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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Kora’h »

N° 673 Paracha « Kora’h » – 25 sivan 5768 – ב »ה

RAV BIGON

CECI ETANT

CAIN ET KORA’h, UNE CONSTANTE DE L’HISTOIRE

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

Caïn et Kora’h ont été induits en erreur par la recherche des honneurs et la jalousie. Tous deux ont fait des offrandes à Dieu qui ont été pareillement déclinées car elles avaient été motivées par l’hypocrisie. Au comble de la jalousie, Caïn a assassiné son frère. C’est pourquoi Dieu « Ne prêta pas attention à Caïn ni à son offrande. Caïn en fut grandement furieux et abattu », d’où son meurtre. Il « Se dressa contre son frère Abel et le tua » (cf. Gen. XXIV).

Poussé par la recherche des honneurs et par la jalousie, Kora’h perdit lui aussi le sens commun. Certes, il offrit de l’encens, voulant paraître Juste et plaider la cause du public en simulant l’indignation : « Tous les membres de la communauté sont saints et Dieu est avec eux » (Nom. XVI, 3). En réalité, il était rongé de l’intérieur par la jalousie et la haine envers Moïse et Aaron. C’est pourquoi il fut aussi puni : « La terre ouvrit sa bouche et les engloutit, eux, leur maison, tous les hommes qui étaient avec Kora’h et leurs biens. Ils descendirent vivants dans les abîmes avec tout ce qui leur appartenait » (ibid. ibid. 32-33).

Les deux pervers, soulignait le Rav Kook affichaient la piété mais étaient corrompus de l’intérieur, comme les chrétiens déclarés. Durant des millénaires, confis en dévotion, ils jalousent et haïssent férocement le peuple juif en prêchant la charité et l’amour désintéressé (cf. « Orot », 32).

Ceci étant – A la génération de la renaissance nationale, l’antisémitisme bat toujours son plein, en Europe en particulier, malgré le paroxysme de l’Holocauste. Mais le mal a aussi gagné les musulmans qui, pourtant, se disent monothéistes. Matin et soir, au non de la religion, ils font retentir leur sinistre hurlement : « Atba’h el yahoud » (« Egorge le Juif ») et, sans relâche, font des préparatifs militaires pour exterminer l’Etat d’Israël.

Aveuglés par la haine, les adeptes de ces deux religions ne parviennent pas à composer avec l’entité juive et la résurrection de notre peuple, choisi par Dieu pour faire Sa louange : « Ce peuple, Je l’ai créé pour Moi, pour qu’il publie Ma gloire » (Is. XLIII, 21). Authentique par essence, il ne se contente pas de croire en l’existence de Dieu mais la vit en actes par la mise en pratique de la Thora. Le jour est proche où l’humanité comprendra aussi que l’Eternel règne sur toute chose, et que, par-delà la pluralité, Son Nom est transcendentalement Un (inspiré de « Alénou Léshabéa’h »)

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER

LE SAVOIR-VIVRE A PRECEDE LE MARIAGE

A ce rythme, mon cher ami, vous ne vous marierez jamais et si oui, vous ferez un mariage boiteux. A vrai dire, vous ne savez pas créer des liens ; or le mariage c’est l’art d’en créer. La raison à ce manque est simple : vous n’avez ni les dons ni le savoir-faire nécessaires.

Soulignons un paradoxe : la femme possède le don intuitif de créer des liens. Et pourtant, dès le lycée, elle consacre beaucoup de temps à étudier la vie de couple. L’homme n’a pas cette sensibilité et n’étudie pas le sujet car il sait tout, ce coq bouffi d’orgueil. C’est pourquoi mon but n’est pas de vous donner les connaissances qui vous manquent mais de vous les réactualiser.

