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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Vaïshla »h »

 

N° 594 Paracha « Vaïshla »h » – 18 kislev 5767 – ב« ה


RAV SHLOMO AVINER


DU MEILLEUR ORDRE SOCIAL


Traduit et adapté par Maïmon Retbi


Question – L’idéal du kibboutz vaut-il pour notre époque, ou pour un avenir plus éloigné, ou, peut-être, ne vaut-il pas du tout ?


Réponse – La Thora ne parle pas du « kibboutz » mais prône la générosité, l’amour et l’entraide ; à chacun de savoir comment atteindre cette objectif le mieux possible.


« Quel est le régime politique voulu par la Thora ? » demanda-t-on un jour au Rav Tzvi Yéhouda, au nom du « Poèl Mizra’hi », mouvement à tendance socialiste : Capitaliste ? Socialiste ? Compte tenu des avantages et des inconvénients de chacun d’eux »

– « De toute évidence, répondit le grand Maître, sans aborder de front ce que veut la Thora, le régime qui garantit la propriété est le plus souhaitable pourvu qu’on mette en pratique toutes les exigences de la Thora »  (Shlomo Shragaï, « Iguérot Guédolé Israël »).


Si on suivait à la lettre ces obligations à l’égard des pauvres, on n’aurait plus rien à soi. Or –et c’est un grand principe- « Ta vie passe avant celle de ton prochain » (Traité « Baba Métsia », page 62). En revanche, « Ton superflu ne passe pas avant la vie de ton prochain », (Lettre du « Tania » fin ; « Rama » sur « ‘Aroukh Hachouln’han », 151 ; « Ahavat ‘Hessed », de l’auteur du ‘Hafets ‘Haïm » ; Rav Kook, Responsa (‘Ora’h Mishpat »), enseignement qui a pour origine le Traité « Nédarim », page 80).


On ne saurait faire sa lessive si son prochain n’a pas d’eau à boire, bien que certains Décisionnaires le permettent car les vêtements sales peuvent entraîner des maladies. On ne saurait non plus arroser son jardin, manger des glaces, avoir la vidéo, etc. quand son prochain n’a pas même le strict minimum.


Suivant la loi rabbinique, on doit lui donner ce dont il a besoin, compte tenu de ses possibilités. On ne doit pas l’enrichir mais on doit subvenir à ses « besoins vitaux », notion difficile à déterminer ; mais, répétons-le, on ne peut vivre dans le luxe quand son prochain est démuni de tout.


A la fin du « Ahavat ‘Hessed », l’auteur du « ‘Hafets ‘Haïm » explique que, jadis, on vivait généralement dans la pauvreté ; maintenant, au contraire, on est relativement riche. Par-là, le grand Maître n’entendait pas la Chine ou l’Inde où les salaires nous semblent dérisoires, même si les habitants sont heureux d’avoir du pain et du travail. Déjà, à son époque, il faisait remarquer qu’on vivait dans le luxe, téléphones, magnétophones, meubles de toute beauté etc., considérations d’autant plus vraies pour la nôtre. Mentionnant en passant qu’Israël fait partie des vingt pays les mieux nantis. L’obligation en question a donc valeur d’impératif catégorique.


Comme ci-dessus mentionné, la Thora prescrit de donner aux pauvres ce qu’on peut. Cette exigence les Sages l’ont appelé « dîme » et lui ont assigné une valeur, le 10ème de son revenu. Mais l’auteur du « Hafets ‘Haïm » fait remarquer qu’en réalité la « dîme » en question peut être extrêmement variable. Si on gagne un million de shekels par mois –ce qui est fréquent en Israël-, on devra donner un pourcentage beaucoup plus élevé, et inversement s’il est très bas.


Le temps est venu de donner, oui, de donner !