Shiur Video

Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Vaïgach »

N° 546bis5 Paracha « Vaïgach » 7 tévet 5766 – ב »ה

RAV DOV BIGON
CECI ETANT

UN « DIRE » DE LA THORA

Lorsque les Justes croient en eux-mêmes, dans leurs forces immenses et dans la sainteté de l’âme transcendante, ils intensifient davantage encore l’union avec le Très-Haut… Ils font descendre dans ce bas monde le Flux Divin de vie empli de sainteté, de délice, de quiétude, d’aptitude à guérir, de longévité et de fécondité. La lumière du repentir et la joie de pratiquer les commandements s’amplifient dans le monde (« Orot Hakodesh » IV, 464).

LE MESSIE DESCENDANT DE YOSSEF ET LE MESSIE DESCENDANT DE DAVID

Yossef, le Juste, symbolise « le rêveur » (Gen. XXXVII, 19, et celui qui fait l’herméneutique des rêves, vivant, semble-t-il, dans le monde des chimères et de l’imagination. En réalité, il est extrêmement intelligent, comme le constate pharaon : « Nul n’a autant de discernement et de sagesse que toi » (ibid. XLI, 39)).

Personnalité complexe, il vit sous l’inspiration de ses rêves, sachant pertinemment qu’ils finiront par se réaliser.

Paradoxalement, en apparence, c’est aussi « un homme qui réussit » (ibid. XXIX, 2), capable de gérer l’économie égyptienne et de la préparer aux années de famine. Il est intimement convaincu que tout ce qui lui arrive est le prélude à la réalisation de ses rêves, au plus bas, dans une geôle égyptienne, ou au plus haut, vice-roi d’Egypte. Mais, plus que tout autre rêve, il vise à concrétiser celui de l’engendrement du peuple d’Israël en Egypte. Il sait donc saisir comme un tout la dimension bassement matérielle incarnée par sa vie dans le palais de Pharaon, et la dimension céleste et divine du rêve.

Ceci étant – « Quand l’Éternel ramena les captifs de Sion, nous étions comme des gens qui rêvent » (Ps. CXXVI, 1). Par anticipation, nos Sages ont vu dans le rassemblement des dispersés et la création de l’État d’Israël, l’incarnation du « Messie descendant de Yossef » (cf. « Kol Hator », des disciples du « Gaon de Vilna »). De même que Yossef avait tous les talents pour permettre à l’Egypte de prospérer matériellement, ainsi notre génération a également celui de promouvoir l’Etat sous sa dimension matérielle. Mais il ne s’agit là que de la première phase.

Le Rav Kook expliquait en substance qu’on doit dépasser cette phase car l’État n’a pas seulement pour but d’unir notre peuple en nation mais aussi celui d’aspirer à unir l’ensemble de l’humanité dans une même unité, qui invoquerait uniquement le Nom de Dieu, deuxième phase, celui du « Messie descendant de David » (Rav Kook, « Orot », 109).

Dans le même esprit, à propos de la demande constamment formulée dans la prière : « Achemine-nous, (en tant que) résurrection, vers notre pays », nos Sages expliquent que le mot « résurrection » (« kommémiut » renvoie à ces deux phases, prenant pour fondement exégétique les deux lettres « mem » de ce mot. La première phase, la résurrection nationale, est celle du « Messie descendant de Yossef » ; de là, le passage à la deuxième, la résurrection spirituelle et le dévoilement de sa dimension cosmopolite, celle du « Messie descendant de David ».

Heureuse fête de  » ‘Hanouka » !

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.




RAV SHLOMO AVINER

S’ELEVER AU DESSUS DE LA MELEE


Premier récit – Je suis officier de carrière Je fais du stop, une voiture s’arrête.

« Changez de chemise s’il vous plaît ».
« Je n’en ai pas d’autre ! »
« Eh bien ! Enlevez-la. Qu’avez-vous dessous » ?
« Des « tsitsiot » ! »
« Et dessous ? »
« Un Juif ».
« Je ne peux pas vous prendre à cause de votre chemise de l’armée d’expulsion ».
« Je n’y ai pas pris part ! Je sers dans la région de Hébron et habite une implantation ».
« Bon, je vais vous prêter la mienne ».
« Non merci ! » Il avait dépassé les bornes.

Furieux, un autre conducteur qui avait entendu la conversation lui dit : « Pourquoi ne lui tirez-vous pas dessus ?! »…


Deuxième récit – Je suis sergent. J’ai été invité au mariage d’un de mes soldats. Lorsque je suis entré dans la salle, un membre de sa famille est venu vers moi pour me demander d’ôter mon uniforme, me disant à sa décharge qu’il avait préparé d’avance des chemises blanches pour les soldats.

Comme je n’ai pas honte de mon habit militaire, je suis allé féliciter le jeune marié avant de m’attabler. Après quelques minutes, deux personnes se sont présentées à moi pour me persuader d’enlever l’uniforme. C’en était trop. Je leur ai expliqué que je ne voulais pas me quereller avec elles et je suis allé trouver le jeune marié pour lui dire que j’étais obligé de m’en aller, ce que je fis.

Troisième récit – Grâce à Dieu, j’ai une grande famille et de nombreux petits enfants. Jusqu’à l’expulsion, une profonde harmonie régnait parmi nous mais, depuis, mes enfants se sont fâchés et ne peuvent plus s’asseoir ensemble à une même table à cause de leurs divergences d’opinions qui les font se quereller. Le Shabbat, nous les invitons à tours de rôle.

Question – Qu’en sera-t-il ?

Qualitativement de grande valeur, nous sommes cependant bien peu nombreux. Nous devons donc être unis, constatation qui vaut aussi bien pour les Juifs religieux et pour notre peuple dans son ensemble.

Idéalistes, nous devons néanmoins veiller à ne pas tomber dans le fanatisme et accepter aussi ceux qui ne partagent pas notre conception du monde. On ne doit pas juger uniquement suivant la rigueur mais lui associer aussi la générosité. Même si on estime que l’armée s’est passablement politisée et dévoyée, on doit toujours avoir à l’esprit les grandes qualités d’âme et de sacrifice de ceux qui, si nombreux, en font partie. Bien plus, cela nous oblige non seulement à en faire également partie mais aussi à lui donner des soldats et des officiers d’élite et idéalistes.

Souvenons-nous de ce qu’enseignait le Rav Tzvi Yéhouda : la Providence Divine agit en nous, dans les situations éclatantes, comme celle de la générosité Divine qui se dévoile au matin comme dans celles, compliquées, de la foi, latente bien qu’existante, dans la nuit (inspiré de Ps. XCII, 3).

Souvenons-nous aussi toujours que, malgré toutes nos imperfections, politiques et autres, nous opérons notre renaissance nationale, que rien ne peut l’arrêter et qu’en permanence Dieu est bien disposé à notre égard.

Loin de donner libre cours aux pensées malveillantes, on doit au contraire s’élever au-dessus de la mêlée, aimer sans limite chaque membre de notre peuple et comprendre « Qu’il choisit Son peuple Israël avec amour » et « qu’Il aime Son peuple Israël » qui, en retour, atteste de l’Unité de Son Nom Divin par la lecture du « Chéma ».

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi, spécialisé dans les sujets kodech, hébreu/français)