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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Vaet’hanan » N° 627

N° 627 Paracha « Vaet’hanan » – 13 Ména’hem av 5767 – ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« CAR L’ETERNEL A FAIT CHOIX DE JACOB ;
D’ISRAEL IL A FAIT SON PEUPLE
(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

Le lien qui unit le peuple d’Israël à l’Eternel est immuable et ne s’est jamais rompu même au plus fort de l’exil, éventualité que la Thora avait prédite : « Dieu vous dispersera alors parmi les nations, et seul un petit nombre survivra parmi les peuples vers lesquels Dieu vous conduira » (Deut. IV, 27), à l’époque de l’Holocauste, tout particulièrement, « Dans ta détresse, quand tu auras subi toutes ces choses, à la fin des temps… » (ibid. ibid. 30). Mais aussi, par miséricorde, Il ne nous oublie pas. « Il ne t’abandonnera pas, Il ne te détruira pas et n’oubliera pas le serment par lequel Il maintint l’Alliance de tes pères » (ibid. IV, 31). « Il ne t’oubliera pas » – Entendu par-là qu’Il continuera à te tenir par la main à l’instar d’un père bon et aimant, quelle que soit la situation, assistant toujours son enfant même s’il tombe (au sens matériel et spirituel du mot), « Parce qu’Il a aimé tes ancêtres Il a adopté leur postérité après eux, les faisant sortir d’Egypte par Sa grande Puissance pour déposséder, à ton profit, des peuples plus grands et plus forts que toi pour te conduire dans leur pays et te le donner en héritage comme tu le vois aujourd’hui » (ibid. ibid. 37-38).

Ceci étant – Nous avons bien de quoi nous réjouir, de voir se concrétiser l’Alliance, les témoignages d’amour et la promesse faite par Dieu aux Patriarches, « Car l’Eternel ne délaissera pas Son peuple ; Son héritage, il ne l’abandonnera pas » (Ps. XCIV, 4).

Certes, nous ne sommes encore que dans le processus de la Délivrance pleine et entière, loin, hélas, d’être tous ensemble sur notre terre, nous continuons à nous battre pour y vivre en peuple libre et sommes engagés dans le processus accéléré du retour des dispersés, avec toutes les difficultés qu’il implique. Assurément, nous ne sommes pas tous revenus aux sources de la tradition juive avec amour et foi, mais nous apercevons déjà les premières lueurs de l’aube. Nous devons toujours avoir à l’esprit que « nombreuses sont les spéculations dans le cœur de l’homme mais (qu’en définitive) c’est le dessein de l’Eternel qui l’emporte » (Prov. XIX, 21).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER

« DONNE-MOI DES ENFANTS ! »

Au début, je sombrais dans un état dépressif et dans la tristesse. Chaque mois, c’était la même attente anxieuse, la même déception et le même jour passé en pleurant. Parfois, j’avais un bon pressentiment mais j’étais très vite désabusée. Je me disais que si nos ancêtres, Sara, Rivca et Rachel furent exaucées, nul doute que je le serai aussi ! Et que dire des questions inquisitrices des membres de ma famille et de mes amies, et de la froideur, aussi, avec laquelle je les esquivais en leur faisant comprendre de ne pas mettre leur nez dans mes affaires ?! Que dire aussi de la tristesse qui s’ensuivait ? Si seulement ils pouvaient me laisser tranquille !

Bien souvent, je me demandais si je devais commencer des analyses et des soins. La stérilité est si dure à supporter !

Mon mari ne me comprenait pas toujours. « Est-ce que je ne vaux pas pour toi plus que dix enfants ? » (Sam. I, I, 8) demandait Elkana à ‘Hanna, son épouse. – Non, il n’y a pas comme les enfants. D’ailleurs, ce n’était pas la question, je voulais des enfants.

Je n’avais peut-être pas compris mon mari qui, lui aussi, devait être brisé comme moi et cherchait à m’encourager par des paroles maladroites.

Je devenais jalouse à chaque fois que je rencontrais une femme qui était tombée enceinte juste après son mariage. Pourquoi moi, comme par un fait exprès, devrais-je subir ces analyses si pénibles et ces soins si douloureux ? Si au moins cela devait servir à quelque chose !

Les bénédictions des rabbins ne m’étaient d’aucun secours. « Bientôt tout s’arrangera », me répétaient-ils. D’où le savaient-ils ? Malgré tout, se réaliseraient-elles ? Très souvent, je voulais mourir, sentiment irrationnel, je le sais, mais qui, à mon insu, faisait intrusion dans mon esprit, j’étais si déprimée ! « Donne-moi des enfants ! Sinon, je mourrai » (Gen. XXX, 1, cf. contexte).

Je pris conscience que cet état permanent de stress finirait réellement par me tuer et que je devais décompresser. Mais que faire ? Nous finîmes par comprendre que dissimuler ne servait à rien, bien au contraire, car cette attitude demandait une trop grande dépense d’énergie. Nous n’avions rien fait de mal et nous n’y étions pour rien. Cela nous était déjà suffisamment difficile, pourquoi nous imposer encore le poids du silence ?

Nous nous mîmes à confier nos épreuves à notre famille et à nos amis. L’amour et le soutien qu’ils nous témoignèrent en échange nous aidèrent grandement. Les rencontres étaient de plus en plus détendues, totalement libérées à la fin.

Avec le temps, nous apprîmes à vivre avec nos souffrances, comprîmes que nous n’étions pas les seuls à être dans ce cas, qu’il y a des enfants malades, qui meurent jeunes, des retardés mentaux, des délinquants, etc., que nous ne souffrons pas pour rien, que Dieu nous aime et que nous ignorons les raisons cachées de la réincarnation.



Il nous fallut du temps pour nous faire à l’idée d’adopter un enfant. La procédure fut longue. Certaines de mes amies eurent un enfant après l’adoption parce qu’elles n’étaient plus sous-tension ; ce ne fut pas mon cas. Les enfants que nous avons adoptés étaient franchement misérables, tout comme leurs nouveaux parents ; pour tout dire, une famille idéale !

Ensemble, cependant, nous sommes à présent heureux et, au nom de tous, j’en remercie l’Eternel.