise toute chose, grande et petite, et, pour récompenser ou pour châtier, Il prend en considération tous les actes. « Lors du Jugement (dernier), on (Dieu et les expressions célestes de Sa Justice) rappelle à l’individu jusqu’à telle conversation badine qu’il a eue avec son épouse » comme il est dit « Toutes les actions, Dieu les appellera devant Son Tribunal, même celles qui sont entièrement cachées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises » (Ec. XII, 14).

En d’autres termes, la Modalité de la Rigueur exprime le fait que tout acte est jugé suivant les catégories du Bien et du Mal, de la récompense et du châtiment, cadre qui embrasse tout le créé. Partant, objectera-t-on, puisque tout est rigoureusement scruté suivant la Modalité de la Rigueur, il n’y a plus place pour celle de la Miséricorde ?! En réalité, la Modalité de la miséricorde est la condition sine qua non de l’existence du monde (cf. Rachi sur Gen. I, 1 b voyant que le monde ne pouvait pas subsister suivant la « Rigueur », Il lui associa la « Miséricorde). Certes, elle participe encore au « Jugement », jugement désormais tempéré par la « Clémence ». A priori, le fauteur aurait dû expier sur le champ, suivant la gravité de son acte, sans pouvoir « faire réparation ». En réalité, par « l’adjonction de la Miséricorde », (cf. op. cit.), il n’est pas immédiatement châtié si bien qu’il peut encore se racheter. Et si, malgré tout, il est coupable, il peut également échapper à l’anéantissement de sa personne. Ainsi, la Miséricorde permet l’instauration de la « téchouva » et, ainsi, la possibilité de « réparer » l’acte initialement mauvais.

Ceci étant – Dieu – se comporte à notre égard avec patience et indulgence en nous permettant de nous reprendre et attend de nous un comportement similaire : « Il est Miséricordieux, sois-le aussi ; Il est Clément, sois-le aussi » (Traité « Shabbat 133 b et passim). Nous devons mettre tout en œuvre pour nous réconcilier quel que soit le genre et le cadre de nos relations interpersonnelles. En aucun cas, néanmoins, nous ne saurions céder sur tout ce qui a trait à notre foi et à notre droit de posséder Eretz Israël dans sa totalité. L’art est précisément de savoir vivre ensemble malgré les divergences d’opinion, ce qui est vrai pour la famille comme pour la nation, ce qui demande de l’intelligence et de la vaillance.

Par-là nous « tempérerons la (Modalité de) la Rigueur » (concept fondamental de la Cabala : associer la « Générosité » à la « Rigueur ») et, de la sorte, nous verrons se réaliser la prière : « Au plus vite, Tu règneras sur nous, ô Eternel, dans Ton Unité, avec Générosité et Miséricorde.

« Qu’avec la fin de l’année cessent ses malédictions, et qu’avec le début de la nouvelle commencent ses bénédictions » (prière dite à l’occasion de « Rosh Hachana »).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.


RAV SHLOMO AVINER

TECHOUVA ET VAILLANCE

Question – Pourquoi le peuple d’Israël n’opère-t-il pas une « téchouva » (retour vers Dieu et vers soi) collective ? Est-il si difficile de comprendre que « Thora » est synonyme de « Vérité » et qu’elle donne à la vie toute sa signification ?! Lorsqu’on est imprégné de la Crainte de Dieu, on souffre en se posant cette question !

Réponse – Assurément, mais pas tout le monde comprend cette vérité. Notre Maître, le Rav Kook, explique que beaucoup saisissent à tort la « téchouva » comme perte d’être, négation de la joie, de la force, de la vaillance, de l’action et de l’esprit d’initiative inhérents à la vie. Considérer la « téchouva », la Crainte et la quête de l’Eternel comme indigence de l’esprit, impuissance, inanité, aliénation du caractère, de la personnalité, de l’authenticité et de la perfection de soi, la considérer de la sorte est l’une des plus terribles erreurs de l’humanité. Au contraire. La téchouva apporte force, joie et vaillance (cf. « Orot Hatéchouva », « Tosséfet Hatéchouva » 7, « Hatéchouva Véhashalom »).

Notre grand Maître a puisé cet enseignement aux sources de la Cabala, mais le moment est arrivé de le dévoiler, il y a un temps pour chaque enseignement. Désormais, nous sommes à même de saisir tout ce que la téchouva renferme de vitalité et chaque génération dévoile un aspect particulier du Savoir (cf. Even Shlomo I, §9).

A présent, le temps est arrivé de vulgariser ce secret, que la téchouva réside dans la libération de l’oppression, de la faiblesse et de l’état d’indigence spirituelle et qu’elle est, de fait, l’héroïsme dans toute sa grandeur.

Ce n’est pas lui qu’elle réprime mais le mauvais penchant. Cela peut faire mal au début mais, par-là, elle magnifie la personne. A preuve, les géants de la Crainte de Dieu dont parle la Bible.

Aussi, renforçons en nous le sentiment de la téchouva pour sanctifier et glorifier l’Eternel sans cesse davantage.

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi, spécialisé dans les sujets kodech, hébreu/français.)