Shiur Video

Rabbi Feuillet hebdomadaire
https://vimeo.com/NULL

Paracha « Choftim »

N° 529 – Paracha « Choftim » – 6 eloul 5765 – ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

SION SERA SAUVEE PAR LA JUSTICE
ET CEUX QUI SERONT REVENUS DE L’EXIL, PAR LA VERTU


« Nomme pour toi-même des juges et des commissaires pour tes tribus dans tous tes lieux de résidence que l’Eternel, ton Dieu, te donne, et assure-toi qu’ils jugeront le peuple de façon honnête » (Deut. XVI, 18), « poursuis l’honnêteté parfaite, afin que tu vives et que tu possèdes le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne » (ibid. ibid. 20). De là, explique Rachi, on apprend l’obligation de nommer des juges compétents en la matière, justes et « kéchérim » (qui rendent la justice suivant la Thora) afin de permettre à notre peuple de vivre sur sa terre.

Juger avec justice, explique en substance le Rav Kook, est l’un des fondements de la vie collective, et lorsqu’il y a nation ou société –sous quelle que forme que ce soit- elle doit être défendue par l’appareil judiciaire, garant de son existence (cf. Rav Kook, « Orot », 50). Ainsi, le pouvoir de notre peuple de posséder cette terre dépend largement de la compétence et de l’équité de ses juges. S’il oublie ce principe, il s’expose à bien des déboires.

Ceux qui nomment les juges doivent donc posséder ces qualités au plus au point et veiller scrupuleusement à ce qu’elles se trouvent aussi chez ceux qu’ils vont élire.

Ceci étant – Actuellement, la situation morale et spirituelle de notre peuple en Eretz Israël va en se dégradant et les constatations du prophète sur les dirigeants de son époque restent actuelles : « Tes dirigeants sont dissolus, se font complices de voleurs ; tous aiment les dons corrupteurs et courent après les gains illicites ; à l’orphelin ils ne font pas justice et le procès de la veuve n’arrive point devant eux » (Is. I, 23). Loin de rendre la justice et de protéger la société, l’appareil judiciaire donne sa caution à des actes immoraux et inhumains, à l’expulsion des Juifs de Goush Katif, par exemple, avec ses tragiques implications, destruction de familles, de synagogues, de salles d’étude etc. En ayant trahi sa mission, l’appareil judiciaire sert les intérêts de nos ennemis. Au lieu de préserver et de renforcer notre identité juive spécifique, il œuvre avec la dernière énergie à faire de nous un « peuple comme les autres », sans identité, sans culture, sans valeurs juives. Il a embrassé la religion de la séparation d’avec notre peuple, d’avec notre Thora et d’avec notre Terre, et les dirigeants actuels la pratiquent eux aussi avec une dévotion sans égale.

Il est grand temps de modifier cet état de choses. Il faut nommer des dirigeants et des juges d’un tout autre genre, rattachés aux Sources juives, à la Thora, au peuple et à Eretz Israël, veillant aux intérêts vitaux, à la sécurité et à la culture authentique de notre nation.

Alors nous verrons se réaliser les paroles du prophète : « Je restaurerai tes juges comme autrefois, tes conseillers comme à l’origine. Ensuite, on t’appellera (relativement à Jérusalem) « Ville de Justice », « Cité fidèle » (ibid. I, 26). « Sion sera sauvée par la justice et ceux qui seront revenus de l’Exil, par la vertu » (ibid. ibid. 1).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER

JE PRENDS LE DEUIL


Je prends le deuil pour cette partie de la Terre sainte libérée par nos soldats et bradée à l’ennemie, construite durant plusieurs générations et soudain mise en ruine ; pour ces communautés juives désagrégées et pour ces familles chéries jetées à la rue et privées de leurs logis, de leur travail, de leurs champs et de leurs écoles. Je prends le deuil pour ce crime intenté à l’humanité, suivant la Convention de Genève, un transfert de Juifs ! Pour les officiers supérieurs de l’armée qui n’ont pas dit ne pas pouvoir exécuter une tâche si antinationale et si inhumaine !

Je prends le deuil pour le préjudice porté à l’unité nationale et pour la création de tensions au sein des « amants d’Eretz Israël » ; pour la méchanceté et la violence de Sharon et de ses acolytes, et pour l’appareil judiciaire qui fait prévaloir la loi de manière sélective et qui ferme les yeux sur l’exploitation des travailleurs étrangers et sur la traite des blanches. Je prends le deuil pour la désinformation mensongère distillée par les médias visant à salir ces déracinés en les présentant comme des violents, pleurnichards et comme faisant du chantage. Je prends le deuil pour la grande partie de notre peuple, indifférente, qui tient maintenant des propos superficiels et méprisables ; pour ce qu’on veut nous faire prendre pour de la « détermination » et de la « sensibilité » et qui cache, en réalité, « une main de fer dans un gant de velours », pour citer l’expression de Bismarck, l’impitoyable prussien. Enfin, je prends le deuil pour l’Immanence divine en pleurs.

* * *

Combien de temps le garderai-je, je ne le sais pas. Mais je suis heureux aussi, je suis partagé, car, dans la tourmente, il y a aussi ceux qui sont restés sereins, qui ont renoncé à leurs vacances et qui, vibrants pour Eretz Israël, ont consolidé les liens qui l’unissent à notre peuple en y insufflant un feu sacré.

Je suis heureux que se soit dévoilée une jeunesse si idéaliste, si responsable et si morale ; qu’il y ait eu à Goush Katif et dans le nord de la Samarie des gens si extraordinaires, capables de résister aux tentations et aux menaces, animés d’une foi puissante, au point de renoncer à tous leurs biens !

Je suis heureux de ce que les plus militants d’entre nous ont su eux aussi éviter la violence, heureux que nous ayons la Foi, la Thora, et l’Esprit, heureux de tout notre patrimoine, en deuil, en joie, suivant la nature de l’événement.

* * *

Je ne peux qu’être heureux car je dois continuer à combattre. Or on ne gagne que dans la joie (cf. « Tania », Chapitre XXVI), affichant ce sentiment et cachant mes sanglots (cf. Traité « ‘Haguiga » 5 B).

Je ne suis pas désespéré, c’est l’essentiel, car je crois en la spécificité d’Israël, en la Lumière Divine enfouie en lui qui, pourtant, illumine les âmes de toutes les générations, la nôtre, en particulier, celle de la Renaissance.

Aussi continuerai-je à combattre pour les vaillants habitants de Goush Katif et du nord de la Samarie pour reconstruire les régions qu’ils habitaient. « Ils seront désormais exempts de soucis (Jér. XXXI, 12)… Que ta voix (Celle de Rachel, Fondatrice et Protectrice d’Israël) cesse de gémir, dit l’Eternel et tes yeux de pleurer car il y aura une compensation à tes efforts … il y a des espoirs pour ton avenir … tes enfants rentreront dans leur frontière » (ibid. 16-17).

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi, spécialisé dans les sujets kodech, hébreu/français)