N° 609 Paracha « Vaïkra » – 5 nissan 5767 –ב »ה
RAV SHLOMO AVINER
DE NE PAS ABANDONNER LES CELIBATAIRES A LEUR SORT
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
En Israël, il y a plus de 600 000 célibataires (les hommes étant plus nombreux que les femmes), problème réel que l’on ne saurait dédaigner. « Celui qui n’est pas marié n’a ni bénédiction, ni joie, ni Thora » etc. (Traité « Yévamot », 63).
Problème individuel, il concerne aussi le collectif, au même titre que la santé, la pauvreté, la sécurité et l’éducation. On devrait nommer un ministre et allouer un budget pour traiter sérieusement cette question, à l’instar du gouvernement de Singapour qui voyait dans cette situation une catastrophe nationale. Entre-temps, on doit tous s’atteler à cette tâche, immense, même si nombreux sont ceux qui l’ont déjà fait.
Ceux qui ont la chance d’être mariés doivent prendre sur eux de réussir deux propositions de mariage, pas plus, ce qui mettra un terme à ces maux. Mais cela demande du temps et de l’argent. Ceux qui ne peuvent pas donner la « dîme » (le 10ème de ce qu’on gagne, à affecter à des œuvres saintes), pourront consacrer la « dîme de leur temps à cet effet ». Aurions-nous oublié quel était notre lot lorsque nous étions célibataires ?! On commencera par aider les proches puis ceux qui sont plus éloignés, avec obstination, même si le célibataire se montre rétif ; on ne prend pas en défaut la personne quand elle est en état de détresse (d’après un enseignement de nos Sages, passim). On fera tout pour l’aider même si, parfois, on s’en trouvera offusqué.
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Quant à vous, célibataires, qui vous rendez au mariage de vos amis avec une joie mêlée de tristesse et de jalousie, ne désespérez pas. En général, on finit par se marier même si on n’est plus de la première jeunesse. Soyez optimistes, qualité pas moins intellectuelle qu’émotionnelle. Certes, ce n’est pas facile mais il faut persévérer. Nos Sages n’enseignent-ils pas que « marier une personne est (pour Dieu) plus difficile que (le miracle de l’ouverture de) la Mer Rouge ?! » (Traité « Sota » 2 a). Néanmoins, lorsqu’on est marié, rien n’est encore gagné ; on doit poursuivre ses efforts pour que le mariage réussisse.
L’auteur du « Sentier de Rectitude » enseigne que, pour corriger un travers, on doit déployer beaucoup d’efforts, et qu’il n’en faut pas moins pour ne pas renoncer à le faire, constatation qui vaut également pour notre présent propos. Votre conjoint ne tombera pas du ciel, « on ne compte pas sur le miracle » (enseignement de nos Sages, passim) même si, là encore, Dieu vient en aide. Avant tout –répétons-le- il faut persévérer. L’erreur est de s’imaginer qu’on n’est pas normal ou qu’on a pas de chance. Une chose est sûûre : si le jeune homme affiche son désespoir, il fera fuir les jeunes filles. « L’oie, enseignent nos Sages, marche la tête baissée et les yeux levés, furtifs » (Traité « Baba Kama » 92 b); humble, elle cherche pourtant sa nourriture et celle de sa couvée avec détermination. C’est animé de ce sentiment, explique Rashi, qu’on doit s’atteler à l’essentiel, la subsistance, l’étude de la Thora et le mariage, par exemple.
On apprend aussi cette exigence d’Avigaïl. Eminemment humble, puisqu’elle était prophétesse, elle a pourtant puisé le courage et l’audace de demander au roi David de la prendre pour épouse, « …et tu te souviendras de ta servante » (Sam. I XXV, 31).
Permettez-moi un autre conseil, ne soyez pas trop exigeants et « ne jugez pas sur la mine » car, l’essentiel, c’est l’âme, au sens métaphysique du mot, et non pas le corps, que le temps n’épargnera pas. Ne pensez pas ne pas pouvoir l’aimer parce qu’elle n’est pas belle, mais, qu’en l’aimant, elle sera la plus belle (cf. « Maharal », « Nétivot Olam », « Nétive Emet » sur « Kétoubot » 17) car, en elle, c’est son âme que vous devez aimer.
Shiur Video
Rabbi Feuillet hebdomadaire
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