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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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Paracha « Réé »

N° 528 Paracha « Réé » 29 Ména’hem av 5765 – ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« LES HABITANTS DES VILLES FRONTIERES IRONT DE VILLE EN VILLE
SANS QUE PERSONNE N’AIT PITIE D’EUX


En expulsant les Juifs de Goush Katif et du nord de la Samarie, le pouvoir en place a créé un état de crise grave au sein du peuple. Sans pitié, comme si cela ne lui suffisait pas, il laisse ces déracinés errer de ville en ville, comme l’avaient vu nos Sages par anticipation.

A l’approche de l’arrivée du Messie, enseignent-ils, -entendu par-là, à l’époque de la Renaissance nationale, la nôtre- une crise grave au niveau des valeurs et de la morale frappera la nation, la société et la famille. L’effronterie ira en s’intensifiant, les valeurs sacro saintes seront battues en brèches, la cellule familiale se désagrégera, on aura pour ennemi les gens de sa (propre) maison, la génération ressemblera à la face du chien et l’on n’aura d’autre secours que notre Père céleste (d’après Traité « Sota » 39, b).

Ceci étant- En ce moment, précisément, on doit tirer les leçons des derniers événements et reconsidérer la situation au niveau national, social et individuel face aux défis et aux dangers qui guettent notre peuple, l’Etat et Eretz Israël.

En premier lieu, on doit tout mettre en œuvre pour alléger les souffrances des expulsés de Goush Katif en palliant leurs problèmes de logement, d’éducation et de subsistance. L’obligation -de la première urgence- engage d’abord le gouvernement et la nation tout entière mais aussi le simple particulier.

Le « Plan de Séparation » a eu pour origine le fait que des couches de la population se soient coupées de la foi et de la Thora, sources de vie d’où les habitants des implantations puisent leur force. Pour remédier à cette situation, on doit se rapprocher de ce public éloigné du Judaïsme et le rattacher aux Sources juives, dans un esprit d’amour et de foi. La séparation d’avec ces racines a entraîné le Plan de Séparation.

De toute urgence, on doit renforcer l’identité juive. Par l’étude et l’explicitation de l’identité, de la spécificité et de la destination de notre peuple, celui-ci puisera de nouvelles forces.

Le « Machon Méïr » a pris sur lui de s’atteler à cette tâche et œuvre à la création du mouvement : « Israël, peuple éternel ». Le mouvement s’est fixé pour objectif de vivifier le patrimoine, l’identité, la spécificité et la destination de notre peuple.

Nous prions et espérons que ce mouvement, encore à ses débuts, prendra de l’ampleur, qu’il opérera un changement d’ordre spirituel au sein de la nation et que nous verrons se réaliser la prophétie : « J’épancherai sur vous des eaux pures afin que vous deveniez purs de toutes vos souillures, Je vous purifierai de toutes vos abominations, Je vous donnerai un cœur nouveau et Je vous inspirerai un esprit nouveau. J’enlèverai le cœur de pierre de votre sein et Je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous Mon esprit et Je ferai en sorte que vous suiviez Mes statuts et que vous observiez et pratiquiez Mes lois » (Jez. XXXVI, 25-27).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER

CA, C’EST UNE ARMEE ?!


Question – Si l’armée doit se comporter ainsi envers nous et expulser des familles entières d’une partie de notre pays, alors je n’en fais plus partie et ne veux plus y servir. Je suis déçu par elle au plus profond de moi-même. Une armée qui me frappe n’est plus la mienne mais une armée misérable qui, pendant quatre ans, n’a pas protégé les Juifs contre les obus de mortier et qui, maintenant, utilise toute sa force pour expulser des mères et des enfants amputés ! Nous aussi faisions partie de l’armée mais maintenant, nous abdiquons. Nous nous étions sacrifiés et c’est comme ça qu’ils se conduisent envers nous ? Eh bien ! Nous leur rendrons la monnaie de leur pièce.

Réponse – Vous ne servez pas dans l’armée pour ceux que vous appelez « eux » mais pour le peuple d’Israël. En quoi est-il responsable s’il n’a rien fait de mal ? Pourquoi perdrait-il un soldat ou un officier de valeur comme vous alors qu’il a besoin d’eux comme de l’air qu’il respire ?! Un peu comme cette mère qui, après avoir été battue par son mari, quitte la maison. En quoi son bébé qui doit téter est-il responsable ?!

