N° 602 Paracha « Béchala’h » – 15 shvat 5767 ב« ה
RAV DOV BIGON
DES DIRIGEANTS DIGNES DE CE NOM
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
Moïse fut notre premier dirigeant. Ses qualités hors du commun se dévoilèrent dès sa naissance comme le constata sa mère. « Cette femme conçut et mit au monde un fils. Elle se rendit compte qu’il était exceptionnel » (Ex. II, 2) car, explique Rachi (ad loc.) la maison s’était emplie de lumière. Bébé, il révèle déjà sa maturité, par le timbre de sa voix, par exemple, comme le remarque la fille de Pharaon : « Elle ouvrit (le berceau) et vit le nourrisson. L’adolescent se mit à pleurer » (ibid. ibid. 6). « Nourrisson » de trois mois, il avait déjà la voix d’un « adolescent ».
Il y a une différence d’essence entre les pleurs d’un nourrisson et ceux d’un adolescent. Ceux-là ont pour origine une raison d’ordre corporel, faim, soif, froid, douleur etc. ; ceux-ci, d’ordre spirituel, la tristesse, l’humiliation, par exemple. Ainsi, lorsqu’il quitte le palais de Pharaon pour aller vers ses frères et qu’il voit un contremaître égyptien frapper un Hébreu, Moïse saisit l’événement comme une atteinte au respect dû à Israël. « Il tua l’Egyptien et dissimula son corps dans le sable » (ibid. II, 12). Par cet acte, il savait qu’il exposait sa vie et qu’il se condamnait à être déshérité par le potentat d’Egypte.
Ceci étant – Durant notre longue histoire, nous avons connu les dirigeants les plus sublimes comme les plus vils. Au premier Temple, le plus noble d’entre eux, David, combattit Goliath au péril de sa vie parce qu’il ne pouvait pas supporter de voir son peuple humilié. En revanche, Jéroboam fils de Nabat, par exemple, qui ne recherchait que son intérêt personnel, « fauta et fit fauter » notre peuple (passim). Ces extrêmes se retrouvent aussi au second Temple : le Grand Prêtre Matitiyahou et ses fils qui combattirent les Hellènes, poussés par le même sentiment que David. En revanche, le roi Hérode, et d’autres, qui embrassèrent la culture ambiante et qui ne pensaient qu’à satisfaire leurs intérêts. On retrouve cette situation à notre époque, celle de la renaissance nationale. Certains se sont voués corps et âme à notre peuple et nous ont donné l’Etat d’Israël, d’autres sombrent dans la corruption. D’urgence, il nous faut des dirigeants de l’envergure de Moïse, « exceptionnels », droits, qui ne prennent en compte que ce qui est bon pour la nation, sensibles à ses souffrances, soucieux de rehausser son honneur bafoué et qui haïssent la convoitise. Le jour est proche où nous verrons se réaliser notre prière sans cesse répétée : « Restaure nos juges comme autrefois, nos conseillers comme à l’origine ; mets un terme à notre deuil et à notre détresse… et, avec miséricorde, reviens à Jérusalem, Ta ville… Que David, Ton serviteur, y règne au plus vite… car, chaque jour, nous espérons Ta Délivrance.
RAV SHLOMO AVINER
« LE SIGNE LE PLUS MANIFESTE DE LA FIN DES TEMPS »
Très souvent, on voit l’arbre qui cache la forêt mais pas la forêt elle-même.
A propos de l’état d’Eretz-Israël d’avant le Retour, le célèbre écrivain américain Marc Twain rapportait en substance : on ne peut s’imaginer dans quel état de désolation se trouve cette terre. Lorsque nous nous sommes rendus au mont Tabor, nous n’avons rencontré presque personne sur notre route, comme si la contrée avait été frappée de malédiction et qu’elle n’appartenait plus à ce monde. On peut parcourir, ajoutait-il, des dizaines de kilomètres sans rencontrer âme qui vive.
Il y a quelques 170 ans, Lamartine faisait un témoignage similaire. A l’extérieur des murailles de Jérusalem, disait-il, c’était le silence absolu ; on se serait cru dans la ville ensevelie de Pompéi, comme si tout un peuple y avait été inhumé.
Incroyable mais vrai ! Comme on le sait, nos Sages prennent leurs distances à l’égard de ceux qui cherchent à calculer la date des événements à venir et même les fustigent : « Qu’éclatent les os de ceux qui calculent (la date de) la Fin des Temps » (Traité « Sanhédrin », 97 b). Pourtant, ils ont enseigné qu’il n’y a pas de « signes plus manifestes de la Fin des Temps » que lorsque les monts d’Israël se couvriront d’arbres et que ceux-ci donneront leurs fruits à profusion pour notre peuple (cf. op. cit. 98 sur Jez. XXXVI, 8). « Si tu vois, explique Rachi (ad loc.), qu’Eretz-Israël donne des fruits en abondance, sache que la Fin de la Diaspora est arrivée ».
Effectivement. Depuis quelques 120 ans, Eretz-Israël s’est remis à « refleurir », et le « signe » en question se manifeste avec un éclat sans cesse grandissant. Malgré les scandales publics que nous traversons, nous devons reconnaître que nous renaissons à la vie, s’en réjouir, tenir bon et aller de l’avant.
Internet
Question – Parfois, Monsieur le Rabbin, vous renvoyez à tel site Internet. Faut-il entendre par-là que vous cautionnez ce média ?
Réponse – En aucune manière. L’Internet est un poison. Plus on s’en écartera, mieux on s’en portera. Quant à ceux qui le possèdent ou qui l’utilisent dans le cadre de leur travail, ils doivent limiter les dégâts. Signalons en passant qu’il existe des « Internets kacher » (conformes à l’esprit de la Thora), autorisés par les conseils rabbiniques ultra orthodoxes.