Shiur Video

Rabbi Feuillet hebdomadaire
https://vimeo.com/NULL

F – Paracha « Mikets »

N° 698 Paracha « Mikets » -1 tévet 5769 – ב »ה

Paracha « Mikets »

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« JE LES CONSTITUERAI EN NATION UNIE DANS LE PAYS »

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

En allant acheter du blé en Egypte, les frères de Yossef s’accusent les uns les autres et se querellent à propos de la vente du jeune homme : « Mais, se dirent l’un à l’autre, nous méritons d’être punis pour ce que nous avons fait à notre frère. Nous l’avons vu souffrir quand il nous supplia, mais nous ne l’avons pas écouté ; voilà pourquoi ce grand malheur est venu sur nous » (Gen. XLII, 21). En revanche, Yossef, le Juste, voyait, dans la « descente » de ses frères en Egypte, le prélude à la Délivrance : « Dieu m’a envoyé devant vous pour assurer que vous surviviez dans le pays et pour vous maintenir en vie par ces voies exceptionnelles » (ibid. XLV, 7) ; « Vous avez peut-être eu l’intention de me faire du mal, Dieu l’a transformé en bien en donnant naissance, comme c’est aujourd’hui le cas, à un grand peuple » (ibid. L, 20).

La « descente » en Egypte -avec toutes ses conséquences dramatiques- Yossef l’envisage dans une perspective historique divine : « Descendre afin de s’élever (bien davantage) », arriver dans ce pays avec une famille de soixante-dix membres et le quitter en tant que « Peuple saint » fort de plusieurs millions d’âmes.

En revanche, les frères du grand planificateur, en proie à une profonde détresse qu’ils ne peuvent pas dépasser, ont une saisie superficielle et ponctuelle de l’histoire ; ils ne peuvent pas pénétrer le sens caché des événements dramatiques qu’ils vivent, et se rejettent mutuellement la cause de la situation où ils se trouvent ; c’est pourquoi Yossef leur dit : « Ne vous querellez pas en chemin » (ibid. XLV, 24) ou, pour citer Rachi (ad loc.) : « Yossef craignait qu’ils ne se querellent en chemin à propos de sa vente en disant : C’est à cause de toi qu’on l’a vendu car en disant du mal de lui tu as réveillé notre haine à son égard ».

Ceci étant : Nous sommes quasiment engagés dans la campagne électorale. Certains partis politiques saisissent la situation complexe que nous traversons comme les frères de Yossef et s’accusent mutuellement de nos malheurs présents ; d’autres, dans le même esprit, proclament : « Mais… nous méritons d’être punis pour ce que nous avons fait » (ibid. XLII, 21). En réalité, on doit s’élever au-dessus de la mêlée et saisir la réalité avec le regard en profondeur de Yossef, comprendre qu’on s’achemine vers le rassemblement des dispersés, et que la Renaissance nationale n’a pas seulement pour but « D’assurer que vous surviviez dans le pays et de vous maintenir en vie par ces voies exceptionnelles (ibid. XLV, 7), mais qu’elle s’inscrit également dans la perspective messianique de la Rédemption : « Voici, Je vais prendre les enfants d’Israël d’entre les nations où ils sont allés, Je les rassemblerai de toutes parts et Je les conduirai sur leur terre… Ma Résidence sera près d’eux, Je serai leur Dieu et eux seront Mon peuple » (Ez. XXXVII).

De la sorte, nous aurons le privilège de continuer à suivre l’itinéraire historique divin qui a pour finalité la Délivrance.

Heureuse fête de « ‘Hanouka » !

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.

RAV SHLOMO AVINER

LE « MACHON MEIR », UN INSTITUT UNIQUE EN SON GENRE

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

Aider les « yéshivot » (académies religieuses) est une « mitsva » de la première importance, la Thora étant « Un arbre de vie pour ceux qui la soutiennent » (Prov. III, 18), non seulement pour ceux qui l’étudient mais aussi pour ceux qui la « soutiennent » financièrement car, par-là, ils témoignent leur attachement et leur amour à son égard. L’idéal serait de les aider, toutes ; mais personne n’en a les moyens ; c’est pourquoi nos Sages ont prescrit : « Donne la priorité aux pauvres de ta ville » (Traité « Baba Batra 71 a) ; relativement à notre propos, aider d’abord les yéshivot où vous avez étudié, d’où vous puisez votre spiritualité, votre Thora, votre sagesse et votre force d’âme, celles qui puisent à l’esprit du Rav Kook car si vous ne les aidez pas, qui les aidera ?

En particulier, apportez votre soutien financier au « Machon Méïr », institut unique en son genre. Grâce à Dieu, les yéshivot qui se réclament du grand Maître ne manquent pas ; au sens propre, elles sont partout. En revanche, il n’y a qu’un seul « Machon Méïr ». Or il faut répandre la Thora dans la nation tout entière et étancher la soif de ceux qui recherchent la Parole de l’Eternel, éminents érudits comme nouveaux venus au judaïsme, quelle que soit la profondeur de leur engagement- à l’égard de la religion.

Soulignons que l’étude de la Thora est déjà le second stade, le premier étant celui du travail sur soi pour améliorer les qualités morales comme l’enseignait inlassablement le Rav Tzvi-Yéhouda Kook. Un danger guette celui qui, d’emblée, se jette dans le feu de l’étude : risquer d’oublier les qualités de cœur, la morale, le savoir-vivre qui précède la Thora (d’après Sources passim), oublier, tout simplement, la dignité d’homme.

Au « Machon Méïr », l’étude repose sur l’apprentissage des bonnes qualités, l’amour d’autrui et sur la dénonciation de la médisance. La lumière émanant du « Machon Méïr » (« Méïr » : idée d’éclairer) ne brûle pas mais resplendit et réchauffe. Durant des dizaines d’années, elle a illuminé des milliers d’élèves à présent dispersés dans tout le pays, depuis les Sages les plus éminents jusqu’aux Juifs les plus simples, épris de la crainte de Dieu, unis dans un commun amour envers les bonnes qualités morales, la Thora et sa mise en pratique et ce, grâce à cet institut prestigieux et à son directeur, mon ami, l’éminent Rabbin Dov Bigon ; « Mon ami », parce que je le tiens dans la plus haute estime et que, comme disciple du Rav Tzvi-Yéhouda, il fut mon premier Maître.

Libéré de l’armée après la « Guerre des Six Jours », j’entrai pour la première fois au « Merkaz Harav » pour y étudier. C’était l’heure du repas de l’après-midi. Tout nouveau, je m’installai devant une petite table à quatre places et contemplai avec admiration les trois étudiants, âgés par rapport à moi, qui déjeunaient. Soudain, l’un d’eux se mit à raconter une histoire. Avec tact, son ami lui dit qu’il ne voulait pas l’écouter mais l’autre persévérait dans son récit si bien qu’il dut lui signifier à nouveau qu’il ne voulait rien savoir, peine perdue. Finalement, avec un sourire doux et épanoui sur le visage : « Tu ne m’obligeras pas à entendre de la médisance ! » Cet homme, si affable, c’était le Rav Dov Bigon qui, à la yéshiva du « Merkaz Harav », venait de me donner mon premier cours.



Get Pele Yoets Book – www.koltuv.org