Constamment, on doit avoir à l’esprit que 300 millions d’ennemis nous entourent, 3 millions à l’intérieur, sans parler de tous ceux qui les aident, superpuissances et autres. Pour leur faire face, on a besoin d’une armée puissante. Sans elle, à Dieu ne plaise, ils nous auraient égorgés et auraient spolié notre pays en un jour. L’armée ne s’occupe pas seulement de l’abjecte expulsion mais elle protège aussi notre peuple et notre pays. Elle exécute des décisions prises à la majorité et, en général, ce qu’elle fait est positif. Assurément, elle jette des Juifs à la rue ; néanmoins, elle reste sur le qui-vive. Si l’ennemi décide d’attaquer elle peut riposter dans les plus brefs délais. A preuve, il n’a pas mis à profit la situation présente pour essayer de nous exterminer, elle est une force de dissuasion. C’et pourquoi, même en temps de paix, on considère un soldat mort lors d’un accident de l’armée comme « tombé dans l’exercice de ses fonctions ».

En étant dans l’armée, on accomplit une mitsva importante et pure, même si le président de l’Etat l’a souillée, un peu dans le sens où Dieu disait de Lui construire un Sanctuaire et Il résiderait dans leur impureté (cf. Rachi sur Ex. XXV, 8). L’armée n’a pas été inventée par Sharon. Partant, la perplexité à son égard est vide de sens.

Un jour, « à Saint-Jean d’Acre, Raban Gamliel se lavait dans un bain dit « d’Aphrodite ». « Dans votre Thora », lui demanda Proklos fils de Philosophos, « n’est-il pas écrit : « Que rien de ce qui y fut éclaré Tabou ne reste entre tes mains » (Deut. XXX, 18 ; allusion aux idoles, la déesse Aphrodite, par exemple). » – « Dans un bain », lui rétorqua-t-il, « on ne répond pas ». Lorsqu’il en fut sorti il lui dit : « Je ne suis pas entré dans son domaine, c’est elle qui est entrée dans le mien. On n’a pas dit (l’intention n’a pas été) : « Faisons un bain pour Aphrodite » mais « Faisons (une statue d’) Aphrodite pour embellir le bain » (Traité « Avoda Zara » 42 b, « Michna) ; cf. Rachi et le « Raavad). Dans le même esprit, on n’a pas créé l’armée pour expulser des Juifs. C’est le président de l’Etat qui, par démence, a décidé de lui assigner cette fonction et doit donc être tenu comme seul responsable.

En soi, l’armée israélienne est bonne et permet de pratiquer simultanément trois mitsvot :

1. Sauver notre peuple, menacé de mort.

2. Délivrer, peupler et conquérir le pays.

3. Sanctifier le Nom de Dieu, qu’un non Juif ne frappe pas un Juif –ce qui est un blasphème- mais qu’un million de Juifs se portent au secours d’un Juif, « comme un seul homme, d’un même élan. » Assurément, l’armée est loin d’être parfaite (servir à des fins préjudiciables, présence de soldates, vulgarité, manque de fermeté)), mais on doit s’armer de patience. Même David avait eu des démêlés avec son armée, Avec Yoav, en particulier, (cf. I, II, 5), qui avait tué deux hommes bien plus justes que lui (cf. ibid. ibid. 32) mais, combattant inégalable, il était indispensable dans la lutte contre nos ennemis même si, parfois, il nous a porté préjudice (cf. Responsa du « Rachbba » 5, 238).

Nous –nationaux religieux- n’avons pas fait l’armée pour faire de l’esbroufe ou pour des questions de prestige mais pour accomplir une mitsva, pour notre peuple et pour l’honneur dû à l’Eternel, mission que nous poursuivrons.

Il est très facile de quitter l’armée sous prétexte qu’elle n’est pas absolument pure, argument des « grandes âmes » qui ne daignent pas prendre part à une entreprise tant qu’elle n’est pas absolument pure, ceux dont les mauvais ont tout à gagner car ils peuvent se déchaîner librement.

Peut-être, à court terme, serait-il préférable de s’en aller en claquant la porte ; mais, à long terme, on ne doit pas quitter l’armée, expression, parmi tant d’autres, du sacrifice de soi. Les mauvais, ce ne sont pas les soldats, mais le chef de l’Etat et les membres de la Knesset qui ont détruit des villes et des familles entières.

Quant à nous, plus que jamais, nous continuerons à servir dans l’armée. Cela sera plus difficile, sans plus. Nous sommes heureux que notre armée soit puissante, peinés qu’elle ait été utilisée à des fins pernicieuses. Avec fierté, nous suivrons la voie que nous ont tracée nos ancêtres, guerriers, les Patriarches, Moïse et Josué, David, Yéhouda Makabi et tant d’autres, pour la joie de notre Dieu et de notre peuple.