N° 590 Paracha « Vaiyéra » – 20 mar’heshvan 5767 – ב« ה
RAV SHLOMO AVINER
L’ERREUR !
Traduit et adapté par Maïmon Retbi
Au mariage de Rabbi Shimon, fils de Rabbi, on invita Bar Kappara, beau-fils de Rabbi Yéhouda Hanassi, à faire un discours.
Pourquoi, demanda-t-il, relativement aux relations homosexuelles, la Thora emploie-t-elle le mot « abjection » (Traité « Nédarim » 51 a sur Lev. XVIII, 23) ? Nul doute que ce mot devrait s’appliquer à toutes les formes de perversions sexuelles ! Or, dans le cas qui nous occupe, il revient à deux reprises (ibid. 22-23) (Responsa « Iguérot Moshé », Or. H. Partie Iv, §115). En réalité, cette perversion est la pire de toutes, même si les autres ont aussi pour effet de nous faire perdre notre Terre. Lorsqu’on les commet, prévient la Thora, « le pays vous rejettera quand vous le souillerez, comme il a vomi le peuple qui était là avant vous. Ainsi, lorsque quiconque commettra l’une de ces perversions répugnantes, (tout) le peuple y participant sera retranché (spirituellement) du milieu de son peuple » (Lev. XVIII, 28-29).
Si donc –pour reprendre la question de Bar Kappara- toutes les infractions aux interdits sexuels sont des « abjections », pourquoi les relations homosexuelles le sont-elles plus que toutes les autres (« Maharcha ») ?
Rabbi Yéhouda Hanassi essayait d’expliquer que ce mot était le plus approprié à cette dépravation morale et spirituelle ; mais son beau-fils récusait systématiquement ses arguments. « Eh bien ! Lui demanda enfin son gendre, donne-nous l’explication !
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Le mot « toéva » (« abjection »), expliqua-t-il, peut se décomposer en deux, « toé va » (« qui erre en (ce qu’il prend pour) elle ») (Traité « Nédarim » ad op. cit.), voilà « l’Erreur » (au sens étymologique du mot) avec un grand « E ». Il ne comprend pas que l’homme est destiné à la femme, « erre », pour ainsi dire, se trompe d’adresse, c’est une forme de prostitution (cf. Rachi ad loc.). Par-là, il montre qu’il n’a pas compris la signification de l’Homme dans son essence. C’est pourquoi nos Sages ont enseigné : « Celui qui est sans épouse n’est pas (dit) homme » (Traité « Yévamot » 63 a). D’ailleurs, « Dieu le créa (l’homme) à Son image… Il les créa mâle et femelle » (Gen. I, 27) ; « Il les créa mâle et femelle, Il les bénit et les appela « Adam » (« homme ») (ibid. V, 2). On n’accède à la dignité d’Homme, « créé à l’image de Dieu » (à la représentation que Dieu avait de lui avant de l’avoir créé de facto) qu’à l’intérieur de cette unité d’essence. Voir, en un autre homme, la femme, c’est dénigrer l’unité d’essence ci-dessus mentionnée, et « l’image de Dieu » inhérente à la personne, perversion qu’en général les animaux eux-mêmes évitent de commettre. Partant, rien d’étonnant à ce qu’une « union » de ce genre soit, au sens propre, stérile (cf. « Séfer Ha’Hinoukh », Commandement 250 ;Na’hmanide sur Lev. XVIII, 22) puisqu’elle est, répétons-le, la dénégation de l’idée d’Homme.
Quatre perversions, enseignent nos Sages, « éclipsent le soleil », les relations homosexuelles étant du nombre (Traité « Souka » 29 a), entendu par-là qu’elles sont une entrave à la Lumière (avec toute sa symbolique), une intrusion des ténèbres et la destruction du bon agencement du monde (« Maharal’ de Prague, « Béer Hagola », « Béer » 6) ; en fait, une réactualisation du chaos. Abandonnant sa compagne, expression de l’ordre naturel divin, il va s’unir anormalement, bafouant le respect dû au genre humain, comportement considéré également « comme répugnant » par la quasi-totalité de l’humanité.
Et si on est enclin à cette perversion, arguerait-on peut-être ? – La question reflète déjà un travers. Le penchant au mal revêt les formes les plus diverses, nous le savons ; cependant, on doit le surmonter, cela est possible. Les hommes et les femmes – en grand nombre- qui y sont parvenus le témoignent. Pour ce faire, ils ont eu recours à une assistance spécialisée par laquelle ils ont retrouvé un comportement affectif normal vis-à-vis de leur conjoint(e).
En cas de besoin, on pourra s’adresser gratuitement par téléphone le lundi, mercredi et jeudi, de 20 heures à 23 heures, au : 02 –6541899 et recevoir les conseils de spécialistes, guidés par des maîtres éminents en Thora, ou encore visiter le site Internet : www.atsat-nefesh.org
Puisse l’Eternel nous préserver de tous ces travers, nous purifier, nous magnifier et nous sanctifier.