N° 601 Paracha « Bo » – 8 shvat 5767 – ב« ה –
RAV SHLOMO AVINER
LE SENS PROPHETICO-HISTORIQUE DE SARA
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
« Sara (épouse d’Abraham) vit le fils qu’Hagar (fille de Pharaon, esclave d’Abraham et mère d’Ismaël, l’ancêtre des Arabes) avait enfanté d’Abraham se moquer (au sens archaïque de ce mot). Elle dit à Abraham : « Renvoie cette esclave et son fils. Le fils de cette esclave ne partagera pas l’héritage avec mon fils Isaac ! » (Gen. XX, 9-10). S’il ne s’était pas « moqué », il aurait pu demeurer dans l’entourage d’Isaac.
Nos Sages enseignent que la racine hébraïque de ce mot – (« tsadé ‘het kouf ») renvoie, entre autres, à l’idée de « verser le sang » (Rachi, « Tosséfta » « Sota ». Si les Arabes ne passaient pas leur temps à nous assassiner, nous pourrions discuter avec eux ; mais ces assassins -et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, s’identifient à eux- n’ont rien à faire sur notre Terre. En préalable à toute discussion, ils doivent accepter a priori qu’elle est la nôtre. En ce sens, notre Maître, le Rav Kook, expliquait en substance qu’elle nous appartient, que nous exerçons sur elle notre domination et que nous nous y développons. Certes, ajoutait-t-il, les Arabes peuvent y vivre, mais avec le statut de « guérim », (non Juifs résidant en Israël), à condition de ne pas chercher à nous assassiner (« Iguéret Rabénou », 10 tamouz « Tashlaz » -28 juin 1977-, « le non Juif qui vit parmi Nous » « Si’hat Rabénou », « Eretz-Israël »).
On m’a suggéré de rencontrer un dirigeant arabe qui vit dans notre pays, j’ai refusé en expliquant que je ne rencontrais pas d’assassins. Lorsqu’on m’a répondu que celui-ci n’en était pas un, j’ai demandé qu’il déclare ouvertement reconnaître le commandement de ne pas assassiner (Ex. XX, 13), il refusa ; j’ai donc décliné l’invitation.
Répétons-le, on peut discuter avec eux à condition qu’ils ne se livrent pas à l’idolâtrie, qu’ils ne veulent pas nous assassiner et qu’ils reconnaissent notre droit de posséder Eretz-Israël dans sa totalité, c’est là un principe fondamental reconnu de tous, y compris des Arabes. « Moïse, dit le Coran, parla aux enfants d’Israël, ils se sont acheminés vers la Terre sainte qu’Il (Allah) leur avait promise » (« soura » 21 [24] 5) ; ensuite, il explique comment « Allah » a donné cette terre en héritage au peuple d’Israël (cf. « soura » 7, 133), et fait un rappel historique : « Nous (Allah, plur. à valeur de sing.) l’avons noyé (Pharaon, lors de la Traversée de la Mer Rouge) ainsi que tout ce qui lui appartenait, puis Ils (plur. Pour un sing.) ont dit aux enfants d’Israël : « Héritez la Terre d’Israël et, le dernier jour vous apparaîtrez ensemble devant Sa Face » (soura 17, 103-104] 106).
Le temps est donc venu de mettre en pratique le verset « Renvoie cette esclave » (Hagar) (Gen. XXI, 10). Il y a un temps pour tout. A présent, il faut mettre en pratique le verset : J’expulserai les autres peuples de devant toi et J’étendrai tes frontières devant toi » (Ex. XXXIV, 24 ; cf. également « Rashbam » sur op. cit.), car l’Eternel « installe les nouveaux habitants à la place des anciens » (« Zohar » Partie II, 124 a, v. contexte).
Nous sommes toujours plus royalistes que le roi, en dédommageant, par exemple, les Arabes des terres que nous leur avons prises, alors qu’elles nous appartiennent (cf. discours tenu par le Rav Kook devant le « Fonds National Juif », « Maamaré Haréiya », 252). Prenons à notre compte ce comportement, donnons une coquette somme d’argent aux Arabes qui acceptent de quitter le pays, comme l’ont déjà fait des milliers d’entre eux sans en recevoir. Des dizaines d’autres milliers ne demandent qu’à le faire s’ils en reçoivent, comprenant qu’ils ont tout à y gagner.
Assurément, la solution déplaira à certains, comme, d’ailleurs, elle a déplu à Abraham, qui n’accepta de se départir d’Ismaël que lorsque l’Eternel lui dit : « Tout ce que te dira Sara (qui, par sens prophético-historique, avait pressenti la nécessité), fais-le » (Gen. XXI, 12).