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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F Paracha « Pinhas »

N° 522 – Paracha « Pinhas » – 23 tamouz 5765 ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

CEUX QUI CHERISSENT ERETZ ISRAEL L’EMPORTERONT

Dans la terminologie de nos Sages, le quatrième Livre de la Thora s’appelle le « Livre des Recensements », mot emprunté aux deux recensements de l’Itinéraire dans le Désert. Le premier, immédiatement après la Sortie d’Egypte ((Nom. I, 1) ; le deuxième, juste avant d’entrer en Eretz Israël (ibid. XXVI 63). Ils marquent le début et la fin d’un long périple semé d’épreuves et de crises graves ; seuls ceux qui les ont surmontées ont eu le mérite d’entrer en Eretz Israël : « Parmi eux on ne trouvait pas un homme de ceux que Moïse et le prêtre Aaron avaient [auparavant] comptés, lorsqu’ils avaient recensé les Israélites dans le désert du Sinaï, car Dieu leur avait annoncé qu’ils mourraient tous dans le désert et qu’aucun ne survivrait, à l’exception de Caleb, fils d’Yefouné), et Josué fils de Noun » (Nom. XXVI, 64-65). « Aucun (homme) ne survivait », explique le grand exégète, « parce qu’ils étaient tous morts par suite de la Faute des Explorateurs ; en revanche, les femmes n’avaient pas été frappées par le décret parce qu’elles chérissaient Eretz Israël. Les hommes disaient : « Nommons un [nouveau] chef et retournons en Egypte ! » (ibid. XIV, 4) et, les femmes : « Donne-nous une propriété parmi les frères de notre père. » (ibid. XXVII, 4). C’est pourquoi, pour continuer l’explication de Rachi, la requête des filles de Tsélof’rad suit immédiatement le recensement. Femmes justes, elles chérissaient Eretz Israël, à l’instar de Yossef, leur ancêtre direct, qui tenait à y être enterré, comportement hautement louable (cf. Rachi sur ibid. XXVII, 1).

Ceci étant – Durant toutes les générations, des êtres d’exception, dignes d’éloge, ont été animés par ce sentiment. Certains, au péril de leur vie, sont venues s’y installer, Maïmonide, Nahmanide, le Rav Yossef Karo (auteur du « Choul’hane ‘Arouch), le Ari, le Rav ‘Haïm Ben Attar (auteur du « Or Ha’Haïm », les disciples du « Gaon de Vilna », ceux du « Baal Shem Tov » et bien d’autres encore.

Depuis quelque 150 ans, le peuple, et plus seulement des personnalités d’exception, ont voulu faire leur Aliya, religieux ou non, concrétisant leur amour par l’œuvre de « l’Implantation ». En « Pionniers » de notre peuple, ils ont donné du crédit au reste de notre peuple et, grâce à eux, nous avons eu un état.

A cette génération, les habitants de « Goush Katif » sont les héritiers spirituels de ces pionniers ; tout comme eux, ils donnent leur vie pour notre terre, malgré l’aveuglement de Sharon qui s’obstine à vouloir créer un état d’assassins arabe au cœur de notre pays en expulsant des Juifs de leur maison, mais « des torrents ne sauraient éteindre l’amour, des fleuves ne sauraient le noyer » (Cant. VIII, 7).

De même que, lors de la « Génération du Désert », seuls les « amants d’Israël » ont survécus et sont venus s’installer ici, ainsi de nos jours ceux qui donnent leur vie pour elle et leur peuple, finiront par faire valoir le droit inaliénable de notre peuple sur sa Terre et seront à la tête de l’Etat lorsque le pouvoir en place du moment sera passé. Alors « les rachetés de l’Eternel reviendront ainsi et rentreront dans Sion en chantant, une joie éternelle sur leur visage ! » (Is. XXXV, 10).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.

RAV SHLOMO AVINER

PAIX JUSTICE ET PSYCHATRIE

Le célèbre professeur Henri Baruch qui dirigeait l’hôpital psychiatrique le plus prestigieux de France a créé une méthode thérapeutique fondée sur la justice. De la psychologie et de la psychiatrie, il s’est orienté vers la sociologie et a fait l’analyse de la « Théorie de la Paix », héritée de nos ancêtres, Moïse des les prophètes. Lors d’une conférence tenue devant les « Bné Brit » » en 5729 (1969), il expliquait, à grand renfort de preuves, les graves conséquences d’une série de malentendus.

