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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Paracha « Bémidbar »

N° 669 Paracha « Bémidbar » – 26 yar 5768 – ב »ה

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

LA « LEGION DU ROI »

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

Au début des « Nombres », l’Eternel ordonne à Moïse de recenser les enfants d’Israël : « Faites le recensement de toute la communauté israélite. [Procédez] par famille, suivant le lignage paternel, au moyen d’un recensement nominal de tous les hommes, pris individuellement » (Nom. I, 2). « Par amour pour eux, explique Rashi, l’Eternel les recense constamment : lorsqu’ils sont sortis d’Egypte…, lorsqu’ils ont été décimés après la Faute du Veau d’Or…, lorsqu’Il a fait résider Son Immanence parmi eux… Au premier nissan, le Tabernacle fut érigé et le premier yar Il les dénombra » (Rashi sur op. cit.).

Ainsi, l’Eternel qui, « Par amour, choisit (en permanence) son peuple Israël » (bénédiction adjacente à la lecture du Shéma du Matin), le dénombre, comme un berger pour son troupeau, attention toute particulière qu’on rappelle chaque matin dans notre prière en prenant à notre compte les paroles du psalmiste : « Reconnaissez que l’Eternel est Dieu, C’est Lui qui nous a créés; nous sommes à lui, Son peuple, le troupeau dont Il est le pasteur (Ps. C, 3).

Dans le désert, chaque tribu avait sa place et sa fonction déterminées et, de même, le simple particulier à l’intérieur de sa tribu et du collectif tout entier, « Chacun se placera à proximité de la bannière portant l’insigne de sa famille paternelle. Ils camperont à une distance déterminée autour de la Tente du Témoignage » (ibid. II, 2). Et Rashi d’expliquer que chaque bannière avait son insigne, sa couleur et ses inscriptions particulières de sorte que chacun reconnaissait la sienne (cf. Rashi sur op. cité) ; au centre, la tribu de Lévi, à ce point différenciée qu’elle n’a pas été recensée avec les autres : « Ne recense pas et ne fais pas le relevé des Lévites avec les (autres) Israélites » (Ibid. I, 49). « La Légion du Roi, explique Rashi, mérite bien d’être recensée à part ! » Elle avait pour mission de porter le Tabernacle et de pourvoir aux besoins de celui-ci : « Ils camperont [donc] autour du Tabernacle » (ibid. I, 50).

Ceci étant – L’amour de l’Eternel pour notre peuple est immuable, même lorsque nous étions en Diaspora, Lui qui nous a jamais délaissés, comme on le témoigne chaque matin : « Car l’Eternel a fait choix de Jacob, d’Israël Il a fait Son peuple d’élection ; Son héritage, Il ne l’abandonnera pas (reprenant Ps. CXXXV, 3), témoignant constamment sur lui Sa miséricorde (reprenant ibid. LXVIII, 38).

Comme un berger qui conduit son troupeau et qui se réjouit à chaque nouvelle naissance, ainsi, à notre génération, l’Eternel se réjouit à chaque nouveau-né de notre peuple, à chaque nouvelle âme, bonne, qui se dévoile ici-bas. Tout comme alors, à la génération du Retour, chacun d’entre nous saura identifier son origine, sa place et sa mission au sein de son peuple. A l’époque, telle la Légion du Roi, les Lévites occupaient une position centrale, aux deux sens du mot, près du Roi, soumise à Ses ordres. De nos jours, cette mission privilégiée revient à ceux qui étudient la Thora, chargés d’insuffler au peuple l’Esprit, et de le rapprocher de notre Père céleste, avec amour et foi. De la sorte, nous vivrons la promesse : « Il viendra en rédempteur pour Sion et pour les pécheurs repentants de Jacob ; telle est la promesse de l’Eternel. Quant à Moi, dit l’Eternel, voici quel est mon pacte avec eux : Mon inspiration qui repose sur toi et les paroles que J’ai mises en ta bouche ne s’écarteront ni de ta bouche, ni de celle de tes enfants ni de celle des enfants de tes enfants, depuis à présent jusqu’à jamais » (Is. CIX, 20-21).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.


RAV SHLOMO AVINER

YONATHAN POLLARD, UN HOMME QUI EN SAIT TROP

(euxième partie)


3. Plus tard éclata le grand scandale dit de « l’Irangate », l’entreprise secrète la plus sinistre de notre époque, la vente d’armements américains à l’Iran et à l’O.L.P. Le Ministre des Affaires Etrangères de ce pays, condamné à vingt-trois ans de prison, fut finalement gracié par le président, autre bonne raison pour détenir Pollard en prison jusqu’à la fin de ses jours.

