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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Vaéra »

 

N° 600 Paracha « Vaéra » – 1 shvat 5767 – ב« ה


RAV DOV BIGON


Un « dire » de la Thora


Traduit et adapté par Maïmon Retbi


Plus ceux qui recherchent l’Eternel s’efforceront de purifier et d’authentifier les concepts qui ont trait à la foi et à ses dérivés, plus l’assignation du Mal s’estompera jusqu’à ce que, privé de raison d’être, il perdra toute efficacité ; « l’Infernale (Lilith, la modalité féminine du Mal) sera réduite en fumée et ne réclamera plus son dû » (Inspiré du Rituel des Fêtes, « Rosh Hashana » ; allusion à l’idée fondamentale de la kabbale, que les modalités masculines et féminines du Mal disparaîtront lorsque Dieu retirera à l’homme son libre-arbitre, précisément fondé sur l’existence du mal (« Maamaré Haréiya », « Garguirim Elionim »).


CECI ETANT


« SUR QUI SE REPOSER – SUR NOTRE PERE CELESTE »


L’Eternel ordonne à Moïse d’annoncer au peuple que le temps de la Délivrance est arrivé. Pour ce faire, Il utilise quatre expressions différentes : « Je vous ferai sortir… », Je vous sauverai… », Je vous délivrerai… », Je vous prendrai… » (Ex. VI, 6-7). Ces expressions ne se rapportent pas seulement à la sortie d’Egypte ; elles font aussi allusion à la « sortie » des quatre esclavages infligés à Israël par les quatre puissances qui l’ont assujetti : la Babylonie, la Perse, la « Grèce » (le monde hellénistique) et Rome. Le « Baal Hatourim » explique que l’expression « Je vous prendrai » se rapporte à l’empire d’Edom (l’empire romain), qui nous a imposé l’esclavage le plus pénible ; c’est pourquoi la quatrième expression utilise le verbe « prendre », au sens où on prend de force.


Comme on sait, notre Diaspora deux fois millénaire est celle d’Edom, la plus dure. En la quittant, nous avons traversé l’Holocauste, la pire période de notre histoire, avec l’extermination du tiers de notre peuple par les nazis. Mais, avec l’aide de Dieu, immédiatement après, nous avons recouvré notre Etat, mettant en pratique la cinquième expression relative à la Délivrance, « Je vous conduirai au pays à propos duquel J’ai élevé la main, jurant de le donner à Abraham, Isaac et Jacob. Je vous le donnerai en héritage. Je suis Dieu' » (ibid. VI, 8).


Ceci étant – Notre génération a de quoi se réjouir d’assister au retour de Dieu à Sion (passim) et à la réalisation de la promesse divine contenue dans la « cinquième expression » de Délivrance ci-dessus mentionnée. Assurément, nous bénéficions de beaucoup de lumière mais les ombres ne manquent pas non plus. Aussi ne soyons pas comme nos ancêtres en Egypte qui « ne voulaient plus l’écouter (Moïse, qui leur annonçait la Délivrance) à cause de leur déception et de leur dure servitude » (ibid. VI, 9). Parallèlement à cette lumière, nous assistons à la grande crise des valeurs qui précède la Délivrance, comme l’avaient prévu nos Sages, à grand renfort d’exemples, si caractéristiques de notre époque ! « L’effronterie va en s’intensifiant, on n’accepte plus les remontrances, les habitants des régions frontalières tournent de ville en ville sans qu’on ait pitié d’eux (comme les vaillants habitants de « Goush Catif » et du nord de la Samarie), la vérité sera occultée ». La crise en question ne sera pas simplement d’ordre moral et politique, elle touchera aussi la famille et l’individu. « Les jeunes font rougir les vieillards… Le fils ternit son père, la belle-fille se dresse contre sa belle-mère, l’homme a pour ennemis les membres de sa famille, la génération a l’aspect d’un chien (entendu par-là, leurs dirigeants, d’après certains exégètes). Néanmoins, on ne saurait sombrer dans le désespoir. C’est pourquoi nos Sages terminent en disant : « Sur qui se reposer ? – Sur notre Père Céleste » (cf. Traité 49 b).


Quant à nous, nous continuerons, avec amour et foi, à suivre la route sinueuse qui mène à la Délivrance pleine et entière, au plus vite, de nos jours-mêmes, amen.




RAV SHLOMO AVINER


POEME D’AMOUR


Tu es si belle, ô ma compagne !

Et moi, comme charbon si noir !

Sous le dais si resplendissant !

Mais ton bonheur, je l’ai brisé,

Moi qui t’ai meurtrie et blessée,

Moi, pécheur, qui t’ai humiliée,

Tandis que les lèvres serrées,

Le silence n’as pas troublé,

Me regardant, triste, étonnée,

De tes yeux que larmes mouillaient

Que tu ne pouvais plus cacher.

Ne m’oublie pas, je t’en supplie,

Un mauvais esprit m’a séduit.

Pour toi, toujours, mon cœur s’agite,

Pour toi, d’un immense amour vibre,

Oublie le mal que je t’ai fait.

Pourquoi te tais-tu, ô aimée !

Pourquoi ces larmes sur tes joues ?

De tout temps je t’ai espérée,

Pour l’éternité t’aimerai.

Ne pourrais-tu me pardonner

Même si je t’ai courroucée ?!

Par haine je n’ai pas agi,

L’âme en toi cachée n’ai compris,

Ce pour quoi j’ai été puni.

Eternellement t’aimerai,

A toi j’aspire à me vouer.

A l’Enfer ne m’abandonne pas,

De lui, de grâce, sauve-moi,

Détresse et douleur m’ont frappé (D’après Ps. CXVI, 3 et passim ; cf. contexte)

Fidélité je t’ai juré,

Je n’ai plus qu’à te sanctifier.

Avant que de taire mes pensées,

Je les livre, à toi, mon aimée.


(5741 – 1981).