La conception politique que prônent les Nations, expliquait-il en substance, diffère radicalement de celle du peuple juif qui repose sur le principe du « Tsédek », (de la Justice). Celle des Nations repose sur l’intérêt immédiat et passager, qui se traduit par la quête du changement et du nouveau. Ainsi, on laisse tomber ses amis pour le plus fort ou pour la meilleure occasion qui se présente. Cette déification de la force et de la réussite immédiate implique qu’on se mette du côté de celui qui menace et qu’on attende, de la victime, de se sacrifier pour dissiper la menace. En fin de compte, la déification de la force entraîne la couardise et la soumission. C’est pourquoi la philosophie politique actuellement en vigueur ne reconnaît pas le droit des peuples à posséder leur terre mais uniquement celui du conquérant. Ainsi, elle ne reconnaît pas au peuple juif le droit de posséder sa terre historique qui l’a vu naître, où chaque parcelle renvoie au passé biblique. Bien qu’il y fût chassé par les Romains, il n’a cessé d’y rester attacher et de lutter pour son bon droit contre les descendants d’Ismaël et d’Esaü, entendu par-là la culture occidentale.

Durant toute son histoire dramatique, le cri de notre peuple au nom de la Vérité et de la Justice n’a pas été entendu ; tout au plus, il a eu pour écho, des déclarations pacifistes, hypocrites et fallacieuses.

Suivant le Christianisme, on est a priori pardonné de ses fautes dès lors qu’on embrasse cette religion. La Générosité divine, postule-t-elle, s’applique pareillement à tous, qu’on soit juste ou pervers, victime ou agresseur, d’où la propension à donner la préséance à ce dernier et à inciter l’innocent à se sacrifier, ce qui encourage d’autant plus l’agresseur. Tant que cette conception persiste, l’avènement de la justice est impossible et cette valeur est refoulée vers les Cieux d’où, pour emprunter notre explication aux catégories du Judaïsme, l’Immanence divine (qui est sensée résider sur terre) est repoussée vers le haut, les cieux et la terre devenant des
entités dissociées, de sorte que la personne est soustraite à toute obligation (puisque les impératifs moraux, transcendants, restent dans les cieux).

De même, l’islam réprime l’individu en le soumettant à l’extrême, aveuglement qui pousse le fidèle à protester et à se rebeller. Conséquemment, il perd le sens des responsabilités et de l’altruisme ; réclamant sans cesse davantage, il désagrège la société.

La psychanalyse a pris une orientation différente. Elle a déifié les pulsions et bestialisé la personne. Toute entrave à la pulsion, normale ou non, est considérée comme « trouble mental », ce qui engendre un type d’homme on ne peut plus affaibli et licencieux, engendrant une humanité qui n’est plus en mesure de lutter, égoïste, égocentrique, qui ne fait que réclamer et se plaindre, d’où, là aussi, la désintégration de la société.

Cette même humanité est restée indifférente devant l’extermination des Juifs et les terribles souffrances qu’ils ont subies, eux qui ont tant apporté à l’humanité. Et quand les pays arabes ont repris à leur compte le projet hitlérien du génocide, cette même humanité n’a pas pu supporter de les voir vaincus par la vaillance d’un peuple constamment opprimé.

Durant des millénaires, le Christianisme et le pacifisme, inique et hypocrite, – qu’on appelle « la Gauche » – ont dévoyé l’humanité. Celle-ci s’obstine à vouloir sauver les assassins et à leur permettre de perpétrer leurs crimes, en affaiblissant les victimes qui cherchent à se défendre.

Israël est le seul peuple qui défende la justice. Après deux mille ans de souffrances inouïes dans l’Exil, il renaît à la vie. Par sa manière de gérer les territoires libérés, il enseigne à l’humanité l’art d’honorer les minorités et l’Homme en tant que tel, ainsi que je l’ai constaté en me rendant souvent sur place. Comment peut-on proférer des accusations si mensongères à l’égard d’un peuple qui a failli périr tout entier dans les chambres à gaz et qui donne à l’humanité l’exemple de la justice ?!

Voilà, très succinctement rapportées, les considérations tenues par le professeur Baruch. Quant à nous, nous continuerons à savoir où se situent la vérité et la justice, sans nous laisser troubler par le lavage de cerveau des Nations dont la gauche profère la fausseté et dont la droite profère la fausseté (inspiré de ps. CXLIX, 8). Par contre, nous saurons punir l’assassin et protéger la victime.