N° 608 Paracha « Vayakhel-Pécoudé -27 adar 5767 – ב »ה
RAV SHLOMO AVINER
LA VIE NE S’EST PAR ARRETEE AVEC
LE DEMANTELEMENT DE « GOUSH KATIF »
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
Les événements de « Goush Katif » sont les pires que nous ayons traversés depuis la création de l’Etat : des Juifs expulsant d’autres Juifs et bradant une région d’Israël à nos ennemis. Aujourd’hui encore, nous sommes sous le choc. Mais en « croyants descendants de croyants » (passim), nous savons que le Maître du monde dirige l’histoire et que ce qui nous apparaît « mauvais » relève aussi de la Providence Divine. Bien entendu, cela ne diminue en rien la responsabilité de ceux qui ont commis ces abominations, « L’Eternel châtie par ceux qui doivent être » châtiés. Inversement, « Il récompense par ceux qui doivent être récompensés » (passim), ceux qui ont lutté pour « Goush Katif » et pour le nord de la Samarie.
Néanmoins, on ne saurait perpétuellement prendre le deuil, ce que Dieu reprocha au prophète Samuel (après la mort de Saül). « Jusqu’à quand t’affligeras-tu au sujet de Saül (mort depuis longtemps) ? » (Sam. I XVI, 1), un peu comme dans le cas d’un malade qu’on tenterait de sauver par tous les moyens ; si, malgré tous les efforts, on n’y parvient pas, on accepte le décret. Certes, on prend le deuil mais, après, on continue à aller de l’avant.
Constamment, on a eu cette attitude après chaque grande catastrophe, la destruction du premier et du deuxième Temple, l’Expulsion d’Espagne, les terribles décrets de l’époque des Croisades et en autres, l’Holocauste, pour se ressaisir à chaque fois.
Après la destruction du deuxième Temple, des gens particulièrement pieux ne voulaient plus manger de la viande ni boire du vin car comment le feraient-ils alors qu’il n’y avait plus ni sacrifices ni libations ?! Et Rabbi Yéhoshoua de leur expliquer : « Mes enfants, écoutez bien ce que j’ai à vous dire. Il est impossible de ne pas du tout prendre le deuil puisque le décret (de la destruction du Temple) s’est réalisé ; il est tout aussi impossible de prendre le deuil plus qu’il ne le faut car on ne prescrit que des lois supportables par la majorité du public… aussi nos Sages ont-ils enseigné : « Lorsqu’on peint sa maison, on laissera une petite partie du mur telle quelle (n carré de 50 cm de côté) » (Traité « Baba Batra » 60 b).
On doit donc retrouver la joie car c’est d’elle qu’on puise ses forces et, sans elle, on ne fait rien. « L’Immanence Divine (ici, le sens prophétique) n’habite que celui qui est animé par la joie d’accomplir une « mitsva »… de même, pour (la détermination exacte de) la loi rabbinique… et, de même, pour (une apparition saine d’) un rêve » (Traité « Shabbat » 30 b).
On doit encore affronter de nombreux combats qu’on ne pourra pas gagner avec un sentiment d’infirmité. L’auteur du « Tania » expliquait que, lorsque deux adversaires se battent, c’est le plus faible qui gagne s’il possède des qualités d’âme et la vivacité qui manquent à l’autre, pourtant plus fort que lui (« Tania », Chapitre XXVI).
Aussi doit-on s’armer de force et de vaillance, exalter la foi et la joie, continuer à construire notre pays et nous-mêmes, « Dieu marche devant nous » (idée reprise de la Bible, passim).
Shiur Video
Rabbi Feuillet hebdomadaire
https://vimeo.com/NULL