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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Kora’h

N° 519 – Paracha « Kora’h – 25 sivan 5765 – á »ä –

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« IL A DIFFERENCIE ISRAEL DES AUTRES PEUPLES »

A première vue, Kora’h avait raison d’arguer contre Moïse et Aaron : « Tous les membres de la communauté sont saints et Dieu est avec eux » (Nom. XVI, 3.), puisque effectivement nous sommes un peuple de justes et de saints. Mais, poussé par la recherche des honneurs, il n’avait pas dit toute la vérité. Certes, notre peuple possède bel et bien ces qualités, mais à l’instar de bien d’autres domaines, elles ont différents degrés.

Kora’h et sa faction voulaient estomper les différences inhérentes à notre peuple pour le diriger à la place de Moïse et d’Aaron. En réalité, lorsqu’on estompe la notion de « degré » et de « différentiation », on obtient le résultat inverse, le chaos et l’anarchie, ce qu’expliquait Rachi à propos du verset : « [Demain] matin, Dieu montrera qu’Il connaît le Sien, qu’Il sait qui est saint, et Il le rapprochera de Lui » (Nom. XVI, 5). « Dieu a établi des distinctions dans le monde. Pourriez-vous abroger celle du matin et du soir ?  » Ou encore : « Ce fut soir et ce fut matin » (Gen. I) De même, Il a distingué Aaron pour le sanctifier » (Rachi ad loc.).

La différenciation au niveau du temps, de l’espace et de l’homme est un fondement de la réalité. On doit différencier le saint du profane au niveau du temps (le Chabbat des jours profanes), de l’espace (Israël des autres pays), de l’homme (le peuple juif des autres), comme on l’affirme dans la « Havdala » : « Lui (l’Eternel) qui différencie le sacré du profane, la lumière des ténèbres, Israël des (autres) peuples, le septième jour des six jours du faire ».

Ceci étant – Actuellement, d’aucuns prônent qu’Israël doit être « l’Etat de tous ses habitants » dans le but de faire disparaître son caractère juif ; ou encore, « la séparation de l’Etat et de la religion », ce qui lui retirerait son âme ; ou encore : « l’Etat d’Israël est un pays comme les autres », expressions qui ont pour origine l’idéologie de Kora’h, matérialiste et superficielle qui ne tient pas compte de la distinction entre le sacré et le profane inhérente au temps, à l’espace et à l’homme.

Finalement, la position de Kora’h et de sa faction a été récusée par les faits ; celle de ses disciples spirituels du moment – qui vise à extirper la sainteté de notre vie et de l’Etat – le sera aussi. Alors, tous ensemble, nous verrons resplendir, sur Sion, une Lumière, nouvelle » au plus vite, de nos jours, Amen.

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.



RAV SHLOMO AVINER

ETRE UN PEUPLE COMME LES AUTRES DANS NOTRE PAYS

Question – J’estime qu’on doit être un peuple normal dans notre pays, regarder la télévision et jouir des autres médias que notre époque met à notre disposition. Assurément, ils ne sont pas sans dangers, mais on ne fuit pas les problèmes, on les combat. On ne jette pas sur eux l’anathème mais on choisit soigneusement ce qu’on veut voir.

Réponse – Je ne comprends pas ce que vous voulez dire. A table, apporteriez-vous du cochon pour vous prouver que vous pouvez surmonter la tentation, ou autres actes de ce genre ? On doit lutter de toutes ses forces lorsque, contre son gré, on est confronté à une situation où l’on risquerait de fauter. Mais serait-on « normal » si, intentionnellement, on allait se jeter dans la gueule du loup ?! Dans la rue, les gens ne s’habillent pas « normalement » ; c’est pourquoi le « Gaon de Vilna » prescrivait : « Lorsqu’on est sur le point de sortir, on demandera à Dieu de ne pas succomber – ne serait-ce que par la pensée – à la faute » (Orkhot ‘Haïm », « Kéter Rosh », 135). Il disait aussi : « Même les premiers Sages n’étaient pas à l’abri des mauvaises pensées… Lorsqu’on parvient à s’en libérer, on soumet la « sitra akhra » (les forces du mal) ; mais si on s’y attache, on est (mentalement) gravement malade (ibid., 136). C’est une aberration d’exciter son mauvais penchant pour se prouver qu’on peut le surmonter, ce que l’auteur du « Choul’Hane ‘Aroukh » a érigé en Loi rabbinique : « on ne doit pas lire des livres qui excitent les passions, le « Livre d’Emmanuel » ou les récits guerriers, par exemple… pour ne pas enfreindre l’interdiction : « Ne vous tournez pas vers de faux dieux » (Lev. XIV, 4)… et l’on excite son mauvais penchant. Celui qui rédige ces livres, les recopie ou – ce qui va sans dire – les imprime fait fauter le public (Ch. Or h. 307, 16) ce qui vaut à plus forte raison pour les films.

De même, suivant Maïmonide, l’interdiction : « Ne vous tournez pas vers de faux Dieux » ne concerne pas seulement l’idolâtrie à proprement parler mais aussi les domaines qui peuvent éloigner la personne des principes de la Thora (« Hilkhot Avoda Zara » II, 3) ; ou, pour citer l’auteur du « Séfer Ha’hinoukh » : « Toute pensée qui a pour effet d’annihiler un dire de la Thora » ; opinion qu’il relie à l’interdiction : « Vous ne vous égarerez pas à la suite de votre cœur » (Nom. XV, 39 ; (« Séfer Ha’hinoukh » 213). Et d’ajouter : « De fait, c’est un fondement essentiel du Judaïsme car les mauvaises pensées sont les principes des impuretés… Une transgression en entraîne une autre, une mitsva en entraîne une autre » (Maxime des Pères IV, 5). Si, une fois, on applique sa pensée à satisfaire ses appétits, on suivra ceux-ci plusieurs fois…. Une fois qu’on s’y est habitué, on renforce son mauvais penchant sans cesse davantage ; en revanche, en s’en abstenant, on est constamment content de son sort » « Séfer Ha’hinoukh » 387).

L’affirmation « on choisit soigneusement ce qu’on veut voir » est illusoire et s’oppose à l’interdiction : « Vous ne vous égarerez pas à la suite de votre cœur » (Nom. XV, 39). Lorsqu’on voit soudain dans un film quelque chose de pas bien, l’interrompra-t-on ? Ne soyons pas naïfs ! Le cinéma, la télévision, l’Internet et, maintenant, les portables perfectionnés sont désastreux pour la famille et pour la société. Que de dommages ne causent-ils pas ?!

On sait tous qu’il y a une corrélation entre les films de violence et la violence. A vrai dire, certains estiment qu’il y a « corrélation » mais pas « causalité ». En d’autres termes, les films de violence n’entraînent pas la violence, mais la propension à celle-ci pousse à voir ces films. Malheureusement, les deux opinions sont vraies.

Lorsque les qualités morales sont affectées, on doit aller vers l’extrême inverse (cf. Maïmonide, « Chémoné Pérakim », Chapitre IV), considération à laquelle le Rav Kook a donné une dimension collective (« Arpilé Tohar »). Puisque les médias sont si recherchés par la société, ils doivent être bannis de nous, position qui ne souffre aucun compromis. Nous aspirons à être purs et à respirer de l’air pur et non pollué.

Nous sommes les gens normaux, ceux qui ont su conserver l’esprit sain.

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi, spécialisé dans les sujets kodech, hébreu/français)