N°526 Paracha « Vaet’hanan – 15 Ména’hem av 5765 – ב »ה
RAV DOV BIGON
CECI ETANT
DE L’URGENCE DE BRANDIR LE DRAPEAU DE « JERUSALEM »
Les événements actuels expriment l’état d’abaissement de notre pays au niveau des valeurs, de la morale, de la spiritualité et des qualités d’âme.
A cette grave crise, il y a un remède : opérer un changement d’ordre culturel, éducatif et éthique au sein de la société israélienne, dans la vie individuelle, familiale et politique.
Il y a 87 ans (5678, 1918), le Rav Kook a su identifier que le Mouvement sioniste –qui proclamait n’avoir rien de commun avec la religion– serait à l’origine d’une profonde crise nationale dans les domaines ci-dessus mentionnés. Déjà à l’époque, le grand Maître voulait promouvoir un mouvement national et politique qui influencerait le processus de la renaissance nationale. Par lui, celle-ci puiserait à la sainteté et s’effectuerait selon sa destination authentique, réaliser la promesse faite par Dieu à Abraham : « Je te ferai devenir une grande nation…, tu deviendras une bénédiction…, toutes les familles de la terre seront bénies par toi » (Gen. XII, 2)3), et l’annonce de notre mission dévoilée par Dieu lors de la Révélation sinaïtique : « Vous serez, pour Moi, un royaume de prêtres et un peuple saint » (Ex. XIX, 6) ; en d’autres termes, éclairer les Nations et non pas, comme l’estimaient à tort les idéologues du mouvement sioniste, être un peuple comme les autres qui n’aurait d’autres buts que de boire, de manger et de se remettre des malheurs qui l’a frappé durant la Diaspora, sans plus. Hélas, les dirigeants de l’Etat et ceux qui les soutiennent continuent de prôner une conception qui a entraîné la crise des valeurs éthiques actuelle.
A ce mouvement, le Rav Kook avait donné pour titre « le Drapeau de Jérusalem » car la ville sainte est l’expression spirituelle et tangible de la « Knesset Israël » (l’entité d’Israël à son niveau céleste, spirituel et idéel) dans son caractère de sainteté. Or Jérusalem (avec tout ce qu’elle symbolise) dévoile notre mission cosmopolitique « que de Sion sortira la Thora et de Jérusalem la Parole de l’Eternel » (Is. II, 3).
L’appel du grand Maître de fonder ce mouvement pour spiritualiser le processus de la Renaissance n’a pas encore abouti mais les objectifs qu’il visait restent éminemment actuels et sont immédiatement applicables.
Ceci étant – De toute urgence, il faut matérialiser les conceptions et la plateforme du « Drapeau de Jérusalem » car notre nation a grandement besoin de recouvrer son unité. Celle-ci ne se fera que si, ensemble, nous nous regroupons autour des valeurs d’où il a constamment puisé sa raison d’être.
Devant la crise spirituelle et morale qui frappe notre pays, nous devons repenser nos conceptions. Jusqu’à présent, la survie –incarnée par la sécurité et l’économie– était le problème national n° 1. A présent, il est impératif de donner la priorité aux problèmes d’ordre spirituel et moral, ceux-là et ceux-ci étant d’ailleurs intimement liés. Il faut donc réactualiser le mouvement que projetait le grand Maître et qui avait pour devise : « Nous, peuple éternel, venons éclairer le monde, de Jérusalem, ville universelle ».
« Sois fort, soyons forts pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu » (Sam. II, X, 12).
Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER
PRIERE DU POLICIER, DU SOLDAT DECHIRE
Maître de l’univers, sauve-moi de mon frère qui m’a donné l’ordre de frapper mes frères et leurs enfants. Toi qui, jusqu’à présent, m’as fait pérégriné de ci, de là, indique-moi la voie à suivre pour Te servir, car où puiserais-je la joie, la sérénité et l’amour d’Israël ?
Renforce-moi, de grâce ! Que je reste un homme et ne devienne pas un robot ! Que je ne commette pas un acte de folie et que je ne me fasse pas complice d’un gouvernement corrompu, abject et criminel !
