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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Bo »

N° 550 Paracha « Bo » – 6 shvat 5766 – ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« LA TERRE S’EMPLIT DE « HAMMAS » (Crime)


Le Rav Tzvi Yéhouda Kook avait l’habitude de raconter à ses disciples qu’un groupe d’universitaires lui avait suggéré de se rencontrer avec des personnalités musulmanes considérées pour échanger des idées sur les questions d’actualité. Le Rav ne déclina pas l’idée, à condition, disait-il, que les Arabes reconnaissent notre droit à Eretz Israël. « J’attends toujours qu’ils fassent « téchouva » (se repentent) », concluait-il dans une boutade. Il n’a jamais dérogé à cette condition, à savoir ne pas entamer de dialogue avec les Arabes tant qu’ils ne reconnaissent pas notre droit de posséder l’Israël biblique.

Depuis la Guerre des six Jours et la libération de Jérusalem, les gouvernements –de droite comme de gauche- ont cherché à entamer le dialogue avec eux, à partir de conditions préalables, admettre le principe mensonger que les Arabes peuvent avoir aussi des revendications sur Eretz Israël. Par-là, ils renonçaient à notre argumentation légitime prônée durant les deux mille ans d’exil, Acte de Foi de tous les Juifs, qu’Eretz Israël n’appartient qu’aux Juifs, comme la Thora le proclame constamment. D’ailleurs, Dieu l’avait déjà promis à Abraham. « Il conclut une alliance avec Abram, (il ne s’appelait encore Abram) en disant : « J’ai octroyé ce pays à tes descendants » (Gen. XV, 18).

Par cet argument fallacieux, les Arabes sont parvenus à influencer une partie des hommes politiques et de notre peuple avec, pour conséquence, un état de faiblesse qui s’exprime en actes, par les accords dégradants et dangereux d’Oslo, les « Plans de Séparation » sous leurs différentes formes et, finalement, l’expulsion -par la force- de Juifs de leur propre pays, ce que les Arabes et le monde considèrent comme une victoire et comme preuve que le terrorisme paie.

Ceci étant – La victoire de ceux qui veulent spolier (« ‘Hammas », idée de prendre de force, d’assassiner ; nom du mouvement terroriste fanatique musulman bien connu) oblige la nation et ses dirigeants -de toute obédience politique- à réviser leur position sur notre relation à Eretz Israël et sur les Arabes. Ils doivent reconnaître que la disposition à négocier avec eux était une erreur de principe, tant qu’ils ne reconnaissent pas sincèrement notre droit de posséder l’ensemble de notre pays. Il faut aussi trouver les moyens de renforcer le moral de la nation en lui insufflant une dimension politique et sociale fondée sur la conviction que notre renaissance nationale vise aussi à éclairer l’humanité, vocation universaliste si souvent enseignée par les Prophètes. Inversement, chercher à la contrarier revient à éteindre la « Lumière du monde » et à défendre les antivaleurs de l’obscurantisme.

Comme souvent mentionné ici, nous devons reprendre pied avec notre identité authentique. Par-là, nous retrouverons notre fierté et puiserons la force et la vaillance de nous opposer à nos ennemis. Alors, seulement, nous obtiendrons la paix voulue par Dieu, implorée quotidiennement dans nos prières, « L’Eternel donnera la force à Son peuple et le bénira par la paix » (Amida » fin ; passim).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.




RAV SHLOMO AVINER

NE PRENONS PAS LES RABBINS POUR DES MAGICIENS


Les rabbins ne sont pas des magiciens qui chambouleraient l’ordre établi et résoudraient tous les problèmes par des bénédictions. Certes, nos Sages enseignent que « lorsqu’on a un malade chez soi, on va trouver le Sage pour qu’il implore miséricorde » (Traité « Baba Batra » page 116 a). L »auteur du « Nimouké Yossef » explique que, dans ce cas, l’usage est de demander au rabbin de la « yéshiva » de prier pour lui » (sur op. cit.), ce que prescrit également le « Rama » (Sur Ch. A. Yo. D. 335, §10). Mais cela ne suffit pas. « La prière, la « téchouva » (repentir) et la « tsédaka » (aumône) abrogent les mauvais décrets » (Prière de Kippour).

