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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha= « Béhar-Bé’houkotaï »

 

N° 565 Paracha= « Béhar-Bé’houkotaï » – 25 yar 5766 ב« ה


RAV DOV BIGON


CECI ETANT


BRANDIR « L’ETENDARD DE JERUSALEM »

AU « JOUR DE JERUSALEM »


(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)


Il y a près d’un siècle, le Rav Kook lançait son célèbre appel : créer un mouvement politique, « l’Étendard de Jérusalem », qui aurait pour but d’introduire la dimension du sacré au sein du processus de la renaissance nationale alors à ses débuts. Il s’était rendu compte que le Mouvement Sioniste se réclamait de l’idéologie synthétisée par la phrase bien connue : « Il n’a aucun rapport avec la religion ». Cette approche enlevait à la renaissance nationale une dimension de la toute première importance. En voulant créer son mouvement, le Rav Kook visait à la réinstaurer par trois objectifs principaux.


  1. Un objectif à valeur qualitative – =Regrouper religieux et ultra orthodoxes qui s’étaient désolidarisés du Mouvement Sioniste qui s’était éloigné de la religion et du Judaïsme. Par cette union, ils représenteraient une force politique à même d’exercer une influence sur le processus en question. Si l’objectif avait été atteint, il aurait suscité une « aliya » (immigration) considérable parmi les ultra religieux, avant la terrible catastrophe de l’Holocauste, donnant un aspect différent =de l’Etat à venir.


  1. Un objectif à valeur quantitative – Insuffler la sainteté dans le processus de la renaissance. Dès son début, le Sionisme considérait la religion comme relevant du particulier et non pas du national. Si l’objectif avait était atteint, il aurait évité les débats publics et politiques sur la séparation entre la religion et l’état.


  1. Vulgariser la mission d’Israël – Amener notre peuple et l’humanité tout= entière à reconnaître que notre renaissance nationale en Eretz Israël est de portée universelle, comme l’enseignaient les prophètes, et qu’il est « la Lumière de l’humanité ». La prise de conscience de l’identité, de la spécificité et de la destination de notre peuple insufflera dans la nation la spiritualité et la force de faire face aux pressions internationales et à ses ennemis, comprenant pleinement le sens de sa résurrection comme Etat.


Ceci étant – A propos de Jérusalem, le Psalmiste disait : « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite m’oublie » (Ps. CXXXVII, 7). A l’occasion du « Jour de Jérusalem » (jour anniversaire de la libération de la ville), nous devons nous souvenir qu’elle est la Ville sainte par excellence et le lieu du révélation de la sainteté dans le monde. Pour que cela soit une réalité tangible, nous devons reprendre à notre compte les objectifs du grand Maître ci-dessus mentionnés, créer un mouvement spirituel, social et politique qui donnera à la résurrection nationale sa dimension divine authentique. Partant, nous verrons se réaliser la Parole prophétique : « Car c’est de Sion que sort la Thora et de Jérusalem la Parole de l’Eternel » (Is. II, 3).


Joyeux « Jour de Jérusalem » !


Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.

RAV SHLOMO AVINER


JEUNES FILLES ET SERVICE MILITAIRE


Théoriquement, affirmait notre Maïtre Tzvi Yéhouda Kook, les femmes doivent aussi faire les « guerres obligatoires » (prescrites par la Thora, par opposition aux « guerres facultatives », laissées à l’appréciation= des autorités compétentes), comme l’a institutionnalisé Maïmonide : « Tout le monde fait la guerre obligatoire, même le jeune marié dans sa chambre et sa nouvelle épouse sous le dais nuptial » (Hilkhot Mélakhim » 7, §4, citant Traité « Sota » 44 b).


D’un enseignement de Nahmanide, on apprend par analogie que les guerres actuelles menées par Israël sont « obligatoires » puisqu’elles ont pour objet la « reconquête de notre Terre » (« Mitsva Assé » 4, Appendice à Maïmonide, « Séfer Hamitsvot »). Maïmonide considère aussi ces guerres comme « obligatoires » car elles visent à « délivrer Israël de ses oppresseurs «  »Hilkhot Mélakhim » 5, §1), corollaire au commandement : « Ne reste pas indifférent quand la vie de ton prochain est en danger » (Lev. XIX, 16).


