Shiur Video

Rabbi Feuillet hebdomadaire
https://vimeo.com/NULL

F – Paracha « Balak

N° 521 – Paracha « Balak – 9 tamouz 5765 á »ä

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« ISRAEL S’ALLONGE COMME UN LION,
COMME UN LION REDOUTABLE, QUI SAURAIT LE REVEILLER ? »


Contre son gré, le perfide Bilam embrasse du regard l’histoire d’Israël, dès ses débuts, les Patriarches et leurs épouses, fondateurs de notre nation : « Je vois ce peuple de la cime des montagnes, je l’aperçois depuis les hauteurs » (Nom. XXIII, 9). Et Rachi d’expliquer : « Je (Bilam) contemple son tout début et ses origines. Je le vois bien d’aplomb, semblable à ces cimes et à ces hauteurs, (entendu par-là) grâce aux Patriarches et à leurs épouses » (Rachi ad loc.) jusqu’à la Fin des Temps.

Bilam ne s’attardait pas sur le ponctuel, compliqué et pénible, mais disait : « Je le (le peuple juif) vois, mais point dans le présent ; je le perçois, mais point dans le proche futur » (ibid. XXIV, 17). D’un regard qui transcende le temps, il voyait par anticipation que notre peuple finirait par l’emporter : « Une étoile s’élancera de Jacob et un bâton s’élèvera en Israël qui écrasera les princes de Moav et dominera tous les descendants de Sheth » (ibid.).

Ceci étant – Ainsi, par la vision prophétique qu’il avait de notre histoire, Bilam avait compris la singularité, la destination et le caractère d’éternité du notre peuple. Aussi, a fortiori, ne devrions-nous pas les apprendre et les connaître en étudiant en profondeur les gestes des premiers Fondateurs de notre nation ? Tant il est vrai que, comme l’enseignent nos Sages, « Les actes de nos ancêtres (les Patriarches et leurs épouses) sont des signes indicateurs pour leurs descendants » (passim). On ne doit pas seulement étudier notre prestigieux passé mais aussi tourner notre regard vers le futur, merveilleux, que Dieu nous a promis, Savoir reçu de nos Sages. Nous ne pourrons véritablement surmonter les difficultés et les problèmes du moment que si nous avons ce regard global sur l’histoire, animés par la foi, la confiance, le sentiment de notre pérennité et du caractère irréversible de la Délivrance. Alors, nous comprendrons sans l’ombre d’un doute que ces difficultés passagères sont un prélude à notre Délivrance. Notre peuple et les Nations sauront avec évidence que la bénédiction du perfide Bilam que nous disons tous les matins en entrant à la synagogue, « Qu’elles sont bonnes tes tentes, Jacob, tes tabernacles, Israël ! » (ibid. XXIV, 5) se réalise bel et bien dans notre pays.

Sans cesse davantage, nous serons conscients de notre pérennité et de notre vocation universaliste, nous que Dieu a créés pour répandre bien et lumière sur l’humanité : « Ce peuple, Je l’ai formé pour Moi, pour qu’il publie Ma Gloire » (Is. XLIII, 21), à l’époque de notre Renaissance nationale. Dès lors, les habitants du monde tout entier reconnaîtront que [Dieu] ne regarde point l’iniquité en Jacob (et qu’) Il ne voit point de vice en Israël. L’Eternel son Dieu est avec lui et il possède l’amitié du Roi… Israël s’allonge comme un lion, comme un lion redoutable, qui oserait l’éveiller ? » (cf. ibid. XXIII).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.

RAV SHLOMO AVINER

NOUS TENONS A VOUS REMERCIER

L’éducateur véritable n’est pas l’homme du Verbe mais l’homme de l’Acte. Par-là, il influe sur son environnement.

Nous tenons à vous remercier, habitants de Goush Katif, pour les leçons de foi, de confiance et de force d’âme que vous nous donnez depuis si longtemps, nous les avons gravées dans nos consciences. Lorsqu’on vous observe ou, simplement, qu’on pense à vous, on s’emplit de force et de vaillance.

Nous tenons à vous remercier aussi pour les leçons de simplicité, de joie et d’espoir, pour l’amour, la fraternité, l’entraide, la paix et l’harmonie que vous nous enseignez, quelle que soit votre horizon sociale ou votre âge ; vous, tout particulièrement, petites filles et petits garçons qui, malgré la période si difficile que vous traversez, proclamez inlassablement : « Cette terre, c’est à nous qu’elle appartient ! »

Assurément, l’Eternel s’enorgueillit de vous et, du haut du ciel, dit aux anges : « Regardez, regardez mes enfants chéris qui donnent leur vie pour Mon pays, Mon peuple et Ma Thora ! » Et, Toutes ensemble, les Armées célestes se lèvent pour sanctifier le Nom de Dieu, accompagnées par les communautés de ce bas monde, celles de Goush Katif (inspiré de la « Kédoucha »).

Mais vous, anges du très Haut, savez-vous au juste ce que signifie vivre constamment au milieu des bombes ? Ce qu’une amputation représente pour un enfant ? Perdre soudain l’être aimé ? Venir en toute innocence s’installer dans cette région pour vivre dans la hantise d’une prochaine expulsion ? Si vous l’ignorez, inclinez-vous devant ces gens prêts à tout sacrifier au nom de leur idéal. Et nous, inclinons-nous également devant leur esprit de sacrifice et leur joie de vivre, et parons-nous des emblèmes aux couleurs de Goush Katif. Assurément, je n’en suis pas digne ; pourtant, moi aussi, je porterai sur moi ces couleurs, manière de remercier ces Maîtres éminents qui nous enseignent l’amour de notre peuple et d’Eretz Israël, ces hommes, ces femmes et ces enfants de Goush Katif, cette jeunesse qui donne sa vie pour notre Terre et passe des journées entières à peindre en orange notre pays. Sur le bas-côté de la route, sans relâche, sans cris, avec une dignité exemplaire, elle distribue ces rubans. Par cet acte, elle exprime mieux que par toute autre chose sa réprobation devant ce crime et cette horrible injustice.

Votre sort est bien enviable, vous que Dieu regarde en disant : « Voyez, voyez mes fils et mes filles qui renoncent jusqu’au au sommeil pour veiller sur Mon pays, Terre de sainteté et de délice ».

Puisez sans cesses de nouvelles forces dans cette œuvre sainte, sachez qu’il y a une compensation à vos efforts (inspiré de Jér. XXXI, 15) et que tous ces rubans oranges finiront par devenir une force.

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi, spécialisé dans les sujets kodech, hébreu/français)