N° 651 « Paracha « Béshala’h » – 5 shvat 5768 – ב »ה
RAV DOV BIGON
CECI ETANT
LE « CANTIQUE DE LA MER ROUGE », L’HYMNE DE LA VICTOIRE
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
De tout temps, le « Cantique de la Mer Rouge » a été l’hymne de la victoire du peuple d’Israël, depuis la sortie d’Egypte et la traversée de la Mer Rouge jusqu’à la Fin des Temps ; depuis « Moïse et les Israélites chantèrent alors l’hymne suivant à Dieu : Je chanterai à Dieu pour Sa glorieuse victoire, le cheval et son cavalier, Il les a précipités dans la mer », jusqu’à « Avec amour, Tu conduiras le peuple que Tu as délivré ; avec puissance, Tu [les] dirigeras vers Ton saint Sanctuaire. Tu les ramèneras et les planteras sur la montagne que Tu possèdes. Le lieu où Tu résides est Ton œuvre, ô Dieu. La Demeure sainte de Dieu, Tes Mains l’auront fondée » (Ex. XV).
Jour après jour, depuis des millénaires, à la Prière du Matin, nous chantons ce cantique, hymne de victoire, « avec joie », comme l’a prescrit la loi rabbinique. « On doit le dire avec joie et s’imaginer qu’aujourd’hui on vient de traverser la mer. Dieu efface toutes les fautes de celui qui le dit avec joie » (cf. M. B. sur Ch. ‘A. Or. ‘H. 51, §17).
Lors de ce grand événement, notre peuple avait remporté une immense victoire sur Pharaon ; néanmoins, cela n’empêcha pas les ‘Amalécites (ennemis jurés d’Israël, descendants d’Esaü) de lui faire la guerre pour l’exterminer. « ‘Amalek survint et attaqua Israël à Réphidim » (ibid. ibid., XVIII, 17), conflit qui nous suivra durant toute notre histoire. « Consigne ceci en souvenir dans le Livre et répète-le soigneusement à Josué. J’effacerai totalement le souvenir d’Amalek de dessous les cieux… Il (Dieu) dit : « La Main est sur le Trône de Dieu. Dieu sera en guerre contre ‘Amalek pour toutes les générations » (ibid. XVII, 16). Ce conflit –qui a pour enjeu l’existence même d’Israël- ne se terminera qu’avec la Délivrance pleine et entière, comme le statue Maïmonide. « En entrant dans le pays, (le peuple d’) Israël doit mettre en pratique trois commandements : nommer un roi, exterminer les descendants d »Amalek et construire le Temple » (« Hilkhot Mélakhim », 1, §1).
Ceci étant : Comme ci-dessus mentionné, le conflit –avec la terrible motivation qui l’inspire- traverse notre histoire en filigrane ; au premier Temple, à l’époque de Saül et de David, avec les ‘Amalécites ; à la fin de l’exil en Babylonie, avec Haman (un de leurs descendants directs) ; à la nôtre, enfin, celle de la renaissance, avec Hitler, le plus maudit de tous les hommes, et ceux qui suivent son idéologie. Actuellement encore, nos ennemis n’ont pas désarmés, projetant l’extermination de l’Etat. En manière de justification, ils utilisent l’argument fallacieux que nous avons occupé leur terre. Leur farouche opposition à Israël comme « état juif » n’est pas fortuite. Espérons que nos dirigeants comprennent enfin les intentions véritables des Arabes et qu’ils cessent de se leurrer et de nous leurrer en pensant que donner un état supplémentaire aux Arabes au sein-même de notre pays engendrera la paix et la tranquillité. Comme nos ennemis de toujours, ceux d’aujourd’hui finiront par tomber et nous reprendrons à notre compte les paroles de victoire exprimées par nos ancêtres lors de la traversée de la Mer Rouge, après l’anéantissement des armées de Pharaon (cf. « Cantique de la Traversée de la Mer Rouge », Ex. XV, in extenso, rédigé au futur).
Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER
Directeur de la « Yéshiva » « Atéret Yéroushalaïm »
UN PAYS AUX FRUITS BIEN ETRANGES !
1″Heureuse fête de « Tou Bishvat » (le « nouvel an des arbres ») ! » dirent les petits-fils en pénétrant dans la pièce.