1.En 2001, on autorisa la publication d’informations détaillées comme quoi loin d’empêcher l’Irak de fabriquer des armes chimiques, les Etats-Unis fermaient non seulement les yeux mais encore soutenaient cette entreprise en fournissant les matériaux et la technologie nécessaires. Lorsqu’Israël demanda des explications, les Etats-Unis nièrent le fait mais Pollard fournit à notre pays des photos prises par satellites qui prouvaient l’existence d’installations destinées à cet effet, mentionnant en passant que des conseillers allemands avaient aidé à la fabrication de ces armes qui utilisent, entre autres, une substance que les Nazis employaient contre nous à l’époque de l’Holocauste. Plus grave encore : la société américaine qui fournissait les produits chimiques appartenait au vice-président et au Ministre des Affaires Etrangères, bonne raison, aussi, pour que les Etats-Unis souhaitent que Pollard emporte ses secrets dans la tombe. Quant à nous, nous prions pour qu’il soit libéré et pour que triomphe la justice.

Nous ne sommes guère préoccupés par les secrets que dissimulent les Américains, experts dans l’art de tenir deux langages. En revanche, nous le sommes bien plus par l’attitude adoptée systématiquement par l’Etat d’Israël. Au prix de sa carrière et de sa liberté, Pollard nous a transmis des informations de la première importance sur le développement des armements biologiques, chimiques et nucléaires ainsi que sur les fusées balistiques de l’Irak, de l’Iran, de la Libye et de la Syrie destinés à être dirigés contre nous. Pourquoi, en échange, avons-nous expulsé Pollard de l’ambassade d’Israël où il était venu se réfugier ? Pourquoi a-t-il fallu attendre treize ans pour qu’il soit officiellement reconnu « agent secret israélien », et encore, grâce à l’intervention de la Haute Cour de Justice ? Pourquoi ne figure-t-il pas sur la liste officielle du Ministère de la Sécurité pour ne plus avoir le statut de hors la loi, avec le traitement que cela implique ? Pourquoi Pollard et son épouse ne reçoivent-ils aucune assistance financière et, surtout, médicale alors que sa femme est gravement malade ? Pourquoi une pétition signée par cent douze députés de la « Knesset » n’a-t-elle jamais été présentée au président des Etats-Unis ? Pourquoi les membres des différents gouvernements nous ont-ils écoutés poliment, semblant sympathiser et promettant d’étudier le dossier Pollard alors qu’en réalité, ils ont toujours esquivé le problème ? Ne savent-ils pas tout ce qu’il a fait pour nous ? – Oui, mais cela ne les gêne pas. Pourquoi cherche-t-on à nous faire croire qu’il faut agir « discrètement » ? Si discrètement que Pollard croupit en prison depuis vingt-trois ans ? Je le répète, on aurait préféré le voir mort. Par son silence, il aurait cessé d’être gênant. D’ailleurs un agent israélien lui a demandé de se suicider, cela valait mieux pour lui. Mais comme il a refusé d’obéir aux ordres il a été, dès lors, totalement délaissé. Quoi de plus agréable à l’oreille que ce duo israélo américain, « Pollard, on te le demande, quand finiras-tu par mourir ? »

Il en sait trop sur les hauts responsables israéliens qui ont remis aux Etats-Unis tous les documents compromettants pour le condamner, empreintes digitales et autres. Ils craignent même le contrôleur de l’Etat qui mène une enquête sur ce sujet et luttent contre lui.

Non, ce n’est pas par plaisir que je parle de tout cela et j’aurais encore beaucoup à dire. Reprendre, par exemple, à mon compte un article du Rav Yaakov Médan, Directeur de la « Yéshiva du Mont de Sion » paru en octobre 2007. Qui explique avec grand renfort de détails, pourquoi Shimon Pérès, Ehud Barak et Rafi Etan, chacun pour des raisons particulières, en ne reculant devant aucun artifice, tenait tant à la mort de Pollard (cf. op. cit.).

Une fois pour toute, veut-on être un état souverain ou un piètre vassal des Etats-Unis ? Un pays épris de rectitude ou une vile faction d’intrigants ? Se réclame-t-on de notre ancêtre Abraham et de notre Maître Moïse ? Veut-on mettre en pratique le commandement :  » Ne reste pas indifférent quand la vie de ton prochain est en danger » (Lev. XIX, 16) ? Désire-t-on suivre l’exemple de Yonathan qui a donné sa vie pour notre peuple et qui, s’intéresse toujours aux habitants d’Israël et les aime d’un fervent amour, lui qui est tout entier tourné vers les problèmes du collectif au mépris des siens propres ?

Nous continuerons de lutter en sa faveur. Nous sommes revenus à la vie poussés par l’amour, la fraternité, l’entente et l’harmonie, non pas pour retomber dans les abîmes, vils et ténébreux, du passé. Nous voulons diriger notre vie d’après les principes de la morale, de la justice, de la reconnaissance, de la solidarité et de la fraternité, valeurs qui légitiment l’existence de notre pays.

Pour tout renseignement sur Pollard et sur son combat, veuillez consulter le site Internet
www.freepollard.org