Maître de l’univers, j’ai peur de moi-même et, au cœur de la tempête, recherche le silence. Eclaire-moi de Ta face, semblable à la lumière du jour, car le jour s’est fait nuit.
Dieu, Maître de tous les mondes, Roi des rois, daigne ouvrir mon cœur à l’amour de tous les Juifs. Sauve-moi de la haine et de la guerre civile.
Eternel, mon Dieu, ne me sacrifie pas sur l’autel du mal et efface de mon âme le lavage de cerveau, moi si impur et si honteux de moi !
Malheur à moi si je rencontre un de mes bons amis ! Si, devant moi, un enfant se met à hurler comme un fou ou qu’une petite fille éclate en sanglots sous les yeux rougis de sa mère et le regard pénétrant de son père !
O mon frère ! Plutôt être battu, blessé, enterré sous le sable ! Si je ne suis pas homme, comment porter ce nom ! Alors pour moi la mort serait bien préférable.
Mon Dieu, la terre tremble sous mes pieds, ne brise pas mon cœur et insuffle en moi la mort de ne pas renoncer à la Terre et au peuple d’Israël.
Maître de l’univers, aie pitié de moi qui suis écartelé ! Aide-moi à rester homme quand un frère frappe un autre et qu’ils ont renoncé à la fraternité.
Eternel Dieu « Qui a exercé mes mains au combat, mes doigts à l’art de la guerre » (Ps. CXXIV, 1) contre les ennemis de mon peuple mais par contre celui-ci. Aide-moi à ne pas blesser mon frère, à l’instar des policiers juifs en Egypte qui, pour le bien de leurs frères, préféraient se laisser frapper (par les contremaîtres égyptiens, plutôt que de frapper ceux qui étaient sous leurs ordres pour les contraindre, par ordre de Pharaon, à ne pas diminuer la production de briques malgré l’aggradation de leurs conditions de travail). Que mes supérieurs me comprennent et que, sous l’uniforme, mon âme reste juive et non pas terroriste.
Je souffre ! Si j’expulse mon frère, il en sera blessé mais, avec le temps, les cicatrices disparaîtront ; moi, je ne m’en remettrai jamais et, mentalement, serai infirme à vie, dévoré par le sentiment, immense, de culpabilité. Les images de ces visages torturés par la douleur et l’écho de ces enfants qui crient me hanteront jour et nuit.
Maître du monde, plongé dans une profonde détresse, abaissé jusqu’à terre, je me sens criminel et, à bout de force, accablé sous la gravité de l’injustice. Pourrais-je forcer une porte ?! Je ne me pardonnerai jamais d’avoir expulsé des Juifs et, à tout jamais, j’en resterai brisé.
Mon Dieu, l’âme que Tu as mise en moi, conserve-là (Bénédictions du Matin, début), préserve-la des chiens, Dieu Bon, sauve-la, qu’elle ne succombe pas à la malveillance (inspiré des Psaumes, Passim). Eternel, apprends-moi la bienveillance pour mes frères et bannis de moi la haine et la violence.
Eternel! Dieu des Armées, sauve-moi de la démence où se trouve plongée la nation. Que je ne frappe pas un Juif ! Que je ne m’acharne pas contre lui ! Que je ne lui mette pas de menottes ! Que je ne fasse pas de faux témoignages, mettant un Juif en prison pour dissimuler mes actes répréhensibles, et que je reste maître de mon mauvais penchant.
Que je sache me taire devant ceux qui m’insultent,
Que je reste impassible envers et contre tous.
Ouvre, mon cœur, ô Dieu, à Ta Grande Clémence,
Et déjoue au plus vite leurs mauvais desseins (inspiré de la « Amida », fin).
Sauve-moi de ce frère qui me donnera l’ordre
De déloger un frère, quand, tous deux, j’aime en frère
Et qui, de ce dilemme, voudrais être épargné !
Et les nations sauront que Tu es parmi nous,
Que, pour nous, Ton amour restera éternel.
Shiur Video
Rabbi Feuillet hebdomadaire
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