N° 592 Paracha « Toldot » – 4 kislev 5767 ב« ה
CET ISRALIEN, C’EST VOTRE FRERE !
Oui, la situation qui prévaut actuellement en Israël nous donne des maux de tête mais, la couper serait la pire des choses ! Entendu par « tête » le symbole de notre unité.
Cet homme avec lequel vous n’êtes pas d’accord, contre lequel vous vous mettez en colère, c’est votre frère ! Tout comme vous, il appartient à notre nation.
N’allez pas crier sur les toits que vous êtes détenteur de la vérité absolue et ne dites pas non plus que tout n’existe que par votre mérite et par la faction à laquelle vous appartenez. Tout relève du mérite de tous, du peuple dans sa totalité.
N’allez pas vous imaginer que les divergences d’opinions déchirent le peuple ; elles ne sont pas nuisibles tant qu’on se respecte l’un l’autre, qu’on accepte les autres tendances, qu’on ne perd pas de vue les dénominateurs communs –infiniment plus nombreux que les points de divergences- et que Vérité et paix sont amies (inspiré de Ps. XXCV, 11). Il est facile de voir le mal. Au lieu de dénigrer autrui, apprenez à l’apprécier, à lui donner du crédit, et sachez faire votre propre autocritique.
Dans le « Haémouna Véhahashga’ha », qui prend pour base de réflexion les articles du « Gaon de Vilna », le Rav Shmouel Maltsan explique en substance qu’au second Temple, outre la haine gratuite, notre peuple souffrait d’autres travers, l’instinct sanguinaire, par exemple, alors très répandu, plus encore peut-être qu’au premier, à en croire les témoignages du Talmud et du « Yossifon ». En fait, par la jalousie et la haine excessives, on suspectait de « Saducéisme » (qui ne croyait pas au caractère révélé de la Thora orale) ou de « Judéo-Christianisme » celui qui commettait la moindre faute. Partant, en retour, on recevait de son prochain l’image négative qu’on avait projetée sur lui parce que, à tort, on lui avait prêté des intentions pernicieuses. Pourtant, pris individuellement, chacun était éminemment juste et pudique mais, en réalité, à Jérusalem, la société -résultat des individus particuliers- faisait couler le sang à flots et considérait le meurtre comme une faute négligeable, à l’instar de la vente de Joseph par ses frères (op. cit. Chapitre XV).
Échouer au nom de hautes considérations sur l’unité est chose facile ; accuser, voir la réalité en « noir et blanc » l’est aussi. Il en est tout autrement lorsqu’il s’agit de saisir une situation complexe ou d’œuvrer au nom de l’unité. Par ce mot, nous n’entendons pas un moyen efficace d’atteindre tel objectif politique mais bien cette valeur en soi, comme désintéressée et comme idéal à mettre en pratique, suivant la Volonté de l’Eternel, « être unis » et non pas « être des uns ».
Malgré toutes les souffrances endurées en Egypte, nous sommes pourtant sortis de ce pays « avec un grand héritage » (Gen. XV, 14) par l’unité. Grâce à elle, nous avons traversé deux mille ans d’exil, capables, à présent, de nous unir sur notre Terre mais, de grâce, ne remettez pas en question l’essentiel, car la Délivrance authentique c’est l’union.