Or nos Sages ont enseigné : « D’ordinaire, c’est l’homme qui conquiert et non pas la femme » (Traité « Yévamot » 65 b). C’est pourquoi le « Radbaz » a voulu atténuer les propos du grand législateur qui n’entendait pas, explique-t-il, que la femme devait être véritablement combattante mais qu’elle devait « aider » les soldats « en apportant les vivres à =son mari » (Sur Maïmonide, « Hilkhot Mélakhim » 4).


Cette restriction ne figure ni dans la « Michna » ni dans la « Guémara » ni même dans Maïmonide, si bien que, de toute évidence, ce dernier entendait bien « faire la guerre », au sens propre (cf. également « Séfer Hamitsvot, « Chorech 4 fin= »). Maïmonide explique que l’expression « c’est l’homme qui conquiert et non pas la femme » ne concerne pas les « guerres obligatoires » et que l’interdiction pour la femme de porter les armes –dérivée du commandement restrictif : « Aucun objet masculin ne se trouvera sur une femme (Traité « Nazir » 59 a, sur Deut. XXII, 5)- ne vaut plus ici, à l’instar de presque tous les commandements en cas de danger de mort. Voilà comment, succinctement résumé, le Rav Tzvi Yéhouda analysait la question (Si’hot Rabénou », « Ich Véïicha », 42-43) ; « Lintivot Israël 1, 124). Mais, dans un même souffle, il ajoutait qu’avant de donner des directives sur ce genre de questions, on devait toujours prendre en compte les résultats de l’expérience, les risques d’enfreindre les règles de la pudeur, en particulier. « Lors du service militaire, les jeunes filles sont exposées à se dégrader moralement et il leur est bien difficile de préserver l’innocence de leur pudeur… A l’armée, l’atte=inte à la pudeur existe bel et bien, c’est un fait ».


C’est pourquoi le Rav Tzvi Yéhouda renvoyait à l’instance qui fait actuellement autorité (inspiré de Nom. XVII, 9), le Grand Rabbinat d’Israël.


Comme on sait, il a toujours interdit aux jeunes filles le service militaire, sous quelle que forme que ce soit. Notre Maître a donc rendu public sa position, fondée sur l’opinion du « Radbaz » : l’interdire aux jeunes filles à cause des problèmes de pudeur même si, en principe, on devait les y obliger. Néanmoins, elles doivent « aider » l’armée, d’où la création de l’institution du « Chirout Léoumi » (le « Service National », à l’intention des jeunes filles) (cf. « Si’hot Rabénou » ibid. 44).


Bien entendu, tout dépend de l’endroit où elles souhaitent le faire. Certains endroits ont valeur de commandement ; d’autres, d’infraction à la Thora. Répétons-le, le Grand Rabbinat d’Israël et le Rav Tzvi Yéhouda ont catégoriquement interdit le service militaire aux jeunes filles.


Pour celles qui, malgré tout, tiennent à le faire, on doit limiter les dommages, but que s’est proposée l’organisation « Alouma » qui les oriente vers des directions moins pernicieuses et les assiste durant tout leur service. Ne soutiendrait-on pas celui qu’on voit tomber ?


Un peu dans le même esprit, l’institut « Tsaholi Véroni Tochévet Tsion » (« Réjouis-toi et Chante, Toi qui habites Sion », nom emprunté à Is. XII, 6) -qui va bientôt s’ouvrir- a pour but de permettre à celles qui veulent s’engager dans l’armée de fortifier leur foi et d’approfondir leurs connaissances en matière de Thora, initiative on ne peut plus louable.


Les paroles élogieuses envers ces institutions ne signifient nullement que nous légitimons cet engagement. C’est pour nous une manière d’exprimer notre sentiment de responsabilité à l’égard de notre peuple, même lorsqu’il s’écarte de la conduite que nous a prescrite la Thora.


Les cadres de préparation à l’armée existent sous plusieurs formes mixtes, non religieuses ou conservat=rices. Ainsi, l’institution religieuse ci-dessus mentionnée trouve tout naturellement sa place.


Qu’après le stade « réjouis-toi et chante », nous puissions voir celui de « toute resplendissante est la fille du roi dans son intérieur » (Ps. XLV, 14).