RAV DOV BIGON
CECI ETANT
DESORMAIS TON NOM NE SERA PLUS « JACOB » MAIS « ISRAEL »
Jacob est sur le point de rencontrer Esaü, son frère, qui avait projeté de l’assassiner : « Esaü prit en haine Jacob à cause de la bénédiction que son père lui avait donnée. Il se dit : « Les jours du deuil de mon père seront bientôt là. Je pourrai alors tuer mon frère Jacob » (Gen. XXVII, 41).
Le grand Patriarche envisage les deux scénarios possibles : ou bien son frère se réconcilie avec lui ; ou bien son frère cherche toujours à le tuer. C’est pourquoi il met sur pied trois stratégies : l’apaiser par des présents, prier, se préparer à se battre.
Certes, il était « Erudit qui demeurait sous les tentes » (ibid. XXV, 27), entendu par-là qu’il ne quittait pratiquement pas la salle d’étude. Pourtant, il n’était pas « naïf » (« tam ») mais « achevé » (« tam », ce mot ayant ces deux significations). Il savait qu’avec Lavan et Esaü, on ne pouvait pas être naïf mais qu’on devait au contraire utiliser toute sa sagesse pour déjouer leur fourberie et leur perfidie même si Lavan, son beau-père, lui avait donné ses deux filles pour épouses et qu’Esaü était son frère, puisque tous les deux voulaient l’assassiner.
Ceci étant – Pour résister face à l’hostilité cachée et ouverte de Lavan et d’Esaü, Jacob devait non seulement faire preuve d’une grande sagesse mais aussi invoquer l’assistance divine, considérations qui valent aussi pour notre peuple qui revient sur sa terre. Nos dirigeants doivent apprendre du prestigieux ancêtre l’art de ne pas tomber dans les pièges de nos ennemis.
Nous devons veiller à rester solidaires des Nations si nous voulons mettre en pratique notre vocation cosmopolitique dévoilée par Dieu à Abraham : « Toutes les nations de la terre seront bénies par toi ! » (Ibid. XII, 3), vocation qui s’exprime, entre autres, par le « notaricon » du nom « Abraham » : « Ab » (père) ; « rav-ham » (d’une multitude de nations). Mais, parallèlement, nous devons être forts, sages et prudents, et savoir que nous ne menons pas seulement un combat militaire et politique mais aussi un combat d’ordre idéologique, théologique et religieux.
Tout comme jadis où « l’Ange » (l’âme collective au niveau ontologique) d’Esaü lutta contre Jacob (cf. Gen. XXXII, 25), ainsi nos ennemis combattent contre nous pour nous arracher notre terre, y compris Jérusalem, prétendant que nous les avons usurpées alors qu’elles sont –comme si souvent répété dans ces articles- notre patrimoine exclusif.
A nouveau, nous déclarons au président Bush et à ceux qui veulent créer un nouvel état terroriste : de même que Jacob a vaincu « l’Ange d’Esaü » (avec toute la symbolique de ce combat ; cf. exégètes), de même nous vaincrons aussi. Le jour est proche où, comme alors à l’apparition de l’aube (allusion aux Temps Messianiques), nous passerons de l’identité « Jacob » (Israël (re)naissant) à l’identité « Israël » (notre peuple dans toute sa plénitude) « Car nous deviendrons importants (« sarita », mot qui renferme la double idée d’importance et de combat) devant Dieu et les hommes ; tu as gagné » (ibid. XXXII, 20), entendu par-là, pour reprendre le Commentaire de Rashi, qu’on ne nous reprochera plus d’avoir usurpé les bénédictions par tromperie mais que nous les avons en nous de manière intrinsèque et tangible.
Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
Shiur Video
Rabbi Feuillet hebdomadaire
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