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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Vayéra »

N° Paracha « Vayéra » – 10 mar’hévan 5766 – ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

ABRAHAM, LE SYMBOLE DE LA BIENVEILLANCE


Lorsque les gens de Sodome et Gomorrhe eurent dépassé toutes les limites de la perversion, Dieu décida de les exterminer; Cependant, avant de le faire, Il tint à en informer Abraham. « Cacherais-je à Abraham ce que Je vais faire ? … Abraham doit devenir une nation grande et puissante, et par lui seront bénies toutes les nations du monde. » « Ce n’est pas bien de commettre cet acte », explique Rachi, « sans lui en faire part… Je l’ai appelé « Père de toutes les nations » (notaricon construit sur son nom), et exterminerais-je les enfants sans en informer le père, Mon bien-aimé ? » Or les gens de Sodome commettaient les fautes les plus graves si bien qu’à première vue le grand Patriarche aurait pu fermer les yeux. Mais le « bon œil » est l’une de ses qualités primordiales. Par lui, Abraham avait un regard aimant sur Dieu et les hommes, aussi éloignés de Dieu fussent-ils. C’est pourquoi, par amour, il fit tout pour leur trouver des circonstances atténuantes. « Anéantirais-tu vraiment l’innocent avec le coupable ? Suppose qu’il existe cinquante innocents dans la ville ? Juge du monde entier, ne ferait-Il pas justice ? « Quand Il eut achevé de parler à Abraham, Dieu [le] laissa et Abraham s’en retourna chez lui » (cf. (cf. Gen. XVIII in extenso). Alors, seulement, « l’avocat de la défense (en faveur d’Abraham) étant parti, celui de l’accusation (contre Sodome)) continua son plaidoyer » (Rachi sur op. cit. 35).

Ceci étant – En descendants du grand Patriarche, nous avons hérité ses qualités singulières, ce qui vaut pour l’âme collective de la Nation comme pour l’âme individuelle, le regard bienveillant étant la plus importante. Elle recherche le bien en toute chose, « sympathie » envers les personnes, à l’instar d’Aaron, le grand Prêtre (cf. Maxime des Pères I, 12). Mais avoir ces qualités en potentiel ne suffit pas, on doit les extérioriser grâce à une bonne éducation, l’une des principales préoccupations du « géant de la foi » :
« Car Je sais qu’il ordonnera à ses fils et sa maison après lui de veiller à suivre la Voie de Dieu, en pratiquant la charité et la justice » (ibid. 29).

De tout temps, notre peuple a perpétué les nobles qualités d’âme des Patriarches, origine du choix de Dieu pour Abraham, ce qu’on proclame tous les jours dans la Prière du matin : « Tu es celui qui est, Eternel notre Dieu, qui a choisi Abram (père de l’identité humaine réussie), qui l’a sorti de la Chaldée et qui l’a renommé « Abraham » (père de l’identité juive réussie) en le jugeant digne de confiance ». Conséquemment, Dieu nous a aussi gratifiés de ce choix, étant restés fidèles à ces valeurs : « Il nous a choisis d’entre tous les peuples (Bénédictions sur la Thora) « avec amour » (Bénédiction qui précède le « Chéma »).

Fidèles à notre vocation, nous devons donc enseigner la nature et la destination de notre peuple en tournant nos regards vers nos racines, « Jetez les yeux sur le rocher d’où vous fûtes taillés, sur le puits de carrière d’où vous fûtes extraits. » (Is. LI, 1).
De la sorte, avec joie et assurance, nous nous acheminerons vers la Délivrance pleine et entière tant espérée.

RAV SHLOMO AVINER

HONORER SON PERE ET SA MERE
EST UN COMMANDEMENT DE LA THORA?
LE SAVIEZ-VOUS


Occuper Eretz Israël est un commandement bien connu de tous ; mais celui d’honorer son père et sa mère semble être tombé en désuétude. Permettez-moi de vous livrer un enseignement encore inouï : les deux commandements se complètent, comme le dit explicitement le verset : « Honore ton père et ta mère. Alors, tu vivras longtemps sur la terre que l’Eternel ton Dieu te donne » (Ex. XX, 12). Il est donc, lui aussi, « national religieux ».

Je ne parle pas de l’époque où, enfant, vous manquiez de respect à vos parents mais de celle-ci, où, ayant vous-mêmes des enfants, vous êtes à même de comprendre le cœur d’un père. N’êtes vous pas intelligent, respectueux de l’Eternel, et veillant scrupuleusement à l’Etude et à la pratique ? Pourquoi n’allez-vous pas chez vos parents ou ne leur rendez-vous pas visite vous qui, constamment, cherchez des échappatoires, au point qu’ils s’imaginent vous importuner ?! Assurément, les grands-parents sont critiques et se mêlent souvent de vos affaires. Néanmoins, faudrait-il aussi vous rappeler qu’il faut savoir être reconnaissant ? Vous n’aurez pas assez d’une vie pour leur rendre tout le bien qu’ils vous ont fait. Pourquoi ne pas saisir l’occasion de leur en redonner une infime partie ? La reconnaissance envers Dieu commence par celle due aux parents (cf. Maïmonide ; « Séfer Ha’hinoukh ») car, comme l’enseignent nos Sages, « trois participants coopèrent à l’action de l’homme : le père, la mère et Dieu ». Franchement, ne leur devez-vous rien ? Si vous étiez conscient de tout ce qu’ils ont enduré dans leur vie, vous les verriez sous d’autres yeux. Sachez-le, vos enfants se comporteront avec vous comme vous avec vos parents, ils voient en vous un exemple. A plus d’un titre, l’attitude négative envers vos parents reflète celle que vous avez envers vous-même, de sorte que vous risquez d’être toujours malheureux. D’ailleurs, vous ne les changerez pas. Les efforts, tournez-les plutôt vers vous et révisez vos positions. Par-là, vous vous comporterez autrement. On n’obtient que les objectifs qu’on s’est fixés. Vous serez heureux lorsque vous verrez vos parents d’un œil favorable. L’honneur dû aux parents est une mitsva dont on récolte les fruits dès ce monde-ci (d’après Traité de la « Michna » « Péa » I, 1). Un défi, sans nul doute, comme le signalait notre Maître, le Rav Kook. Il expliquait en substance que ce commandement avait le pouvoir d’attendrir les cœurs les plus endurcis grâce « au sentiment de la reconnaissance, profondément enraciné dans le cœur » (cf. « Eyn Aiya » « Shabbat » 21, §14), défi qui sublimera toute votre personne.

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi, spécialisé dans les sujets kodech, hébreu/français)