Le pouvoir du rabbin émane de sa prière. Nos Sages expliquent qu’il est si affecté par les souffrances du malade qu’il devient lui aussi malade (Traité « Bérakhot 12 b). On se rend auprès du rav pour recevoir des bénédictions sur tout, quasiment, comme s’il était « bénisseur attitré ». Or on se trompe si l’on pense qu’on doit être passif et qu’on doit laisser agir le magicien. Au contraire, on doit accomplir les trois bonnes actions ci-dessus mentionnées, sans parler de celle d’étudier la Thora, d’accomplir les « mitsvot », de craindre l’Eternel et d’acquérir de bonnes qualités morales. C’est ce qu’enseigne la Thora –orale et écrite- quitte, ensuite, à consulter le rav pour lui demander de prier ou de bénir. On ne résout pas les problèmes d’un coup de baguette magique mais par un laborieux travail sur soi. Il n’est pas souhaitable d’importuner le rav par des questions qui ne relèvent pas de sa compétence, la médecine ou l’économie, par exemple, même s’il a de l’expérience en la matière. L’auteur du « Tania » se plaignait d’être importuné par des questions d’ordre matériel, de subsistance, par exemple. Nos Sages n’ont-ils pas enseigné que la source de la subsistance et la date de l’arrivée du Messie font partie des sept questions qui échappent à l’individu – Y compris au rabbin- ?!

Ce qu’il est dit de lui, « qu’il est de bon conseil », concerne la Thora » (Rav Kook, « Iguérot Hakodesh », 22). On peut donc le consulter sur toutes les questions – même matérielles- pourvu que, d’une manière ou d’une autre, elles aient trait à la Thora, au sens le plus large du mot. Ce n’est pas un spécialiste mais il peut indiquer la portée morale de tel comportement ou de telle décision. En général, ses conseils découlent du bon sens et ont constamment pour objet l’obligation de prendre en compte la Thora, de réserver un temps pour l’étude et d’éviter les divertissements pernicieux, télévision et autres.

En aucun cas, le rav n’est tenu de tout connaître, même s’il se fait un plaisir d’aider. Avant tout, on doit s’assumer, car il n’y a pas de remède magique. Moïse lui-même et les prophètes n’ont pu empêcher la Faute du Veau d’Or ni la destruction du premier Temple.

Eretz Israël fait partie de ces valeurs qui exigent un dévouement qui peut aller jusqu’au sacrifice de la vie. Si on la donne, on ne doit pas avoir l’arrière-pensée qu’on bénéficiera d’un miracle qui risquerait fort de ne pas avoir lieu. Au contraire, on doit s’inspirer de l’exemple de ‘Hanania, Michaël et Azaria qui, comme l’explique Rachi, étaient déterminés à « se sacrifier sans prendre en compte que Dieu leur ferait un miracle » (Rachi ad loc.).

Dans le même esprit, avant de prendre les armes contre les Hellènes, Yéhouda Makabi a dit à ses troupes : « Faisons ce que nous devons, et que Dieu fasse ce qu’Il estime être bon ». (‘Hashmonaïm 3, §60).

Se faire un rav (« Maximes des pères » I, 6), lui embrasser la main, fréquenter les érudits en Thora et faire preuve de ferveur religieuse ne suffit pas. L’essentiel est d’apprendre à bien se connaître, à améliorer ses qualités morales, à craindre l’Eternel, à être zélé dans l’étude de la Thora, à se montrer généreux et à aimer son prochain comme soi-même.

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi, spécialisé dans les sujets kodech, hébreu/français)