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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « ‘Houkat »

N° 520 – Paracha « ‘Houkat » – 25 sivan 5765 á »ä

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« LE PEUPLE PERDIT COURAGE EN CHEMIN »


Sur le point d’entrer en Eretz Israël après avoir passé trente-huit ans dans le désert, le peuple sombra dans le découragement : « Il quitta le Mont Hor, passant par la Mer du Sud pour éviter le territoire d’Edom. Le peuple perdit courage (mot à mot : « eut l’esprit à l’étroit », « à bout ») en chemin » (Nom. XXI, 4). Et Rachi d’expliquer : « perdit courage (« eut l’esprit à l’étroit », « à bout ») en chemin » : A cause des vicissitudes de celui-ci. Tout ce qu’on trouve pénible est rendu par l’idée « d’esprit à l’étroit » (d’esprit à bout), à l’instar de celui qui reçoit une tâche trop grande pour lui et qui n’a pas la largeur d’esprit suffisante pour l’assumer ». La parabole suivante illustrerait cette explication.

Alors qu’il ne lui reste que quelques kilomètres pour terminer le marathon, un coureur se met à perdre courage, ne veut plus parcourir les deux derniers qui le séparent du but et abandonne la compétition. De même, à la fin de l’itinéraire dans le désert, le peuple perd courage et profère des paroles très dures contre Dieu et Moïse : « Le peuple se plaignit de Dieu et de Moïse : « Pourquoi nous avez-vous fait sortir d’Egypte pour mourir dans le désert ? (Ibid. ibid. 5), contestation que Dieu punit =sur-le-champ : « Dieu envoya des serpents venimeux contre le peuple, qui commencèrent à mordre le peuple ; un grand nombre d’Israélites périrent » (ibid. ibid. 6). En dirigeant fidèle, par amour pour lui, Moïse implora la Miséricorde divine (ibid. ibid. 6) et, sur ordre de Dieu, fit un serpent, en cuivre « qu’il plaça sur une haute perche. Si quelqu’un était mordu par un serpent, il levait les yeux vers le serpent de cuivre et vivait » (ibid. XXI, 9). « Est-ce bien le serpent qui fait mourir » ? Interroge Rachi ? « Non. Lorsque les Israélites dirigeaient leur regard vers le haut et soumettaient leur cœur à leur Père céleste, ils avaient le dessus ; sinon, ils perdaient ». L’auteur du « Néfech Ha’haïm » (« Chaar II, 11) explique ainsi l’étonnement : lorsque le peuple juif, en état de détresse, implore l’Eternel, alors, cet état affecte aussi, pour ainsi dire, les Mondes supérieurs et Dieu lui vient en aide.

Ceci étant – Le chef de l’Etat, Sharon, a perdu courage à la fin de l’itinéraire plusieurs fois millénaire qui va d’Egypte à Jérusalem. Publiquement, il proclame : « Nous rêvions d’un état juif sur l’ensemble d’Eretz d’Israël mais nous ne pouvons pas le réaliser ; c’est pourquoi j’ai pris l’initiative du « Plan de Séparation » (discours tenu le 21 sivan 5765, 28 juin 05). Comme on le sait, lorsqu’on a perdu son rêve on a, pour ainsi dire, perdu son âme, et l’on sombre dans le désespoir. Par son aveu d’impuissance, le chef de l’Etat sape le moral de la nation, affaiblit celle-ci et c’est l’idéal qui disparaît avec le rêve. « Faute de vision prophétique, le peuple s’abandonne au désordre » (Pro. XIX, 18). Au lieu d’unir le peuple, il le divise ; au lieu de préserver son pays, il en brade une partie à l’ennemi pour en créer un autre au sein du nôtre ; au lieu de galvaniser le moral, il le brise, aux yeux du monde tout entier et, en en premier lieu, aux yeux de nos ennemis, trop heureux de voir notre perte ; au lieu de louer les habitants de Goush Katif qui donnent leur vie pour leur peuple et leur terre, il témoigne son « amour » à leur égard en les traitant en ennemis. Tout cela, parce qu’avec son rêve perdu, son âme s’est évanouie.

