N° 581 Paracha « Ki Tavo » – 16 eloul 5766 – ב« ה
(L’article du Rav Bigon ne nous est pas parvenu à temps)
POUR UNE ARMEE SERIEUSE
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
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Rester en Diaspora et s’imaginer qu’on sera à l’abri de l’assimilation et des pogroms c’est être irresponsable et inconscient. Nous n’entendons pas critiquer mais déplorer. En revanche, revenir sur notre Terre, réédifier notre Etat, créer une économie et une armée, c’est être sérieux et assumer ses responsabilité.
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Rester oisif, croire qu’on n’a plus d’ennemis, qu’on vit dans un « nouveau Moyen Orient » qui ne connaît plus de guerres mais uniquement des escarmouches sporadiques, qu’en bradant les deux tiers du pays on obtiendra la paix, qu’on n’a pratiquement plus besoin de réservistes et d’entrepôts d’armes, c’est être irresponsable, pour ne pas dire plus. Nous n’entendons pas accuser mais réveiller. En revanche, dissiper les illusions, voir avec réalisme qu’on a encore des ennemis obstinés, comprendre que la conception de Chamberlain, « paix et plus jamais de guerre » était une erreur qui a entraîné la Seconde Guerre Mondiale et que Churchill a eu raison de lui répondre que sa prétendue « paix » annonçait la guerre, voilà l’esprit de sérieux qui caractérise le genre humain.
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Prôner une nouvelle théorie militaire comme quoi on ne doit pas utiliser tous les moyens à sa disposition pour combattre les terroristes, qu’on doit être délicat, qu’on ne doit pas porter préjudice à des citoyens innocents, qu’on doit leur donner le boire et le manger, qu’on ne peut pas même tuer un terroriste car on doit préalablement le juger, qu’en agissant de la sorte on entraîne la mort de soldats fidèles qui se battent comme des lions et qu’on oblige 1 5000 000 habitants à quitter leur maison, c’est être irresponsable et inconscient, comme si on vivait sur une autre planète, une je ne sais quelle tour d’ivoire académique. Nous n’entendons pas attaquer mais souligner une situation de fait. En revanche, avoir une armée puissante, toujours prête à frapper les tigres altérés de sang qui voudraient venir jusque sous nos toits égorger nos fils et nos épouses (inspiré de la Marseillaise), c’est être responsable, sérieux et sensé.
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Entretenir le fantasme national d’une armée efféminée, d’une armée-maman qui ne menace la vie de personne, qui ne connaît plus la mort, ni d’un côté ni de l’autre, une armée éthérée, pour la galerie, une armée de paix ou plutôt défaitiste, c’est se leurrer, ce n’est pas sérieux. Nous n’entendons pas critiquer mais réparer. En revanche, reconnaître que nous venons de sortir de l’exil et de l’état d’abaissement où elle nous tenait, que nous nous libérons d’un étrange masochisme dû aux souffrances que nous avons endurées, cela est moral, naturel et sain. S’imprégner de l’esprit universitaire, scientifique et technologique, de l’économie et de l’organisation, mais, comme a priori, puiser à nos valeurs spirituelles et à notre conception du monde dans les profondeurs de notre vie de peuple qui renaît, c’est contempler la réalité d’un œil lucide. Savoir –avec souffrance et vaillance- que qui dit guerre dit tuer ou être tué, que lorsqu’on n’est pas prêt à être tué on risque encore plus de l’être, et que, si on est prêt à mourir, on épargne bien des vies, savoir qu’on ne guérit pas en bêlant le mot « paix, c’est être sérieux, c’est diriger en sachant qu’il faut payer le prix pour réaliser son idéal.
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Les Israéliens n’écoutent pas les paroles mensongères de ceux qui prédisent qu’à la prochaine guerre les réservistes fuiront le front. Au contraire, plus que jamais, ils seront pour nous un « bouclier » (allusion au nom donné à la première guerre du Liban) comme ils l’ont été lors de la dernière. Et, comme un seul homme, nous entonnerons les paroles du Psalmiste : « l’Eternel donnera la force à Son peuple et le bénira par la paix » (Ps. XXIX, 11 ; cf. Chapitre XXIX in extenso).