N° 635 « Kippour » – 10 tichri 5768 – ב »ה
MANGEZ FRUGALEMENT EN PRENANT VOTRE TEMPS
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)
40% des Israéliens souffrent d’un « excès de poids », la valeur à donner à cette expression étant sujette à discussion. Il faut apporter un remède à ce phénomène, plus répandu chez les hommes que chez les femmes. Dans cet article, nous n’aborderons pas les considérations esthétiques qui relèvent de la subjectivité, les goûts et les couleurs ne se discutant pas.
L’excès de poids est l’une des grandes menaces qui planent sur la santé de l’homme moderne : maladies cardiaques, diabète, calculs biliaires, inflammations articulaires etc.
Nous ne sommes pas pour un régime draconien utilisant des substances qui jugulent l’appétit ; ils risquent d’entraîner malnutrition, dessèchement et autres phénomènes secondaires. De plus, lorsqu’on les arrête, on revient très vite à la situation qui les avait précédés, ou pire encore.
Nous ne sommes pas non plus en faveur de l’activité corporelle à outrance qui ne fait maigrir que légèrement et qui, en revanche, stimule l’appétit. Certes, elle a une influence très bénéfique sur la santé mais pas sur l’amaigrissement.
On ne vous demande pas non plus de vous mortifier ni d’être constamment affamé car « Thora » est synonyme de « vie ». Simplement, nous vous conseillons de moins manger et de vous abstenir de consommer des aliments nocifs, chose facile à faire, agréable et qui dénote de bonnes qualités.
En ce sens, Maïmonide écrivait : « On ne mangera pas (systématiquement) tout ce qui flatte le palais, à l’instar du chien ou de l’âne, mais tout ce qui est bénéfique » (« Hilkot Dé’ot » 3, §2). La Thora n’interdit-elle pas l’ivrognerie et la gloutonnerie (cf. Deut. XXI, 20) ?!
Parfois, l’excès de poids a pour origine des raisons médicales ayant trait au métabolisme, par exemple, mais elles sont rares. En général, le motif est simple, une consommation exagérée de calories. Si elle entraîne une augmentation de dix grammes par jour, elle fera grossir de quatre kilos après un an, quarante après dix ans, quatre-vingts après vingt ans, et, inversement si on perd dix grammes par jour. Répétons-le, nous ne prenons pas en compte les problèmes médicaux particuliers.
Constamment, on doit veiller à équilibrer les menus et à les diversifier : glucides, protéines, lipides, vitamines et minéraux, L’Eternel n’a rien créé de fortuit. « On devra rendre des comptes à Dieu sur tout ce qu’on a vu et qu’on n’a pas voulu manger bien qu’on en eût le droit et le pouvoir » (Sentier de Rectitude », Chapitre XIII, qui rapporte un enseignement du Talmud de Jérusalem) si l’aliment en question est nécessaire à la santé (ibid.).
On doit s’interdire les aliments qui font grossir et qui sont donc nuisibles.
1. Graisses – On mangera de la viande, de la volaille du poisson et des produits laitiers les moins gras possible, et l’on évitera les aliments frits.
2. Sucre – Confiseries, glaces, boissons légères, gâteaux, confitures et chocolats. On ne restreindra pas la consommation de fruits, un par repas, sans plus, car ils contiennent aussi du sucre. On ne boira pas de jus de fruits mais le fruit lui-même, en le mâchant convenablement. Les légumes sont hautement conseillés, cuits ou frais, à satiété.
On ne cherche donc pas à vous persécuter mais, au contraire, à provoquer en vous un sentiment de bien-être qui vous contentera grandement. Certes, des facteurs psychiques peuvent entraîner un excès de poids, nervosité, sentiment de frustration, par exemple et on cherchera des compensations dans la nourriture. Celui qui en souffre exagérément aura tout à gagner à s’adresser à la « O.A. REATERS ANONYMUS » (à l’intention du « trop grand mangeur »), groupes d’entraide, disséminés dans tout le pays où hommes, femmes, religieux ultra orthodoxes -qui sont tous dans le même cas- font partager leurs expériences (adhésion gratuite). Pour tout renseignement, s’adresser au département de centralisation de l’entraide, 05-5000848, du dimanche au jeudi, de 8.30 à 15 heures.
La tendance à grossir exagérément peut avoir pour cause de mauvaises habitudes alimentaires héritées de l’enfance ; on peut néanmoins les corriger. On prendra de petits repas nombreux et à heures fixes au lieu d’attendre d’être affamé pour se jeter sur la nourriture. En revanche, entre ces repas, on ne mangera pas « d’amuse-gueules », pure sottise. On veillera aussi à ne pas trop manger lors de repas en l’honneur de tel événement, « sé’oudat mitsva » (repas en l’honneur de l’accomplissement d’un commandement particulièrement chéri) ou d’un « sé’oudat hodaya » (repas de remerciements suite à un miracle). Si vous avez bénéficié d’un miracle, vous devez remercier l’Eternel et « faire téchouva » (revenir vers Lui) sans vous croire obligé de faire intervenir la fourchette. Si seulement on pouvait ne pas manger à l’extérieur ! Ou, pour suivre le conseil de Maïmonide qu’il donne au « sage », on ne mangera que ce qui est nécessaire à la subsistance, et chez soi uniquement (cf. « Hilkhot Dé’ot » 5, §2).
On commet une erreur en mangeant jusqu’à satiété. Pour l’éviter, le grand Maître prescrivait de réserver un quart de son appétit (ibid. 4, §2), estimation à ne pas prendre au pied de la lettre mais à considérer comme principe important.
Mâchez bien et n’avalez pas vite afin de mieux digérer. C’est pourquoi ne mangez pas de pain frais mais rassis, sec ou grillé, complet, bien entendu, c’est délicieux. En règle générale, absorbez des aliments riches en cellulose (fruits, légumes et aliments végétaux non travaillés) qui facilitent la digestion.
Mettez dans votre assiette ce que vous désirez manger suivant la quantité que vous jugez nécessaire en vous y tenant strictement. Le soir, avant de d’aller dormir, abstenez-vous de manger. Buvez beaucoup, deux litres par jour. Les verres jetables contiennent 180 ccs. Si vous faites des travaux physiques, vous devrez boire beaucoup plus. Signalons en passant que l’eau est une boisson délicieuse.
N’appliquez pas ces conseils en bloc vous risqueriez d’être déprimé, mais progressivement et avec doigté. Ne soyez pas obsédé par les régimes mais pensez d’abord à l’amour dû à l’Eternel et à votre prochain.
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