En revanche, le peuple, plusieurs fois millénaire, continue à vivre à la lumière de son grand rêve, le « Retour à Sion ». « Quand l’Eternel ramena les captifs de Sion, nous étions comme des gens qui rêvent » (Ps. CXXVI, 1), rêve qu’il a su cultiver jusque dans les moments de l’Exil et les fours crématoires. Pour vous, Monsieur le Président, le souffle de vie a laissé place à l’esprit du mal.

En revanche, la nation n’a pas abandonné son rêve et reste fidèle à son idéal, s’installer dans l’ensemble d’Eretz Israël, sa foi et sa spiritualité sont puissantes. « Nous devons aller et occuper le pays, Nous y arriverons » (Nom. XIII, 30). Les sombres nuages que vous faites planer sur nous se dissiperont et nous nous renforcerons sans cesse davantage.

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.


RAV SHLOMO AVINER

UN CHEF D’ETAT INHUMAIN


Je n’accuse pas le chef de l’Etat de ne pas être religieux, pas croyant, pas sioniste, pas nationaliste, je l’accuse, tout simplement, d’inhumanité. J’accuse aussi les membres du gouvernement et de la Knesset de se laisser entraîner par lui au mépris de leurs responsabilités. S’il renonçait à son entêtement, il pourrait soumettre la question au référendum, avec le résultat qu’on connaît.

Pour déplacer le safari de Ramat Gan, on a demandé cinq ans, le temps de créer un environnement qui convienne aux kangourous. En revanche, il est prêt à jeter tous ces gens à la rue sans leur assurer des habitations de rechange ! Celui-là fait preuve d’inhumanité. Sans parler du loyer qu’on propose, certes, de leur payer, mais qui est bien inférieur= aux prix actuellement en vigueur à Ashkelon !

Celui qui vole en plein jour les propriétaires d’industries de pointe dans l’informatique, sans prendre en compte le transport du précieux matériel, des millions de shekels, et qui jette garçons et filles de leurs écoles sans leur trouver une solution de rechange, celui-là est inhumain. Aurait-il oublié que le démantèlement de Yamite a engendré des divorces, des suicides et de la délinquance ? Veut-il répéter les mêmes tragédies ?! Mentionnons en passant que les habitants de Goush Natif, une infime minorité, qui avaient accepté les conditions d’évacuation qu’on leur proposait, sont revenus sur leur décision car ils se sont très vite aperçus que les promesses qu’on leur faisait n’étaient que du bluff.

Et que dire de la partie du Néguev située à proximité de la région évacuée ? Désormais, elle sera soumise non seulement aux obus mais aussi aux infiltrations terroristes par des tunnels, danger qui reste toujours sans parade. Combien de temps faut-il patienter pour qu’un homme devienne un homme ?! Plus de la moitié de la population crie qu’il n’en est pas un. On n’abandonne pas des Juifs à leur sort, ni même une partie d’Eretz Israël, c’est une question de principe.

Lors de la Guerre de six Jours, un grand chirurgien, le professeur Nahoum Kook, opérait jour et nuit les blessés qui arrivaient constamment à l’hôpital « Bikour ‘Holim », à Jérusalem, où il exerçait son art. Sans relâche, il répétait à ses assistants : « On n’ampute pas ». On doit tout faire pour sauver les membres, même si l’entreprise semble désespérée. Comme par miracle, il réussissait presque toujours, évitant aux soldats d’être mutilés à vie. Plus tard, il expliqua qu’il avait appris ce grand principe de notre Maître, le Rav Kook, qui était de sa famille. A grand renfort d’arguments, l’éminent Rabbin expliquait la nécessité de cet impératif et mettait en garde de ne pas tomber dans le désespoir. A vrai dire, il parlait d’autres membres, ceux du peuple juif, qui avaient abandonné la Thora. En aucun cas, on devait les considérer comme coupés de notre peuple et l’on devait tout mettre en œuvre pour les faire renaître à la vie. Ce grand principe vaut aussi bien pour les membres du corps, au sens littéral du mot, principe qui inspirait la détermination du grand chirurgien (Rav Pin’has Miler : « Maacé Chéaiya », « Midot Véhalikhot Guédolé Israël », 112-113).

Dans cet esprit, nous nous opposons à ce qu’on ampute une partie de notre pays, de notre Thora, de notre peuple et de notre armée. « Quelle nation est une, comme la Tienne (lorsqu’elle est en) Eretz Israël » (Chr. I, XVII, 21 ; Lecture possible) ?!