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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Pine’has »

 

N° 573 Paracha « Pine’has » – 19 tamouz 5766 – ב« ה


(L’article du Rav Dov Bigon ne nous est pas parvenu à temps

ous en sommes désolés)


RAV SHLOMO AVINER


CONSTRUIRE, C’EST ŒUVRER DE L’EXTERIEUR

ET DE L’INTERIEUR


(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)


Dans toute entreprise digne de ce nom, personnelle ou nationale, se dévoilent les deux dimensions apparemment antagonistes, celle de l’Extériorité et celle de l’intériorité. Celle-là est comme un corps sans âme condamné à disparaître. Celle-ci, comme un fantôme privé d’assises dans le réel.


Le combat pour la Judée Samarie qui brûle en nous doit lui aussi faire intervenir ces deux dimensions.


A titre d’exemples, on entend par œuvrer de l’extérieur, s’occuper de la sagesse, de la connaissance et de la Thora. Œuvrer de l’intérieur : s’emplir de la Crainte de Dieu, prier, se vouer à Son culte, faire montre de bonne volonté (cf. « Orot Hakodesh » III, §88). L’étude de la Thora relève encore de l’extériorité lorsqu’on la considère comme une simple doctrine qui n’engage pas vraiment, conception qu’incarnait –entre autres- Doèg Haédomi, chef du Sanhédrin qui, au nom de la Thora, commettait les pires ignominies.


Œuvrer en vue de « l’Aliya », s’installer en Eretz Israël, édifier l’Etat, créer de nouveaux points de peuplement, œuvrer pour la Judée et la Samarie sont des manifestations de la dimension extérieure.


Etre humble, pudique, maître de ses pulsions, extirper de soi la jalousie, sont des manifestations de la dimension intérieure. Quant à l’Etude, elle doit viser à l’élévation de l’esprit.


Par œuvrer de l’intérieur, on entend aussi « faire constamment téchouva » (revenir vers Dieu) et susciter cet élan chez autrui, renforcer sa foi en l’Eternel, s’éloigner du désespoir et du stress, être convaincu que la Providence divine agit également sur l’individu.


La pudeur –qui oblige les hommes comme les femmes- doit s’exprimer dans l’habillement, les actes, les paroles les pensées, la volonté et dans le comportement, empli de délicatesse, qui abhorre la violence sous toutes ses formes.


Viser l’intériorité c’est aussi ne pas parler à la synagogue durant l’office, véritable impératif catégorique. Les Décisionnaires signalent que, parler durant la prière c’est risquer d’attirer -sur soi et sur sa communauté- les plus grands malheurs.


Ne qualifions pas de « pervers » ceux qui ont des positions que nous jugeons révoltantes. Au lieu de dénigrer, essayons, au contraire, de trouver du crédit à ceux qui sont pareils à « de petits enfants faits prisonniers » (éloignés du Judaïsme ; passim), qu’ils ignorent la Thora ou la valeur intrinsèque d’Eretz Israël. Il faut les aimer quand même, bien que cela soit difficile. Aimer et comprendre autrui est une forme d’héroïsme inhérente à la noblesse de cœur.


En paraphrasant le proverbe bien connu, on pourrait dire : « Ne dis pas d’autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on dît de toi ». Ne volons pas non plus, le fisc ou son employeur, par exemple. En particulier, pratiquer un commandement ne doit pas se faire sur l’argent d’autrui. N’oublions pas que réprimander son prochain doit se faire avec tact et retenue.


Respectons parents et enfants, professeurs et élèves, les érudits en Thora, par-delà leurs options individuelles, respectons, enfin, la personne en tant que telle.


Tout cela, répétons-le, n’est pas facile, nous ne sommes pas des anges. Néanmoins, œuvrer pour améliorer nos qualités morales c’est oeuvrer de l’intérieur. Préserver l’Etat –la Judée Samarie, en particulier- de la licence, du blasphème, et de la destruction passe aussi par cette exigence.