Avant tout, ayez du savoir-vivre. Il n’a pas seulement précédé la Thora, comme l’enseignent nos Sages (d’après « Midrash « Vaïkra » 9, 3) mais aussi le mariage. On entend par « savoir-vivre » un comportement humain essentiellement droit, entendu par-là, avoir de bonnes qualités morales. A titre d’exemples : lorsque la proposition de sortir ensemble a été arrangée, téléphonez à la jeune fille pour la lui confirmer au lieu de la laisser dans le doute. De même, après la rencontre, appelez-la pour lui faire savoir si vous désirez continuer, arrêter, prendre un temps de réflexion etc. mais ne laissez pas planer l’incertitude. Voilà comment on doit se comporter avant comme après le mariage.

Autre exemple : proposez-lui à boire, vous régler l’addition. Dans la « kétouba » (contrat de mariage), ne vous engagez-vous pas à subvenir à tous ses besoins ?! Eh bien ! Prenez le pli dès maintenant. Si vous êtes motorisé, raccompagnez-la chez elle en respectant, bien entendu, les lois rabbiniques relatives à l’interdiction de s’isoler. Si vous ne l’êtes pas, raccompagnez-la jusqu’à la station d’autobus, en respectant cette exigence.

Ensuite, on ne s’attache à une personne que progressivement. Si, d’emblée, l’attachement est violent, il y a fort à parier qu’il disparaîtra comme il est venu, comme tout sentiment brusque, pareil à un feu de paille. « La Délivrance s’effectue progressivement » (Sources, passim), affirmation qui vaut aussi pour celle de l’individu. Ne vous attendez pas à trouver immédiatement la perfection, -vous le comprenez si bien lorsqu’il s’agit de l’Etat- mais armez-vous de patience. L’adéquation entre le personnel et le collectif est un effort de long haleine (cf. « Aiya » Shabbat » 2, §231).

La jeune fille qu’il rencontrait, se plaignait un disciple à son Maître, avait tel et tel défaut ». – « Elle en a bien d’autres, lui rétorqua-t-il, tu les découvriras après le mariage ». – « Rabbi, la connaissez-vous, s’étonna le jeune homme ?! » – « Pas le moins du monde ». – « Alors, Rabbi, d’où le savez-vous ? » – « J’étudie la nature humaine depuis plus de cinq mille ans. Ce que tu recherches, mon jeune ami, c’est un ange. Attends-toi à ne trouver qu’une simple mortelle. D’ailleurs un ange ne se marierait pas avec toi car tu n’en es pas un, « Qui se ressemble s’assemble ». Et le Rabbi d’ajouter à son disciple stupéfait : « A vrai dire, il y en a un, mais il s’est déjà marié avec moi ».

C’est pourquoi, de grâce, soyez patient, il faut du temps pour s’accoutumer à une autre personne, différente, par définition. Certaines propriétés physiques ou psychiques peuvent créer des difficultés mais elles finissent par se résorber, processus qui ne s’accomplit pas du jour au lendemain.

Enfin, sachez investir. Dans ce bas-monde, rien n’est gratuit et notre part de monde futur dépend de celle qu’on a acquise dans celui-ci. Ce qu’on reçoit gratuitement est sans valeur. Il faut investir pas à pas, par l’effort, la pensée, le travail sur soi, la création de liens. Sous le dais nuptial on dit : « Tu m’es consacrée par cette bague comme (le veut) la religion de Moïse et d’Israël ». Par cet objet, nos Sages ont implicitement enseigné que le mariage est un investissement constant, don après don, et que la bague n’est qu’un début. Avant le mariage, habituez-vous à faire des efforts, à comprendre, à exprimer vos sentiments, à écoutez attentivement ceux de votre épouse, à tisser des liens, à estimer et à aimer.

L’Eternel nous a donné un monde merveilleux ; Il nous a permis de s’associer à Lui dans l’œuvre de la création pour qu’elle devienne nôtre, par l’effort, constatation qu’il faut constamment avoir à l’esprit toute sa vie durant.