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Rabbi Feuillet hebdomadaire
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F – Parasha « Yitro » N° 652

N° 652 – Parasha « Yitro » – 19 shvat 5768 – ב »ה 6

RAV DOV BIGON

CECI ETANT

« UN ROYAUME DE PRETRES ET UN PEUPLE SAINT »

(Traduit et adapté par Maïmon Retbi)

Dieu enseigne à notre ancêtre Abraham le sens de sa vocation dès que celui-ci fait son apparition dans l’histoire : « Je te ferai devenir une grande nation, Je te bénirai… toutes les familles de la terre seront bénies par toi » (Gen. XII, 1-3). Dans le même esprit, un peu avant la sortie d’Egypte, Moïse explique à nos ancêtres que leur grandeur est d’ordre qualitatif et non pas quantitatif : « Vous serez pour Moi un royaume de prêtres et un peuple saint » (Ex. XIX, 6). De même que les Cohanim (prêtres) font passer la bénédiction et le « flux de vie divin » sur notre nation, ainsi celle-ci a la même « influence » (au sens étymologique du mot) sur l’ensemble de l’humanité ; ou, pour rapporter en substance un enseignement du Sforno, notre peuple a pour vocation d’enseigner à l’humanité de connaître et de servir l’Eternel dans une même unité, par-delà leurs différences, et de comprendre que « C’est de Sion qu’émane la Thora et de Jérusalem la Parole de l’Eternel » (Is. I, 5). Outre la dimension de la qualité, ajoute le grand exégète, notre peuple possède celle de l’éternité, à l’instar du créé (cf. Traité « Sanhédrin » 92 a).

Ceci étant – nous avons bien de quoi nous réjouir de posséder Jérusalem. Certes, nous sommes loin d’avoir achevé le processus de la réédification nationale et du retour des dispersés, et nous nous battons toujours pour assurer notre existence et l’exercice de notre domination sur notre terre. C’est pourquoi, précisément en ce moment, nous devons nous souvenir de notre vocation universaliste dévoilée par Dieu à notre ancêtre Abraham, de « Ferment de l’humanité ».

Les propos tenus au peuple par Moïse avant le Don de la Thora d’être « Une dynastie de prêtres (et) un peuple saint » devenus, depuis, notre idéal de toujours, doivent éclairer notre vie nationale, sociale et politique. Même dans les ténèbres de la Diaspora, nous n’avons pas oublié la signification de notre existence. Présentement, nous vivons cruellement la crise spirituelle et morale qui frappe une grande partie de la société israélienne, sachant pertinemment que, sans idéal, le peuple devient débridé. Il faut donc la vulgariser pour qu’elle devienne réalité et rendre tangible pour tous que « Ce peuple, Je l’ai formé pour moi, pour qu’il publie Ma Gloire » (Is. XLIII, 21).

Dans l’attente de la Délivrance pleine et entière.
RAV SHLOMO AVINER

DE L’OBLIGATION DE LA VACCINATION
(Première partie)

Question – On m’a dit que la vaccination a beaucoup d’inconvénients et que, tout compte fait, il vaut mieux s’en dispenser. Quel est l’avis du Rav sur cette question ?

Réponse : La Thora ne parle pas explicitement de ce problème mais prescrit de suivre l’avis des médecins : « Assurément, il (celui qui a été blessé) ira se faire soigner » (Ex. XXI, 29). Lorsqu’ils sont d’opinions divergentes, « Chaque cas sera décidé selon l’opinion de la majorité » (Ex. XXIII, 02). La vaccination est donc une obligation d’ordre rabbinique puisque la majorité des médecins est en sa faveur. Ce qui suit a pour but d’illustrer ce fait. Reprenons les arguments des détracteurs de la vaccination pour les récuser un par un.

1. La vaccination a porté préjudice à de nombreux enfants – Non, cela est rarissime, tout traitement a ses risques, au médecin de peser le pour et le contre.

2. Elle crée la maladie – On peut prendre un risque minime pour éviter dans l’avenir un grand danger évident (« Tiféret Israël » sur Traité « Yoma » Chapitre VIII, °3), principe qui inspire la médecine préventive.

3. Les médecins favorisent la commercialisation des médicaments – Diffamation pure et simple ! D’ailleurs ils ne tireraient aucun avantage de ce comportement. En revanche, les charlatans ont tout à gagner à pousser à la consommation des médicaments qu’ils prescrivent.

4. Le mieux est d’avoir un comportement « naturel » – Oui, tant qu’il n’est pas rétrograde et qu’il reste encore viable.

5. Les parents sont seuls responsables de leurs enfants – Non. Dieu et même la société la plus libérale peuvent leur dicter leurs conditions, surtout dans les domaines où le simple particulier se montre irresponsable, interdire l’usage de la drogue ou retirer un enfant à ses parents, par exemple. Un enfant atteint de polio, est un danger potentiel pour ceux qui n’ont pas encore été vaccinés. Pour ne pas s’exposer à une épidémie, la société a le « droit », au sens juridique du mot, de se protéger (cf. Harav Shafran=, « Réfoua Oumishpat » I, 79). Les études statistiques montrent que lorsqu’une catégorie de la population n’est plus vaccinée, elle voit sa mortalité augmenter du fait de la réapparition de la maladie contre laquelle elle n’a pas été immunisée.

6. Dans le corps, il y a des « courants » protecteurs que la vaccination contrarie – Aucun appareil électronique n’a décelé l’existence de ces « courants », fruit de l’imagination.

7. De nombreuses études scientifiques prouvent que la vaccination est nocive – L’inverse est aussi vrai ; on suit alors l’opinion du plus grand nombre. D’ailleurs, les « études scientifiques » en question doivent être soumises à la contre-épreuve pour ne pas être de simples suppositions.

8. La vaccination n’a rien apporté à l’humanité – Affabulations ! Elle a enrayé les maladies contagieuses les plus graves touchant le foie ou les méninges, par exemple. La liste de ces terribles maladies est interminable.

9. Si de nombreuses maladies ont disparu c’est grâce à une « évolution génétique » puisque certaines d’entre elles tendaient à disparaître avant la découverte des vaccins – L’hygiène est à l’origine de ce déclin mais elle ne suffit pas ; à preuve, lorsqu’un pays, où l’hygiène fait partie des mœurs, ne vaccine pas contre une maladie déterminée, il voit la maladie en question refaire son apparition, avec toutes ses implications.

10. De nombreux enfants ne sont pas vaccinés ; pourtant, il ne leur arrive rien – Parce qu’ils sont protégés par ceux qui le sont. Mais si une maladie contagieuse, enrayée jusque là, vient à se déclarer, elle touchera d’abord ceux qui ne se sont pas prémunis. En Israël, dans des situations de ce genre, les rabbins ont été les premiers à ordonner la vaccination chez ceux qui s’y opposaient par principe.