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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Nitsavim »

 

N° 582 Paracha « Nitsavim » – 23 éloul 5766 – ב« ה


(L’article du Rav Dov Bigon ne nous est pas parvenu à temps, nous en sommes désolés)


RAV SHLOMO AVINER


QUELQUES REFLEXIONS SUR « LA DERNIERE GUERRE »


(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)


Cette « dernière guerre » s’inscrit dans le contexte général de la Guerre (avec un grand « G »), pour reprendre un enseignement du Rav Tzvi Yéhouda. Même l’Holocauste, expliquait-il, avec toutes ses atrocités, en faisait partie. Je me plais à dire qu’elle a commencé avec la Guerre de l’Indépendance, guerre pour notre résurrection, pour notre délivrance et pour celle de l’humanité tout entière, pour celle de l’Immanence Divine (lorsque Israël est en exil, l’Immanence –pour ainsi dire- l’est aussi). Constamment, cette Guerre se métamorphose mais l’ennemi est toujours le même, implacable, cruel qui, avec obstination, cherche à mettre en pratique ses mauvais desseins. En réalité, la Guerre n’a pas commencé avec la création de l’Etat mais bien avant, avec Pharaon, Amalek, Sisra, la Babylonie, la Grèce, Rome et, à notre époque, Hitler, le plus maudit des hommes. Dans la « Igueret Téman », Maïmonide explique que les guerres contre notre peuple sont en fait dirigées contre l’Eternel, hors de portée, qui « se raille d’eux » (Ps. II, 4). Alors, ils s’en prennent à ceux qui diffusent Sa Parole dans le monde, la morale, la rectitude, la vérité, la justice, la sainteté et la pureté.


Mais, à cause de l’exil, durant deux millénaires, nous ne pouvions pas lutter mais uniquement encaisser les coups en subsistant tant bien que mal. Désormais, de par la Miséricorde Divine, nous pouvons de nouveau nous défendre et le commandement de « faire la guerre » redevient applicable, expression, expliquent nos Sages, du « début de la Délivrance » (Traité « Méguila » 17 b).


La « Guerre » en question a commencé avant notre apparition dans l’histoire comme peuple, avec les guerres qu’a menées notre ancêtre Abraham contre « les quatre rois » (cf. Gen. XIV), et contre Nimrod (nom qui contient l’idée de se révolter, contre Dieu), qui incarnait les antivaleurs d’Israël.


Aussi, ne nous berçons pas de l’illusion qu’en bradant une partie de notre pays nous nous attirerons les bonnes grâces de nos ennemis. Illustrons ces considérations à l’aide d’un enseignement du « Maharal » de Prague.


A propos du passage de la « hagada » de Pessa’h : « Lavan voulait extirper tout (toute la famille de Jacob), jusqu’à la racine », le grand exégète explique que nos ennemis ne s’opposent pas à nous pour telle raison particulière, que si la raison cessait d’être, l’hostilité disparaîtrait aussi. – En réalité, il s’agit là d’une opposition de principe au peuple d’Israël et aux valeurs transcendantes qu’il incarne.


Ces considération=s valent aussi bien pour tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, essaient d’interrompre le processus de notre renaissance nationale, les Anglais, qui voulaient nous empêcher de créer notre Etat, les Arabes, qui cherchent à nous exterminer, et d’autres, comme l’expliquait le Rav Tzvi Yéhouda après le « Shabbat Noir » (« Lintivot Israël » 1). Certains de nos adversaires ne sont pas conscients de ce fait ; d’autres le sont éminemment et l’érigent en idéologie militante. Comme nous l’avons plusieurs fois mentionné dans ces articles, il faut méditer les conséquences tragiques du pacifisme de Chamberlain. Au contraire, on doit avoir de l’endurance et continuer cet opiniâtre combat dans un esprit de sacrifice jusqu’à ce que nous ayons extirpé tout le mal. Entre-temps, réjouissons-nous du fait que, désormais, nous pouvons nous défendre et que nous ne sommes plus comme « un troupeau à l’abattoir » (Ps. XLIV, 23).


A la Fête de l’Indépendance, un juif priait dans une synagogue ultra orthodoxe. Lorsque l’officiant se mit à dire « Ta’hanoun » (prière associée au deuil ; dans ce contexte, expression de réprobation à l’égard de l’Etat d’Israël), l’homme s’approcha d’un pilier, le frappa avec force et s’écria : « Je suis un rescapé de l’Holocauste. Qu’on ne vienne pas me raconter des histoires sur l’Etat d’Israël ! Disons le Hallel (en l’honneur d’une fête ou d’un miracle accompli en Eretz Israël pour l’ensemble de la communauté), avec sa bénédiction (pour donner à l’acte un caractère accentué d’obligation) ! »


Dans cette « Guerre », la victoire dépend de la puissance de l’armée, des dirigeants, de la « téchouva » (disposition à faire la Volonté de Dieu), ne serait-ce qu’à l’égard de notre relation à la « Terre Promise », patrimoine perpétuel et sans partage. Cette « Guerre » nécessite l’emploi de tous les moyens, en coordination les uns avec les autres : spirituels, nationaux et militaires. Ils sont solidaires car l’héroïsme de l’esprit implique l’héroïsme national et militaire.


Cette « Guerre », on doit la poursuivre, même après les propos du président du Conseil relativement à la destruction d’une partie de notre pays, abjection qui a pour nom le « retrait ». Nous ne nous battons pas pour lui mais bien pour l’Eternel qui nous a prescrit le commandement de faire cette Guerre dite « obligatoire » (qui émane directement de la Thora et non pas des Sages), commandement triple : défendre notre peuple, notre Terre et sanctifier le Nom de Dieu sous sa forme paroxysmale (cf. « Lintivot Israël », 1).