1″Heureux anniversaire, grand-père ! »
Le visage illuminé, le vieux « kiboutsnic » (qui habite une « collectivité agricole ») fit asseoir ses hôtes et leur proposa des fruits d’Eretz-Israël. « Oui, on s’en est donné du mal pour que la terre consente à prodiguer ses fruits, j’y ai voué ma vie. Mais… » Et, levant son regard, « je ne regrette rien, j’en suis fier… »
2″De quoi, grand-père Eliezer ? » Interrogea Yohanan, économiste de profession. « Les fruits, on peut les importer!!! ! »
3″Pure bêtise, Yo’hi ! C’est fruits-là, le labeur les a adoucis. J’ai construit le pays tout en me construisant, et j’ai encore beaucoup à faire. Le lien qui m’attache à la terre est comme celui d’un mari pour sa femme. »
4″Heureuse d’apprendre que tu en as une autre, dit grand-mère en souriant. »
5″Non, ce n’est pas ce que je voulais dire, Miralé. Je suis marié avec toi pour l’éternité, mais le peuple et la terre, c’est un peu comme un couple, avec ses obligations et ses joies.
6″Je suis d’accord avec toi, grand-père, dit Yossi, ses grades de lieutenant-colonel scintillant sur ses épaules. Moi aussi je donne ma vie pour le pays et j’en suis heureux ! »
7″De quoi être si heureux ? Demanda Yohanan. Moi, je suis dans une pièce conditionnée de neuf heures du matin à cinq heures du soir et m’offre constamment des vacances. Toi, tu pourchasses les terroristes, rampes sur des épines et des chardons, vas te coucher à trois heures du matin, dors sur le qui-vive et ne connais ni Shabbat ni fêtes… »
8″De quoi parles-tu ? Je suis heureux parce que je défends l’honneur d’Eretz-Israël et de notre peuple, ce que les religieux appellent… »
9″Sanctifier le Nom de Dieu », dit Rabbi Aaron.
10″Oui ! C’est exactement cela, et j’en suis très heureux. Grâce à moi et à mes soldats, tu peux rester tranquillement dans ta pièce conditionnée et parler d’argent à ta guise ! »
11″Et alors ! A t’en croire, il n’y a que l’argent qui m’intéresse ! N’ai-je pas tout juste fini une période de réserve volontaire ? Pendant quinze jours, j’ai aidé grand-père à faire la cueillette. Sans argent, il n’y a ni armée, ni éducation ni « kibouts » ni « yéshiva ». Nous pouvons nous réjouir d’avoir un état riche mais l’argent ne vient pas tout seul, il faut faire travailler son esprit… »
12″Et tout cet argent, où va-t-il ? L’interrompit Nadav. Les indigents sont si nombreux ! Oui ! Il est très beau ce pays mais pour moi il n’est qu’un moyen de créer une société fondée sur la justice, le bonheur et la fraternité.
13″Selon toi, n’y a-t-il pas de justice ?! » Demanda grand-père Eliézer.
14″Si, mais pas suffisamment, il y a encore beaucoup à faire. Ta Bible, Rabbi Aaron, ne dit-elle pas qu’Abraham a été choisi pour que ses descendants mettent en pratique la justice et l’équité ? »
15″Ce n’est pas ma Bible mais la nôtre », fit remarquer Rabbi Aaron.
16″Est-ce tout ce que tu as à dire ! » Demanda Yossi, l’ours de la famille.
17″Par ma présence, j’accomplis une « mitsva », une grande « mitsva », répondit Rabbi Aaron.
18″Et nous, d’après toi, nous n’en faisons pas ? »
19″Euh ! Vous aussi mais vous n’en êtes pas conscients… »
-« Quoi ! Je suis couché en embuscade et je ne sais pas que c’est une « mitsva » ?
S’étonna Yossi.
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20″Ca suffit, ne commencez pas à vous disputer », dit grand-père Eliézer. Vous êtes doux comme ces fruits et cette terre… Une seule famille avec de nombreux frères qui ont chacun ses capacités et sa mission spécifique et qui, toute sa vie durant, met en pratique une qualité particulière de notre peuple. »
(Pour toute information concernant les livres et les autres écrits de l’auteur, veuillez vous rapporter au site Internet www.havabooks.co.il).
Shiur Video
Rabbi Feuillet hebdomadaire
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